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1860. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

Soit bizarrerie de caractère, soit passions prématurées de la part de ce génie sombrement passionné, des dissentiments sur la nature desquels on n’a que des notions incertaines et confuses séparèrent, à deux reprises, Edgar Poe de son bienfaiteur, et il dut s’arracher, non sans déchirement, de la maison où il avait été recueilli et où il avait reçu une éducation intellectuelle assez forte pour armer son génie contre la société qu’il allait trouver devant lui, et qui devait le vaincre dans le terrible combat d’un seul contre tous… Ce fut à ce moment qu’il entra dans cette vie littéraire qu’on pourrait bien appeler la mort littéraire.

1861. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Il a, avec un esprit de choix qui lui est particulier, entre tous les sujets bibliques, mis la main sur celui qui allait le mieux à la nature de son talent ; c’est l’histoire étrange, baroque, épique, fantastique, mythologique de Samson, l’homme aux travaux impossibles, qui dérangeait les maisons d’un coup d’épaule — de cet antique cousin d’Hercule et du baron de Munchhausen. — Le premier de ces dessins — l’apparition de l’ange dans un grand paysage — a le tort de rappeler des choses que l’on connaît trop — ce ciel cru, ces quartiers de roches, ces horizons graniteux sont sus dès longtemps par toute la jeune école — et quoiqu’il soit vrai de dire que c’est M. 

1862. (1929) La société des grands esprits

Ils y verraient incidemment pages 13 et 14 un passage tout à fait actuel : « L’homme qui construit les affreuses maisons nouvelles ne peut que détester les belles maisons anciennes : il les a marquées, condamnées, il les démolira. Ô belles maisons, attendez la pioche !  […] On exploite contre lui le spirituel et célèbre mot : « Je suivrai le bon parti jusques au feu, mais exclusivement si je puis. » Le docteur Armaingaud remarque d’abord qu’on a coutume d’oublier le si je puis, et ce qui suit : « Que Montaigne s’engouffre quant et la ruine publique, si besoin est ; mais s’il n’est pas besoin, je saurai bon gré à la fortune qu’il se sauve. » D’où résulte, malgré le ton badin, qu’il sacrifierait sa maison pour son pays s’il le fallait : peut-on lui en vouloir de souhaiter que ce ne soit pas nécessaire ? […] Strowski sous ce titre : Pascal 1623-1662 : le premier des romantiques, publiait une chronique où, recherchant les principaux traits de ce romantisme pascalien, il écrivait : « Lorsque Vigny roule sur la colline la maison du berger, encore a-t-il avec lui la présence d’Éva, soit femme, soit esprit pur !

1863. (1927) Approximations. Deuxième série

Elle n’offrait qu’un avantage : une véranda face à la mer et qui la surplombait presqueax » ; et Mary Shelley ajoute : « Le site était d’une beauté inimaginable : la mer montait jusqu’à la porte de la maison adossée à une colline en pente raideay ». […] À quoi l’on aurait pu lui répondre que, comme dans la maison du Père, dans la maison du roman il est beaucoup de demeures et qu’Aimée n’avait rien à envier à personne. […] Ailleurs j’ai laissé parler mon cœur ; ici j’ai tâché de faire parler mon esprit : des nombreux visages que je garde de mon ami il m’a paru que comme de son vivant il préférerait que dans sa maison ce fût le plus intellectuel, le plus objectif qui figurât ; — et celui-là, c’est le visage d’un héros de la connaissance.

1864. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

Un critique60 a fait remarquer que l’on pouvait distraire de la Maison du berger, de Vigny, tout le passage sur les chemins de fer pour en faire une pièce distincte. […] Certains dessins d’enfants, par exemple, représentent des maisons dont l’intérieur et l’extérieur sont également visibles ; on voit des hommes plus grands que leurs habitations, un œil de face dans une figure de profil, incohérence longtemps conservée sur les monnaies d’Athènes, etc. […] Naturellement, je finis par avoir raison ; le troisième acte se termine par un triomphe, puisque toutes mes rêveries sont optimistes ; mais peu importe, au bout d’une heure je rentre à la maison éclairé sur mon deuxième acte.

1865. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Nous sommes pour les abus qu’ils réformèrent, et la sœur Morel, qui scandalisa si longtemps toute la maison en ne voulant pas céder son petit jardin, ne nous paraît pas fort coupable. […] Ils savent que ces lumières sont des maisons, où ils trouveraient la pitance et le gîte, et, comme ils sont très las, ils voudraient bien s’y rendre. Les lumières leur indiquent où sont les maisons, avec une précision qui ne leur laisse aucun doute. […] L’ayant observé, non en diplomate qui ne songe qu’à faire sa carrière, maison penseur, il y a pris un intérêt passionné.

1866. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Ce disciple de Luynes, qui était un disciple de Descartes, fut dans un temps un disciple de saint Paulin : « Il est à Port-Royal avec les ermites, écrivait la mère Angélique Arnauld (23 décembre 1651), en attendant qu’une maison qu’il a fait bâtir tout auprès soit logeable.

1867. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Une source d’eau vive, un jardin, un bois tout près, la solitude, et dans la maison la place pour quelques amis, tel est le château de Gil Blas.

1868. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Dès l’instant où je fus convaincu que ma modeste bonne volonté y demeurait inutile, je sortis d’une maison que je ne pouvais ni ne voulais prétendre à diriger.

1869. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

Nous admirons l’offre que vous nous faites de nourrir nos familles, et de pourvoir aux besoins d’un peuple dont les maisons sont écroulées ; mais nous subsisterons comme nous pourrons, sans vous être à charge. » — On croit voir le fier sourire d’Athènes refusant, avec les présents de Xerxès, les aumônes de Sparte.

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