Il ne manque là que la mère ou le souvenir de la mère absente ; mais le poète a senti avec un merveilleux instinct qu’il fallait écarter la mère de ce groupe ; sans quoi on n’aurait pas pu achever la lecture : le cœur se serait brisé à son premier sanglot ou seulement à sa première mémoire. […] Les notes pastorales et prolongées accompagnent sous le rocher les litanies psalmodiées par sa mère en mémoire de son père. […] « Avec un soupir de tendre compassion », dit-il, « elle abaissa ses regards sur moi avec ce visage d’une mère qui se penche sur son petit enfant en délire. » Elle lui explique, dans un admirable langage, les lois de l’ordre matériel et de l’ordre moral. […] « Ne faites pas comme l’agneau qui abandonne la mamelle et le lait de sa mère, en s’amusant, simple et folâtre, à jouter lui-même avec elle ! […] Nous le démontrerons bientôt en traitant de l’Arioste, de Machiavel, du Tasse, de Pétrarque et des grands écrivains italiens de notre siècle, et en cela nous croirons faire une œuvre de piété filiale envers cette Italie que nous reconnaissons comme la mère du génie moderne européen.
Il suit de là que les descendants modifiés et perfectionnés d’une espèce doivent presque toujours causer l’extinction de leur souche mère ; et, si un grand nombre de formes nouvelles sortent successivement d’une espèce quelconque, les formes les plus proche-alliées de cette espèce, c’est-à-dire les autres espèces du même genre, seront les plus exposées à être exterminées. […] Et comme les nouvelles espèces ainsi formées héritent des qualités qui ont assuré la domination à leurs souches mères, et que de plus elles ont déjà remporté quelque avantage sur leurs parents ou sur les autres espèces, elles peuvent à leur tour s’étendre, varier et produire des espèces nouvelles. […] Plus généralement pourtant il résulte, de la théorie de sélection naturelle, que les espèces les plus récentes doivent tendre à prospérer et à s’élever plus haut que leurs souches mères, parce que chaque espèce ne peut se former qu’à l’aide de quelques avantages qu’elle possède dans la concurrence vitale sur d’autres formes antérieures. […] Il n’est pas impossible qu’une variété descendue d’une espèce mère, et modifiée au point de présenter avec elle des différences de valeur spécifique, en puisse reproduire un jour exactement tous les caractères. Il ne faut pour cela que des réversions successives aux caractères des aïeux favorisées par des conditions de vie, sinon identiques, du moins équivalentes à celles qui ont autrefois déterminé la formation par sélection naturelle de l’espèce mère elle-même.
Quand elle a ainsi rappelé toutes les conditions imposées et toutes les obligations, ce caractère où se confond le personnage de mère, de sœur aînée et de religieuse, et qui a pour objet de former de pauvres nobles jeunes filles destinées à édifier ensuite des maisons religieuses, mais surtout des familles, et à renouveler le christianisme dans le royaume ; des jeunes filles à qui l’on dit sans cesse : « Rendez-vous à la raison aussitôt que vous la voyez. — Soyez raisonnables, ou vous serez malheureuses. — Si vous êtes orgueilleuses, on vous reprochera votre misère, et si vous êtes humbles, on se souviendra de votre naissance » ; — quand elle a ainsi épuisé la perfection et la beauté de l’œuvre à accomplir, on conçoit que Mme de Maintenon, s’arrêtant devant son propre tableau, ajoute : « La vocation d’une dame de Saint-Louis est sublime, quand elle voudra en remplir tous les devoirs. » Tout ne se fit point en un jour ; il y eut des années de tâtonnement, et même où l’on sembla faire fausse route. […] Une femme poète, mère de famille, pieuse et sans tache, un esprit profond et doux, Mrs. […] As-tu justifié la bénédiction de ton père étendue sur toi, et le regard plein de confiance de ta mère ? […] Et la sainte prière a fui de ma pensée, — la prière apprise sur les genoux de ma mère.
Sa fille lui avait écrit qu’elle était un peu jalouse de voir cette tendresse extrême pour l’enfant : elle croyait sans doute, en parlant ainsi, faire plaisir à sa mère qui lui avait quelquefois reproché son air de froideur et d’indifférence. […] Ce petit baron ou marquis de Sévigné est un aimable étourdi, d’un cœur excellent, qui a de la grâce de sa mère, et non de sa solidité qu’il a laissée à Mme de Grignan. […] Il passe d’un extrême à l’autre, et, dans son désarroi comme dans ses rassasiements, le pauvre garçon s’en vient tout conter à sa mère, laquelle raconte tout à sa sœur ; et voilà comme nous sommes informés plus que de raison. […] Mais on est heureux, avec une personne aussi pure, aussi morale et d’une vie au-dessus de tout soupçon, de trouver la belle et bonne qualité française de nos mères, la franchise du ton, la rondeur des termes, le contraire de tout raffinement et de toute hypocrisie. et, avec tant de délicatesse et de fleur, l’éclat du rire, la fraîcheur au teint, la santé florissante de l’esprit.
Boileau (autre infirmité), enfin, ne sentait pas la famille, ni le rôle que tient la femme dans la société, ni celui qu’elle remplit en mère au foyer domestique et autour d’un berceau ; sa sensibilité et son imagination n’avaient jamais été éveillées de ce côté. […] Et il n’est guère probable que Perrault lui-même connût ce recueil. » Ainsi donc, il est bien entendu que ce n’est nullement d’invention qu’il s’agit avec Perrault ; il n’a fait qu’écouter et reproduire à sa manière ce qui courait avant lui ; mais il paraît bien certain aussi, et cela est satisfaisant à penser, que ce n’est point dans des livres qu’il a puisé l’idée de ses Contes de Fées ; il les a pris dans le grand réservoir commun, et là d’où ils lui arrivaient avec toute leur fraîcheur de naïveté, je veux dire à même de la tradition orale, sur les lèvres parlantes des nourrices et des mères. […] De même que, dans le sein de la mère, à l’état d’embryon, l’enfant parcourt rapidement, avant de naître, tous les degrés de l’organisation animale, de même, éclos et né, il tend à parcourir en abrégé les premiers âges de l’histoire et d’avant l’histoire. […] C’est celle de cet enfant qui dit à sa mère : « N’est-ce pas que ce n’est pas vrai ?
Il y en avait qui mettaient en scène les deux amants, ou bien la fille avec sa mère, la femme avec son mari : d’autres, comme celles d’Aalis ou de Robin, qui furent très populaires, étaient des histoires en couplets, des contes chantés, des romances. C’étaient des romances aussi qui consolaient les femmes assises à filer dans l’écrasant ennui des jours monotones : belle Eglantine « devant sa mère cousait une chemise » ; belle Amelot « seule en chambre filait ». Belle Amelot en chantant nomme son ami, et sa mère l’entend : belle Eglantine ne nomme pas le sien ; mais à voir son « gent corps », sa mère ne peut douter qu’elle en ait un.
J’eus une mère, enfant, un père, comme toi, J’eus une aïeule aussi qui cultivait ma foi, Bien-aimés que je pleure encore. […] J’ai la vieille Bretagne avec ses bruits si beaux, Ses maisons du Seigneur, au milieu des tombeaux, Comme des mères de familles Assises au milieu de leurs enfants aimés, Au soir d’un de ces jours où les cieux allumés Ont chauffé le fer des faucilles.
— imitant en cela les mères sans fécondité, qui gâtent le petit nombre d’enfants qu’elles eurent dans leur chétive jeunesse ou qui adoptent ceux des autres mères.
imitant en cela les mères sans fécondité qui gâtent le petit nombre d’enfants qu’elles eurent dans leur chétive jeunesse, ou qui adoptent ceux des autres mères.
Il est enfant naturel et adore sa mère. […] s’écrie-t-elle, il insulte ta mère ! […] Il s’en ouvre à sa mère. […] Puis elle est si bonne mère ! — Bonne mère ?