Dominé par le cadre de son sujet, Lavallée n’avait à parler que de la fondatrice de Saint-Cyr et de cette illustre éducatrice qui, pendant de si longues années, y déploya tant d’activité et d’intelligence. […] Du reste, elle n’aurait pas rencontré sur le chemin de sa renommée Saint-Simon et la Philosophie, cette grande haine et cette longue rancune, que, dans un pays comme la France surtout, madame de Maintenon n’aurait jamais été populaire.
II Et ce serait une intéressante page de biographie à écrire et qui éclairerait la Critique… M. l’abbé Gorini, au doux nom italien, est un prêtre de Bourg qui a passé la plus longue partie de sa jeunesse et de sa vie dans un des plus tristes pays et une des plus pauvres paroisses du département de l’Ain, si pour les prêtres qui vivent, les yeux en haut et la pensée sur l’invisible, il y avait, comme pour nous, des pays tristes et de pauvres paroisses, et si même la plus pauvre de toutes n’était pas la plus riche pour eux ! […] L’ouvrage de M. l’abbé Gorini, malgré son titre, est moins un plaidoyer et un jugement après plaidoyer sur les choses de l’Église qu’un long mémoire à consulter.
Aveuglés par leur long tête-à-tête avec des organes et des phénomènes, la plupart des médecins ont, depuis Bacon et son observation raccourcie, dégradé la science dont ils relèvent, et ils l’ont réduite à n’être plus qu’un empirisme superficiel et grossier. […] Encore une fois, nous ne pouvons entrer dans cette robuste et longue discussion qu’il faut prendre où elle est, c’est-à-dire dans le livre de M.
Vous ne vous répondrez peut-être pas, mais vous aurez constaté le phénomène dans cette humanité qui doit mourir, mais qui, en attendant qu’elle meure, goûte un charme amer dans le spectacle de sa misère, et trouve dans la contemplation d’un vieux pauvre ou d’une vieille pauvresse la plus longue de ses rêveries… Cette fascination de la pauvreté qui agit sur nous tous, pas de doute que Benoît Labre ne l’ait ressentie ; mais si vous ajoutez à cette poésie naturelle la poésie de l’amour de Dieu, du Dieu né dans l’étable de Bethléem et qui a enseigné le renoncement aux joies matérielles de la vie, vous aurez une vie très particulière et très belle, et qui, même sans la foi chrétienne qui seule peut l’expliquer, doit couper le rire sur les lèvres superficielles et sottes des moqueurs. […] Quand il s’arrêtait aux Églises, il s’y reposait de ses longs chemins sur les genoux devant le sanctuaire, les bras en croix, insensible à tout, aux plus affreuses fatigues, à la douleur, à la faim, imperméable à la création tout entière, lui qui n’était plus qu’une âme et qu’on eût pu appeler, dans nos langages de la terre : le cataleptique de l’amour de Dieu !
Elle contient toute une population de génies divers, qui n’ont entre eux rien de commun que le souffle de Dieu, qui circule et résonne aussi bien dans les longues trompettes d’argent que dans les spirales d’airain des serpents ou sur la surface unie des cistres d’or ! […] En un mot, je ne peux et je n’ai voulu que signaler l’impression qui se fixe dans l’esprit, comme une acquisition nouvelle, quand, le livre immense feuilleté et parcouru comme une longue galerie, on se replie sur soi et on se demande ce qui reste sur l’imagination frappée de tout ce qu’on vient de traverser et de contempler.
Quand il publia ses dernières poésies, — Émaux et Camées, — je consacrai, dans ce livre des Hommes et des Œuvres 31, une longue étude à ce talent savant et laborieux. […] Pendant le temps, le trop long temps qu’il a mis à nous écrire, dans un style qui sent à la fois son Pierre Gringoire et son Trissotin, cette chronique bravache, galante et coquebine du Capitaine Fracasse, il pouvait nous donner un recueil de vers comme La Comédie de la Mort, ou un voyage comme les voyages d’Espagne ou d’Italie.
Mais ce long travail ne pouvait pas s’achever avec les seules ressources qui me venaient naturellement. […] Il nous a fallu alors nous replier sur nous-mêmes avec la vision d’une guerre certainement encore longue, plus pénible que nous ne l’aurions crue, et où nous aurions à souffrir plus que jamais ; et, à ce moment, la nécessité de nous faire « une âme de guerre » s’est imposée à nous ; nous nous y sommes pliés, sans nous en rendre compte du reste, pour la plupart d’entre nous.
On pardonne volontiers les fautes qui échappent dans le cours du long travail qu’il suppose, en faveur des détails curieux & des notions intéressantes qu’il donne sur chaque objet.
Il a pensé sans doute, comme Callimaque, qu’un grand Livre est un grand mal ; c’est pourquoi il n’a pas voulu que la plus longue de ses Productions excédât cinquante pages.
La gloire des méchants est pareille à cette herbe Qui, sans porter jamais ni javelle ni gerbe, Croît sur le toit pourri d’une vieille maison : On la voit sèche et morte aussitôt qu’elle est née, Et vivre une journée Est réputé pour elle une longue saison. […] On n’y voudrait retrancher, comme nous le faisons ici, que deux ou trois feuilles trop longues qui dépassent ! […] Ce mépris qu’il fait de soi et de tout ce qui le touche, comme s’il ne connaissait point d’autre santé ni d’autre maladie que la santé ou la maladie de l’État, fait craindre à tous les gens de bien que sa vie ne soit pas assez longue pourvoir le fruit de ce qu’il plante. […] Ce serait une trop longue et trop forte besogne de vouloir réformer tout ce qui ne se trouverait pas à notre gré : tantôt nous aurions à répondre aux sottises d’un ignorant, tantôt il nous faudrait combattre la malice d’un envieux. […] Quoi que je die et que j’écrive de lui, je pourrai bien le satisfaire, mais moi jamais… » Et plus loin : « M. le Cardinal a été cinq ou six jours à Grosbois ; il en revient demain ; il se porte bien, grâces à Dieu : vous pouvez penser comme je prie pour un homme qui m’a dit qu’il veut faire toutes mes affaires. » Mais tout, cela sans être aussi grandiose que dans l’ode ou dans la longue lettre à M. de Mentin, concorde très-bien.