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1310. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

De telles conceptions pourtant sur les origines et la fabrique intérieure des choses et sur les méthodes humaines naturelles, témoignent d’un esprit qui, de bonne heure, selon l’expression de Buffon, s’était trouvé porté au plus haut point de la métaphysique des sciences, et en avait occupé les sommets : de là sa vue s’étendait sur l’ensemble, et les détails se rangeaient à ses yeux sous de certaines lois. […] Il faut voir Voltaire sous bien des jours ; ce monarque absolu et capricieux, qui était sans foi ni loi, du moment qu’on le contrariait, rencontra une fois dans sa vie quelqu’un d’aussi spirituel que lui, qui lui dit son fait, et qui ne fléchit pas.

1311. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Dans une revue qu’il est parvenu à fonder et qu’il rédige tout seul sous différents pseudonymes, il promulgue les lois de la Poétique nouvelle. […] « Pour nous, l’Art, c’est la Toute-Science, c’est un rapport numérique que l’intuition fait quelquefois découvrir, mais qui est déterminé par des lois mathématiques qu’il s’agit de formuler.

1312. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Seulement, ajoute Renan, la Loi, — et ici l’importance commence, — la Loi n’eût pas pour lui « beaucoup de charmes », expression qui en a beaucoup pour moi, par parenthèse ; mais, encore une fois, comment le sait-il ?

1313. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

cette manière n’est rien moins que celle de la Toute-Puissante Providence elle-même, qui envoie le châtiment après le crime, la maladie après l’excès, le remords, la tristesse, l’ennui, toutes les hontes et toutes les douleurs qui nous dégradent et nous dévorent, pour avoir transgressé ses lois. […] Sans doute, étant ce que nous sommes, nous portons tous (et même les plus forts) quelque lambeau saignant de notre cœur dans nos œuvres, et le poète des Fleurs du mal est soumis à cette loi comme chacun de nous.

1314. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

L’esclave même veut donner de la dignité à ses fers ; à plus forte raison le sujet libre, et qui obéit aux lois sous un monarque. […] Dans la religion, dans la guerre, dans la finance et dans les lois, il suivit les sentiers tracés.

1315. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Le poëte est là tout entier dans ses rêves de liberté sans limites, sa haine de la tyrannie sous toutes les formes, les démentis de son espérance, sa tristesse aussi profonde que sa confiance avait été aveugle et trompée : « Ô vous, nuages, qui, au loin sur ma tête, flottez et vous arrêtez, vous dont nul mortel ne peut régler la marche dans l’espace sans route ; vous, ondes de l’Océan, qui, vers quelque plage que vous rouliez, n’obéissez qu’aux lois éternelles ; vous, forêts, qui écoutez le chant de l’oiseau de nuit penché sur l’écorce d’une branche inclinée, hormis quand vous-mêmes, secouant vos rameaux, vous formez ce majestueux concert des vents devant lequel, comme un inspiré de Dieu, à travers des détours que nul homme des bois n’a jamais foulés, j’ai tant de fois égaré, parmi les herbes sauvages en fleurs, ma course éclairée de la lune, sous l’aspect ou l’écho de chaque image informe qui m’apparaissait, de chaque bruit insaisissable retentissant au désert ! […] Il fut poëte aussi, cet autre démocrate anglais de 1789, non moins passionné pour la liberté que pour la science, intègre et généreux magistrat, voulant rendre aux Hindous l’usage de leurs antiques lois et célébrant lui-même dans des vers anglais les traditions de leur culte.

1316. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Telle est, en effet, la marche inévitable que l’homme suit dans l’étude de toutes ces sciences : 1° Établir les faits ou les phénomènes par l’observation et l’expérimentation jusqu’à ce qu’il ait épuisé ce que ces moyens peuvent lui fournir ; 2° s’élever par induction de ces faits ou phénomènes à leurs rapports généraux qu’il appelle des lois ; 3° enfin partir de ces lois pour aller, par un raisonnement logique de déduction, à la recherche d’autres faits particuliers qui puissent à leur tour être compris dans la loi générale. Rapprocher les faits pour en tirer des lois, c’est la méthode suivant laquelle toute science se constitue ; de même que le procédé logique qui consiste à partir de ces lois formulées pour y faire rentrer les recherches nouvelles, est le seul moyen que cette science possède pour avancer réellement. […] Ce dernier cas est celui des lois que nous posons en physiologie et en médecine, où leur multiplicité même atteste leur imperfection. […] Si nous faisons si bon marché de nos théories et de nos lois, c’est que nous avons conscience de leur imperfection. […] Les lois qu’il établit viennent après les phénomènes constatés, les raisonnements après l’expérience.

1317. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XI » pp. 39-46

Et la maison se peuple insensiblement, mais d’un nombre qui n’excède pas vingt, afin de ne pas tomber sous la loi qui régit les associations.

1318. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « SUR ANDRÉ CHÉNIER. » pp. 497-504

Nous aurions eu aussi une Promenade à Saint-Cloud par le frère de Marie-Joseph, car André eût été le partisan, ce me semble, de l’ordre sans l’usurpation, de la gloire sans la tyrannie, des lauriers soumis aux lois.

1319. (1874) Premiers lundis. Tome I « M.A. Thiers : Histoire de la Révolution française Ve et VIe volumes — I »

C’est une vraie satisfaction de suivre l’historien, démêlant ainsi le fil des choses, exposant le jeu des partis, les lois de leur marché, et, pour ainsi dire, le mécanisme de ces temps-là.

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