C’est parce qu’en transportant l’une d’elles sans la déformer on peut la faire coïncider avec l’autre. […] Remarquons également qu’ici les empiristes sont débarrassés de l’une des objections les plus graves qu’on peut diriger contre eux, de celle qui rend absolument vains d’avance tous leurs efforts pour appliquer leur thèse aux vérités de la géométrie euclidienne. […] Il arrive que nous sommes capables de distinguer deux impressions l’une de l’autre, tandis que nous ne saurions distinguer chacune d’elles d’une même troisième. […] On doit observer que rigoureusement l’on ne pourrait parler d’axes invariablement liés au corps que si les diverses parties de ce corps étaient elles-mêmes invariablement liées l’une à l’autre. […] Dans ce cas deux sensations affectant le même point de la rétine et accompagnées d’un même sentiment de convergence, deux sensations qui par conséquent appartiendraient l’une et l’autre à la coupure C″ pourraient néanmoins être discernées parce qu’elles seraient accompagnées de deux sensations d’accommodation différentes.
Il est cependant possible, d’après ma théorie, qu’entre deux formes vivantes l’une soit descendue de l’autre, par exemple qu’un Cheval soit issu d’un Tapir ; or, en ce cas, des chaînons directement intermédiaires doivent avoir existé entre eux. Mais une pareille supposition implique que l’une de ces formes soit demeurée invariable pendant une très longue période, tandis que ses descendants auraient supporté une somme considérable de modifications. […] Ainsi, nous ne connaissons pas une seule coquille terrestre ayant appartenu à l’une ou à l’autre de ces longues périodes, à l’exception d’une seule espèce, découverte par sir Ch. […] — Les nombreuses lacunes de nos archives géologiques résultent encore d’une autre cause beaucoup plus importante que les précédentes ; c’est que les différentes formations ont été séparées l’une de l’autre par de longs intervalles de temps. […] Or, de deux choses l’une : ou les espèces changeront, et le dépôt sera probablement interrompu, ou les espèces ne changeront pas, et alors il importe peu que le dépôt continue de s’accumuler.
Deux individus de l’une de ces espèces aveugles, le Rat des cavernes (Néotoma), ont été capturés par le professeur Silliman, à environ un demi-mille de l’entrée du souterrain, et non, par conséquent, dans ses dernières profondeurs. […] Je n’en rapporterai qu’un seul ici, parce qu’il montre l’une des plus larges applications du principe. […] L’une des plus grandes difficultés qu’il y ait à reconnaître dans la nature une espèce variable décrite dans nos ouvrages systématiques provient de ce que ses variétés miment en quelque sorte d’autres espèces du même genre. […] Il faut donc, à moins de considérer chacune de ses formes comme indépendamment créées, que l’une en variant ait assumé quelques-uns des caractères de l’autre, de manière à produire des formes intermédiaires. […] L’une et l’autre sont quelquefois très peu visibles ou même complétement perdues chez les Ânes de couleur sombre.
» insinue l’une d’elles. […] Le même incident, un plus simple encore, l’audition d’un craquement de meuble par l’obscurité, peut évoquer, sans raison, c’est-à-dire sans lien logique, une cohue de sensations s’appelant l’une l’autre, courant l’une à l’autre, de plus en plus apeurées et effrayantes. […] Schwob poursuit : « Elles peuvent se rapporter l’une à l’autre en tant qu’elles sont des signes… et il est possible que, les signes étant très différents, les choses signifiées soient très voisines. » (Il est possible, en effet, et ce serait juste assez d’une métaphysique complète pour qu’il fût certain.)
Il est de l’Île Bourbon, de l’une de ces îles du Tropique, patrie à demi orientale qu’a marquée Parny dans ses chants et que nous a divinement rendue Bernardin de Saint-Pierre. […] Théophile Gautier La nature des tropiques souvent décrite, rarement chantée, revit dans ces paysages, presque tous empruntés à l’Île Bourbon, l’Île natale du poète, l’une des plus belles des mers de l’Inde.
Je n’admets pas sans doute la séparation des deux domaines en ce sens que la philosophie serait faite pour les uns et la religion pour les autres, ni en ce sens qu’elles auraient deux objets différents : l’une les vérités naturelles, l’autre les vérités surnaturelles. Non, mais je pense qu’elles saisissent un seul et même objet, l’infini, de deux manières différentes : l’une par le sentiment, l’autre par le raisonnement. […] Sans entrer ici dans le débat assez compliqué de la morale dite indépendante, nous nous contenterons de rappeler qu’il y a dans l’homme deux tendances : l’une par laquelle il tend à tomber au-dessous de lui-même, l’autre à s’élever au dessus. […] La religion est l’une de ces forces, une des plus puissantes et des plus efficaces ; comme elle est précisément le sens du transcendant, de l’infini, de ce qui est au-dessus de l’homme, elle lui donne, quand elle est sincère et profonde, une secousse admirable vers les choses d’en haut.
Leur caractère et leur marche sont trop opposés : l’une est scrupuleuse et lente ; l’autre, hardi et rapide : l’une pèse sur les détails, l’autre saisit les résultats ; l’une amasse des faits, l’autre combine des idées : l’une, enfin, se défie de la pensée et craint l’imagination ; l’autre a le besoin de créer, et n’est riche que de ce qu’il invente.
Cependant, si nous comparons deux formations quelconques, sauf le cas où elles sont l’une avec l’autre en rapports étroits de succession, on constate que toutes les espèces qu’elles présentent ont-subi quelques altérations. […] Mais comme ces formes anormales et gigantesques vivaient avec le Mastodonte et le Cheval, on aurait pu au moins en inférer qu’elles appartenaient à l’une des dernières époques tertiaires. […] Lorsque deux formations se sont déposées en deux régions pendant à peu près la même période, mais non pas absolument durant le même temps, il résulte des causes que nous avons étudiées dans le paragraphe précédent que nous devons trouver en l’une et en l’autre la même succession générale des formes de la vie ; mais les espèces peuvent bien ne pas se correspondre exactement, car l’une de ces régions a eu un peu plus de temps que l’autre pour les modifications, les extinctions et les immigrations. […] Cependant ces deux familles seraient moins distinctes l’une de l’autre qu’elles ne l’étaient avant la découverte des genres fossiles. […] Par exemple, les Mastodontes et les Éléphants ont été classés par le docteur Falconer en deux séries, l’une d’après leurs affinités organiques mutuelles, l’autre d’après l’époque présumée de leur existence ; et ces deux séries ne concordent pas parfaitement.
Chaque nouvel immigrant, en s’installant sur une ou plusieurs d’entre ces îles, ou en se répandant subséquemment de l’une dans les autres, se sera trouvé exposé à différentes conditions de vie dans chacune d’elles, car il aura eu à soutenir la concurrence contre des groupes d’organismes tout différents. […] Néanmoins un assez bon nombre d’espaces, communes à d’autres parties du monde ou complétement locales, se trouvent à la fois dans plusieurs de ces îles ; et l’on pourrait inférer de certains faits qu’elles se sont répandues de l’une dans les autres. Mais nous nous formons souvent une opinion fort erronée, lorsque nous supposons que des espèces proche-alliées envahissent nécessairement le territoire l’une de l’autre dès que de libres communications s’établissent entre elles. […] Il ressort de ces considérations que nous aurions tort de nous étonner de ce que les espèces autochtones et représentatives qui habitent les diverses îles Galapagos ne se soient pas répandues de l’une à l’autre. […] Nous voyons enfin pourquoi en deux régions, quelque distantes qu’elles soient l’une de l’autre, il existe une certaine corrélation entre la présence d’espèces identiques, de variétés ou d’espèces douteuses, et celle d’espèces distinctes, mais représentatives.
Mais ces deux conditions admettent des degrés, et on conçoit que, nécessaires l’une et l’autre, elles soient inégalement remplies. […] Il y a, disions-nous, deux mémoires profondément distinctes : l’une, fixée dans l’organisme, n’est point autre chose que l’ensemble des mécanismes intelligemment montés qui assurent une réplique convenable aux diverses interpellations possibles. […] En approfondissant maintenant ces deux théories adverses, on leur découvrirait un postulat commun : elles supposent, l’une et l’autre, que nous partons de la perception d’objets individuels. […] Mais la vérité est que l’idée générale nous échappe dès que nous prétendons la figer à l’une ou l’autre de ces deux extrémités. Elle consiste dans le double courant qui va de l’une à l’autre, — toujours prête, soit à se cristalliser en mots prononcés, soit à s’évaporer en souvenirs.