La foi laisse peu de chose à faire à la raison, ou, pour parler plus juste, la raison n’est qu’un doux acquiescement à la foi. […] S’il plonge moins avant ou s’il voit de moins haut, il touche à plus de points et voit plus juste. […] La quatrième édition, qui parut trois ans après la première, offrait déjà une plus juste proportion entre les portraits et les réflexions morales ; tout l’ouvrage s’était accru de plus d’un tiers. […] Là où le fond des choses n’est pas à la fois juste et relevé, il n’y a pas de grand écrivain ; mais il peut y avoir un très habile homme qui veut cacher aux autres, et peut-être à lui-même, la faiblesse de ses pensées. […] Il en est une infinité d’autres qui, quoique justes et d’une application de tous les jours, ne nous viennent à l’esprit qu’à la suite de quelque avertissement qui nous les rend nouvelles.
Une utopie est une chimère qu’un esprit juste ou faux, ingénieux ou borné, se complaît à créer pour incarner son idéal ou son système dans une institution religieuse, politique ou sociale, le modèle de ses pensées. […] « — Oui. « — Et si elle se trouve en deux hommes, ne seront-ils pas toujours en dissension et en guerre, et ne se haïront-ils pas mutuellement, comme ils haïssent les justes ? […] « — Mais les dieux ne sont-ils pas justes aussi ? […] « — L’homme injuste sera donc l’ennemi des dieux, et le juste en sera l’ami. […] « — Donc le juste est heureux, et l’injuste est malheureux.
J’accorderai, certes, à Véron en bien des points tout ce qu’il voudra : d’être un homme d’esprit (c’est bien juste), même d’être un homme de goût, d’être un amphytrion modèle, d’être un impresario habile, un directeur de théâtre ou de journal comme il n’y en a pas ; d’être… quoi encore ? […] Mon cher ami, Je vous lis sur le docteur notre ami : je vous dois de la reconnaissance pour la part magnifique que vous me faites ; mais laissez-moi vous dire que vous avez trouvé (chose toute simple) le ton juste en parlant de lui : eh ! […] Il était tout à fait bonne compagnie dans le sens de bon compagnon : aucun de ceux qui l’ont vu familièrement et dans le tous-les-jours ne saurait l’oublier. — Cette modération qu’il avait au fond et qui faisait partie de son humeur autant que de sa réflexion et de sa prudence, vous l’avez eue en parlant de lui, et c’est ce que j’appelle le ton juste.
Sous ce titre impropre d’Œuvres, il existe six volumes des plus intéressants et des plus authentiques, qu’il serait plus juste d’intituler Mémoires de Louis XIV ; ils se composent, en effet, de véritables mémoires de son règne et de ses principales actions, qu’il avait entrepris d’écrire pour l’instruction de son fils. […] Louis XIV, peu instruit dans les lettres, et dont la première éducation avait été fort négligée, avait reçu cette instruction bien supérieure qu’un esprit juste et droit et qu’un cœur élevé puisent dans les événements où l’on est de bonne heure en jeu. […] Mais d’ordinaire, et dans le courant habituel, il est dans la bonne mesure, dans les conditions de l’exacte et juste milieu de la plus saine des langues. […] Le seul Louis XIV nous offre ce style dans toute sa vraie plénitude et sa perfection, et comme dans sa juste et royale stature. […] Ce sentiment est celui qui domine à la lecture, et qui triomphe de toutes les critiques et de toutes les restrictions qu’un esprit juste est en droit d’y apporter.
Ces trois biographies sont celles de Juste Lipse, de Scaliger et de Casaubon. […] Quelle fut l’influence profonde et que nous sentions sur nous, modernes, des travaux et de la personnalité intellectuelle de Juste Lipse, Scaliger et Casaubon ? […] Avec un amour de cloporte pour la poussière, Nisard a remué celle des bibliothèques ; et ce n’a point été, comme on pourrait le croire, pour nous raconter et nous montrer le vaste mouvement littéraire du siècle auquel s’associèrent Juste Lipse, Scaliger et Casaubon, mais — ô piété de ce pieux Énée de l’annotation envers ses ancêtres !
Il ne s’est pas demandé si ce fait était juste ; il s’est contenté d’affirmer qu’il était inévitable. […] Conclura-t-on qu’il est juste ? […] Il n’a pas recherché si la démocratie prise en soi est une cause juste. […] La démocratie prise en soi est une cause juste. […] Il est juste de remarquer que c’est dans des sociétés démocratiques, en Hollande, en Amérique, que l’on a vu les premiers exemples de la liberté religieuse.
C’est sur le point de départ qu’on se trompe ; on raisonne juste sur des principes faux. […] On démontre que des sorciers connaissent l’avenir en citant cent occasions où ils ont prédit juste ; mais on a oublié les milliers de cas où ils se sont trompés. […] Il faudra apporter de nombreux et saisissants exemples de justes et fécondes insurrections ; il faudra faire un choix délicat de circonstances dans le récit des faits reprochés à Norbanus. […] La difficulté n’est pas de tirer des conséquences justes, mais de prendre des principes véritables. […] Celui qui sollicite une faveur pour lui seul, parce que cela ne tire pas à conséquence, qui s’autorise d’une juste affection pour réclamer une injuste décision, s’il est de bonne foi, ne devra pas s’obstiner dans sa prétention quand il considérera les formes universelles des raisons qu’il donne.
Son tempérament s’y accommodait au plus juste ; il en a pris le pli tout de suite. […] Les grands sont tenus (d’être intelligents, d’être savants et d’être justes. […] Dieu est injuste dans le temps, il est juste dans l’éternité. […] Il faut être historien pour prévoir quelquefois juste. […] On l’appelait le réacteur, c’était juste ; le contracteur eût été plus juste encore.
Il était né et il resta toute sa vie de la race des bons et des justes. […] Envoyé à Paris par son père pour y faire des études administratives, il y arriva le 11 août 1792, juste le lendemain de la chute du trône. […] Quelque idée qu’on se forme de la masse des hommes, on ne saurait tout à fait les haïr, quand il se trouve parmi eux quelques bons et quelques justes aussi incorrigibles que celui-là. […] Cet éloge, qu’il composa presque en entier avec un heureux tissu de phrases choisies dans Montaigne, annonce, par la pensée comme par le ton, un esprit juste, une oreille juste, une âme sensible, noble, élevée. […] Droz avait composé des ouvrages dignes d’estime ; « mais les sujets qu’il avait traités ne lui avaient pas donné l’occasion de nous montrer des études aussi profondes, des vues si élevées, un jugement si ferme, un sens politique si exquis et si juste ».
Le lecteur, qui ne lit pas en critique, bon esprit du reste et juste, mais qui ne réagit point, ne fait pas une extrême différence entre Racine et Campistron, entre Rousseau et Diderot et entre Diderot et Helvétius. […] Par ce procédé, on pénètre en effet la chose jusqu’au cœur, jusqu’à son point émouvant, et c’est justement ce qui s’appelle apprendre à connaître. » Rien de plus juste, rien de plus certain ; il faut toujours, d’abord, être sympathique. […] Mais, tout compte fait, il faut être un lecteur critique, ayant, seulement, les méthodes de la critique juste, dans tous les sens de ce mot. […] L’auteur doit avoir l’esprit critique, et il doit l’exercer tout juste avec les méthodes et les démarches mêmes que nous venons de voir que doit observer le lecteur. […] Le « plaisir de la critique », dans le sens où l’entend La Bruyère, est juste aussi funeste à la lecture que l’esprit critique dans le sens moderne du mot lui est utile.