On en a une singulière preuve dans la lettre qu’il écrivit aux journaux (8 février 1791), lorsqu’après avoir déclaré qu’il n’avait aucune prétention à l’évêché de Paris devenu vacant, il crut devoir se justifier ou s’excuser d’avoir gagné de grosses sommes au jeu : « Maintenant, disait-il, que la crainte de me voir élever à la dignité d’évêque de Paris est dissipée, on me croira sans doute. […] Il ressemble bien peu à ce Talleyrand de la fin, qui affectait le dédain de l’opinion, et qui se rencontrant avec le général Lamarque, un jour que celui-ci avait écrit aux journaux pour quelque explication de sa conduite, l’apostrophait froidement par ce mot : « Général, je vous croyais de l’esprit. » Il y a loin de là au Talleyrand contrit faisant son mea culpa public d’avoir gagné 30 mille francs au jeu. […] Il faut lire là-dessus l’Américain Gouverneur-Morris, qui est bon à consulter en plus d’un endroit de son journal sur l’évêque d’Autun, et notamment ici : « 24 février 1791. […] Voir le Journal et Lettres de Mme Darblay, tome VI, p. 14 et suiv., édit, de 1854 14.
Or je n’entre point ici dans la vie privée du joyeux pamphlétaire, et je ne me sers que de ce qui traîne dans tous les journaux : mais tout le monde sait que ce Parisien accompli est grand parieur aux courses, grand collectionneur de tableaux, et qu’il mène enfin la vie que nous voudrions tous mener. […] Le personnage que nous jouons, par nécessité ou par goût, ce que nous livrons de nous-mêmes au public, c’est rarement nous tout entiers, et, comme dit Balzac, « nous mourons tous inconnus. » Tel qui, dans son journal, sème l’outrage et la révolte ; tel qui, moitié par tempérament, moitié sous la pression des circonstances, a fait de la démagogie sa carrière, est l’homme le plus doux, le meilleur ami, le père de famille le plus tendre et plus dévoué. […] Et c’est pour y suffire qu’il encourage les grèves et les émeutes et que, sur son journal lu dans les faubourgs, sa plume de fin lettré fait parfois, comme sur un tablier de boucher, des éclaboussures de sang. […] Mais l’indifférence ou l’équité, c’est le tirage de son journal qui baisse, c’est sa popularité qui décroît, c’est sa signature qui se déprécie.
Quels autres noms pouvoit-il lui donner, en voyant que, parmi les cent cinquante volumes qui composent le Recueil de son Journal, il n’y en a pas un où il n’ait l’audace de critiquer ceux qui passent pour nos meilleurs Ecrivains ? […] Freron nous apprend, il est vrai, « qu’il avoit à craindre le mécontentement de plusieurs puissans Mécènes pleins d’entrailles pour leurs chers petits Rimailleurs, ou leurs insipides Romanciers ; que ses amis ont été cent fois le trouver lorsqu’il paroissoit un Ouvrage nouveau, pour l’engager à n’en pas dire du mal, parce que l’Auteur étoit vivement protégé par tel Prince, ou tel Duc, ou telle Dame, qui ne manqueroit pas d’employer contre sa personne & son Journal toutes les ressources du crédit* ».
Là est l’erreur des journaux qui travaillent pour les trente mille seulement, l’erreur professionnelle j’entends, car le directeur qui veut sa loge aux répétitions générales et le sourire des actrices à la répétition quotidienne, ce directeur sait fort bien ce qu’il fait. […] Pour de pareilles masses, le seul théâtre qui convienne me semble celui qui correspond littérairement aux feuilletons des journaux à grands tirages. […] Mais voici les articles publiés par M. de Pawlowski, directeur de Comœdia, et Gustave Téry, « leader » du Journal. […] Gustave Téry (Journal). […] Téry le journal.
Je me souviens que, l’an dernier, dans un endroit à demi désert de Nancy, je lus ainsi, après avoir parcouru dix journaux, un feuilleton sur Shakespeare. […] Boutmy, je crois, n’a encore écrit que des articles de journaux et de revues, tous remarquables et remarqués. […] Deux journaux des plus considérables, les Débats et le Temps, ont protesté jusqu’au bout contre le recours aux armes. […] Il suffit pour en être certain d’avoir lu les livres et les journaux qui se publient en Allemagne depuis trente ans. […] A présent, quelques-uns rapportent le samedi le Petit Journal, mais la plupart s’en défient, comme de tout autre imprimé.
.) — Lorsque cet article parut dans le Temps, il s’éleva à Lyon une polémique dans le journal le Salut public (n° du 7 juin 1869), au sujet de ces souvenirs sanglants et néfastes de l’insurrection de 1834. […] Sainte-Beuve, auquel ce journal avait emprunté la partie relative aux événements de Lyon. […] Alexandre Bret, ancien rédacteur du journal lyonnais le Précurseur, et qui avait été témoin, lui aussi, des funestes journées d’avril 1834. […] Les préoccupations politiques et sociales ne vous empêchent pas de vous intéresser à une âme vibrante que la pauvreté et les misères de la vie ne purent abattre. — Il fallait également pouvoir faire entrer dans un journal une étude d’un relief si fin. […] Sainte-Beuve avait reçues, au contraire, après l’apparition en journal de chacun de ces articles. — Mais la discussion ne peut se prolonger sur ce sujet ici même : l’éditeur se reporte malgré lui à un autre souvenir de ces mêmes Nouveaux Lundis, où M.
Excepté dans l’affaire d’Alger et dans l’affaire d’Espagne, tous les gouvernements de la France, pendant les trente ans du gouvernement des Chambres et des journaux, n’ont été que le gouvernement de l’opposition ! […] Un journal, célèbre pour ses talents, le Journal des Débats, lui prêta ses amitiés et ses pages. […] Il jura de se venger, il se vengea ; il prit le Journal des Débats pour armée et sa plume d’écrivain pour arme. […] Ses brochures et ses articles de journaux avaient l’éclat, mais n’avaient pas la chaleur soudaine de l’improvisation. […] Bertin, cet homme d’État de la presse dans le Journal des Débats, par une sympathie de cœur conçue entre eux au chevet de mort de madame de Beaumont, fille charmante du ministre de Louis XVI, décapité (M. de Montmorin).
Une campagne d’articles, dans nombre de journaux et de revues, avait précédé cette pétition. […] Quant à la crise du français, il me suffit à moi de lire les journaux et les livres d’aujourd’hui pour en être convaincu, et d’entendre parler ceux qui se disent appartenir à des partis de progrès. […] Il se publie actuellement à Budapesth un journal mensuel destiné aux collégiens, le Juventus. […] Avez-vous remarqué que, dans la rédaction courante des journaux, une phrase dite française comprend invariablement un nombre exagéré de mots d’argot étranger qu’on emploie à la place de mots français existants : pourquoi box au lieu de stalle, pourquoi lad au lieu de palefrenier… et tant d’autres ? […] Serieyx), La Liberté (Paul Gaulot), L’Écho de Paris (Franc-Nohain), Paris-Journal (Charles Morice), le Journal des débats (Flying Jib), Le Gil-Blas (Nozière), ont également disserté sur la question et nous avons lu leurs remarques et leurs observations avec beaucoup d’intérêt.
J’ai la tête comme si on y rangeait un musée de toiles et de marbres… Je m’en vais tâter le pouls aux lettres dans les petits journaux. […] Plus de public, mais une certaine quantité de gens qui aiment à digérer, en lisant une prose claire ressemblant à un journal, qui aiment à se faire raconter des histoires en chemin de fer par un livre qui en contient beaucoup, et qui lisent non pas un livre, mais pour vingt sous… Véron, un Mécène encensé sous le masque par la Société des gens de lettres. […] Un petit mauvais lieu fort bête, où s’assemble, le soir, un ramassis de messieurs, qui sont aux lettres ce que sont les courtiers de journaux au journalisme. […] 4 novembre Il y a longtemps que nous avons l’idée de faire un journal à nous deux : des Semaines critiques plus renseignées que celles du Directoire ; un Tableau de Paris de Mercier, où nous mêlerions un peu de l’indignation d’un père Duchêne à notre vision personnelle. […] Enfin un journal moral (moral dans le sens de journal des mœurs) du xixe siècle.
il fallut Janin, le superficiel, Janin, le galoubet du Journal des Débats, le spirituel, mais étourdi Janin, l’homme du « cardinal de la mer » et de cent autres bévues, mais qui, ce jour-là, n’en fit pas une, pour venger — autant que ce flageolet pouvait sonner l’heure de la vengeance — le plus grand honnête homme et le plus grand critique du xviiie siècle… Oui, cet enfant, aux rondeurs impuissantes, s’arma pour cette querelle de Fréron : Des femmes, des enfants s’arment pour ta querelle ! […] Journaliste qui défendit pendant toute une vie, qui fut longue, la Religion, la Royauté, la Morale dont on ne voulait plus, dans la démence universelle, on lui coupa, on lui hacha son journal avec les ciseaux d’une censure qui a déshonoré Malesherbes, lequel tenait, pour le compte des encyclopédistes, et faisait aller ces ciseaux, tombés depuis et lavés dans son sang, heureusement pour sa gloire ! Après vingt-trois ans de luttes, on finit par supprimer à Fréron son journal, son Année littéraire, l’illustration de toute sa vie, son mérite devant Dieu !