« Je ne pus me contenir de lui dire à l’oreille que je ne serais point heureux avec une autre qu’avec sa fille. » On lui oppose de nouvelles difficultés ; à l’instant un poème d’arguments, de réfutations, d’expédients, pousse et végète dans sa tête ; il étourdit le duc « de la force de son raisonnement et de sa prodigieuse ardeur » ; c’est à peine si enfin, vaincu par l’impossible, il se déprend de son idée fixe.
Seroit-il impossible, pour l’exécution des vûes que nous proposons ici, de construire un dictionnaire où les mots seroient rangés par ordre de matieres ? […] D’autres fois on supplée par cet artifice à une énumération ennuyeuse & impossible de noms propres ; les philosophes de l’antiquité, au lieu du long étalage des noms de tous ceux qui dans les premiers siecles ont fait profession de philosophie. […] Ce qui concerne l’écriture doit aller assez parallelement avec ce qui appartient à la parole : il est difficile de bien sentir les caracteres distinctifs des différentes especes de mots, sans connoître les vûes de l’analyse dans l’expression de la pensée ; & il est impossible de fixer bien précisément la nature des accidens des mots, si l’on ne connoît les emplois différens dont ils peuvent être chargés dans la proposition. […] Il est impossible que l’organe de la parole fasse entendre la voyelle avant l’aspiration.
Lorsqu’ils atteignirent les bords du Tigre, ils trouvèrent qu’il était impossible de le passer ; car, en sondant avec toute la longueur des lances, on n’atteignait pas le fond. […] Interrogé si elle renfermait quelque passage difficile, il répondit qu’il y avait une hauteur qu’il fallait occuper d’avance, sans quoi il serait impossible de passer. […] Il était tout à fait impossible d’avancer par cette route. […] Quand pour la première fois on désire, on désire de tout son cœur, sans seulement regarder si la chose est difficile ou impossible. […] « Si ce parti était celui de la liberté, comme il s’en vantait, pourquoi n’avait-il avec lui ni Brutus ni Cassius, qui, au lieu de s’obstiner dans une résistance impossible, avaient recherché l’intimité et la faveur du vainqueur ?
Donc, impossible d’écrire, en vers, tu as, ni tu es ni toute autre chose de ce genre. […] Le vers des Complaintes, de l’lmitation de Notre-Dame la Lune et même des Fleurs de Bonne Volonté est, suivant l’habitude classique, basé sur le nombre des syllabes, et c’est une chose assez surprenante de voir combien Laforgue est attaché à ce principe, étant donné qu’il bouscule, d’ailleurs, le vers tout entier, au point de rendre souvent impossible à percevoir le nombre des syllabes qui le composent ; ainsi cet alexandrin : Quel calme chez les astres ! […] Mais il est impossible de ne pas apercevoir les étroites limites de cette poésie. Il est impossible de ne pas constater que Moréas l’a dénuée de tout ce qui est, sans doute, l’essentiel de l’âme moderne, le sentiment et la préoccupation du mystère ; il l’a dénuée, si l’on peut dire, d’arrière-pensée… Et parce que nous devons à cette esthétique une rare petite merveille, ce n’est pas une raison de croire qu’elle puisse contenir la formule féconde de tout un art, de toute une poésie… Émile Verhaeren L’originalité puissante d’Emile Verhaeren, — une façon particulièrement intense, et comme exaspérée, de voir et de sentir, une violence rude et hardie d’expression, — caractérise toutes ses œuvres et leur donne une remarquable unité.
Il est impossible que Bardannes ignore ce que tout le monde sait ou ait la tête assez perdue pour l’oublier. […] Toute beauté de forme et d’expression était impossible. […] On désespère d’en faire comprendre le charme ; et, bien que ce soit « la chose impossible », on a le remords de ne l’avoir pas tentée. […] Mais les gens que je connais, si différents qu’ils soient de moi-même, quelque inimitié qu’ils nourrissent contre moi, quelque tort qu’ils me fassent, quelque opposés que soient leurs intérêts aux miens, il me sera toujours impossible de les haïr, je ne dis point jusqu’à les assassiner, mais seulement jusqu’à tâcher de leur nuire. […] J’ai beau faire, il m’est impossible d’avoir une impression fraîche et inédite sur le genre de littérature qui fleurit dans ces lieux de plaisir.
Car, une fois et dûment averti, peut-être alors qu’on ne répétera plus, sur la parole de Prévost-Paradol, « que ces citations font corps avec les Essais, et qu’il est impossible d’en arracher une seule sans une sorte de violence qui laisserait sa trace, sans une déchirure qui resterait toujours visible dans cet harmonieux tissu ». […] Contentons-nous donc d’observer qu’à mesure que l’on avancera dans la continuation de l’ouvrage et que les défauts en apparaîtront mieux, il ne sera pas difficile seulement, mais vraiment impossible de modifier le plan primitif, et qu’il faudra que l’on prenne son parti de le remanier tout entier. […] Et le livre à son tour, indépendamment de l’instruction qu’il nous apporte, ou du plaisir qu’il nous procure, nous en procure un autre encore, difficile à définir, mais non pas impossible, un plaisir rare et nouveau, plaisir d’espèce unique, qui est le plaisir littéraire.
Il a montré que le refus n’avait pas eu lieu, parce que la proposition était impossible, Héliodore n’ayant aucun moyen de supprimer son livre, dont les copies étaient, dès longtemps, répandues dans la Grèce. […] Photius ne le désigne pas dans sa Bibliothèque ; mais il est impossible que cette exquise élégance soit d’une époque plus rapprochée de nous que le siècle de Photius, et ait pu naître dans le mauvais goût et l’ennuyeuse scolastique du viiie siècle. […] Il serait impossible de tirer de là une peinture fidèle, un sentiment vrai, une seule expression naturelle et vive. […] Un autre mérite de cet ouvrage, mérite inconnu et presque impossible sur notre scène, c’est l’expression des mouvements populaires ; c’est l’image toute vive d’un soulèvement, d’une sédition. […] Un critique anglais a dit que Milton avait connu sa force, en choisissant un sujet où l’esprit ne peut rien hasarder de trop, et où l’exagération est impossible.
Mais comme il commençait à tourner et à changer du tout au tout, il m’était impossible de le suivre et de tourner avec lui, sans abdiquer tout caractère de critique ; ce que je n’ai jamais fait. […] Cette remarque des honnêtes typographes, faite sans malice et à laquelle ils devaient une économie de travail, est la critique littéraire la plus sanglante du style de Planche, tout en formules pédantesques et algébriques, et du rabâchage le plus fastidieux : Nous sommes forcé de convenir ; — Il nous est impossible de ne pas déclarer ; — On ne saurait méconnaître, etc.
Il est pourtant certaines productions littéraires qui ont eu leur jour, et dont il est impossible de dire ni à quel genre elles appartiennent, ni quels goûts ont pu s’en accommoder. […] Il est impossible de s’y méprendre.
Sainte-Beuve, et si j’avais si peu que ce soit de l’esprit qu’il met au service de sa foi, je confesse très sincèrement que je ne ferais pas un roman religieux ; car c’est une œuvre impossible. […] Je ne prétends pas encore lui en faire un reproche, mais je dis que l’étrangeté est le caractère le plus distinctif, le plus apparent de son style ; qu’à le juger sans prévention, avec la bonne foi que j’y ai mise, avec l’estime que je professe pour son talent, il est impossible pourtant qu’on ne soit pas tenté de s’écrier presque à chaque page : Mais c’est là un langage bien extraordinaire, un idiome bien étrange !