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1734. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Puis tout en célébrant les qualités de l’écrivain, il lui reprochait de manquer de grandeur.

1735. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Elles aboutissent en tout cas à un assemblage de sociétés qui est du même ordre de grandeur que chacune d’elles.

1736. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Ce spectacle ne manque pas de grandeur dans sa férocité ; mais il n’est ni épique, ni dramatique ; et il se répète trop souvent. — On dira : Qu’importe votre distinction des genres, si l’œuvre est belle ?

1737. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Sa sévérité là-dessus a été aussi implacable et peut-être moins intermittente que celle de Dumas fils, qui a parfois prêté à la « bête » une sorte de grandeur par la conception mystique de son rôle ici-bas. […] Quant à lui, il se trouve sans doute payé de son sacrifice par la douceur et la grandeur du sentiment qui lui donne la force de l’accomplir. […] Sur ces matières-là tel est mon sentiment, Et si j’étais de toi, certes, dans ce moment, Je ne voudrais pas mettre ainsi ma grandeur d’âme A refuser si net ce que m’offre une femme. […] De même, M. de Bornier a su rendre en 1874, dans une langue qui ne portait point la marque du génie, mais avec plus de chaleur et aussi plus de grandeur simple qu’aucun autre, ce qui s’agitait alors dans les cœurs tristes de France.

1738. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

La fougue, l’énergie vivace, les excès de la force, seront le partage nécessaire de cette poésie tourmentée comme notre âge ; mais telle que nous la pressentons, elle aura certainement sa beauté et sa grandeur. […] Puis, à son retour en France, au lieu de tremper sa plume dans sa profane écritoire, il n’a eu qu’à la plonger dans la sacro-sainte bouteille, pour écrire un beau livre, tout empreint de foi, d’élévation et de grandeur.

1739. (1929) Amiel ou la part du rêve

Quelle est l’étoile de première grandeur ? […] Ne remuons pas ses cendres. » Scherer, sur l’insistance du jeune homme, finit par promettre de lire, découvrit avec étonnement la grandeur intérieure d’Amiel, la raccorda sans peine à l’Amiel éclatant et jeune qu’il avait vu à son retour de Berlin, réfléchit que ce mot : réussir, avec son double et triple fond, n’était pas simple !

1740. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

C’est bien Calvin qui dirige ses sbires dans la coulisse, c’est bien l’Inquisition huguenote qui met le feu au bûcher ; mais cette grandeur morale, ce prestige de la vertu, Servet ne les eut jamais. […] Ce n’est point ici le lieu d’analyser des œuvres qui méritent une étude toute spéciale et complète : dans cette esquisse que nous traçons au courant de la plume, il nous suffira de présenter aux lecteurs du Feu Follet quelques échantillons de cette poésie castillane que nous lisons et relisons depuis des mois : SÉVILLE « Séville n’a pas de rivale en grandeur et en beauté : elle est aussi glorieuse dans les armes qu’immortelle dans les lettres. […] C’est que, dans sa grandeur même, il était terriblement vrai, ce digne Aussandon, flanqué d’une femme, bonne comme son nom, mais femme, l’arrêtant sur le chemin du bien, quitte à l’approuver, à l’applaudir ensuite, quand il aurait passé outre et triomphé de ce doux et amollissant joug conjugal. […] Il suffit d’avoir, une fois, entendu hurler l’imbécile cohue, comme nous l’entendîmes au Peyrou lors des Fêtes latines, pour comprendre combien est indifférent au félibrige, hostile même, comme à toute grandeur, le peuple méridional, combien ce courant passe au-dessus de lui et demeure étranger à ses préoccupations.

1741. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Hélène commence à baisser la tête devant cette beauté et cette grandeur morales. […] Leur morale et leur façon de prendre la vie seraient alors toutes proches de celles de ce délicieux Desforges de Mensonges ; mais justement parce qu’ils seraient plus conscients, plus renseignés sur eux-mêmes et sur les autres, et plus cyniques (à condition que leur cynisme s’enveloppât de quelque élégance), on les jugerait très forts, on trouverait de la grâce ou de la grandeur dans leur immoralité. […] On dirait que vous faites du zèle. » Par exemple, il est entendu que la chanoinesse représente dans toute sa force, dans ses ridicules et aussi dans sa grandeur, le préjugé nobiliaire. […] » Sur quoi la mère (il faut avouer que cette antique figure de bois devient admirable à force de dureté puritaine et qu’elle atteint à la grandeur) : « Nous en causerons à la maison, mon fils. » Puis, faisant un profond salut à la foule : « Merci pour votre service, braves gens. » Et Mlle Varvara, la petite belle-sœur, qu’est-elle devenue pendant ce temps-là ?

1742. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Les physionomies des personnages ont de la vérité, et celle du vieux Muselle a de la grandeur dans sa rudesse. […] Ils ont des formes nettes, simplifiées et résistantes, comme les sentiments des personnages Ils blanchissent, craquent, flambent et pétillent de soleil. — Le drame est simple, expressif, rapide, avec un air de grandeur. […] Et, dans leurs rêveries solitaires et maussades, hostiles à la société moderne, leur nom, c’est-à-dire tout ce qui leur reste des grandeurs de jadis, devient à leurs yeux je ne sais quoi de sacré, de démesuré et de prodigieux. […] Ce premier acte a bien de la grandeur.

1743. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

George Sand trouvait chez l’auteur de Prométhée délivré « deux qualités rarement réunies, la grandeur et la fraîcheur ». […] Ce prince loyal avait assez de clairvoyance intellectuelle et de grandeur morale pour discerner, en toute occasion, l’intérêt de la France, et pour regarder sans cesse, au-dessus des agitations de la rue ou des intrigues du Parlement, les trois couleurs du drapeau. […] Mais les peuples ont tant souffert, au long des siècles, de leur grandeur et de leur prospérité, que je conçois qu’ils y renoncent. […] Pouvillon aimait « à voir pontifier Sa Grandeur, assistée d’une cour d’acolytes et de servants : porte-crosse, porte-mitre, porte-bougeoir, porte-queue, porte-missel, porte-aiguière, porte-serviette, un monde de chambellans en soutane, tous magnifiquement vêtus, évoluant avec ampleur, ou bien hiérarchiquement échelonnés, immobiles sur les degrés du trône épiscopal.

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