Mercredi 4 décembre « Le peuple est une bête qui vit de gloire, — disait brillamment, ce soir, Renan chez la princesse — mais quand il s’est accoutumé à ce foin, il faut lui en donner tous les jours, c’est ce qu’avait fait Napoléon, c’est ce que n’a pas fait Bismarck… C’est peut-être très grave pour lui. » * * * — Je me surprends, en construisant mes phrases maintenant, à faire de la main droite tenant la plume, des gestes d’un chef d’orchestre : si mes phrases ne sont pas musicales, je ne sais pas diantrement comment il faut s’y prendre.
La gloire de La Fontaine est indestructible, mais la maison où il est né, à Château-Thierry, ne l’est pas.
Remarque sur les Goncourtan De l’écrivain qui fait école la gloire glisse parfois en un piège dont elle a peine à se dégager. […] Ajoutez-y enfin un goût sûr, et cet art de tout dire comme on patine, de tout pénétrer sans se salir : gloire d’Athènes qu’a héritée Parisbl », — par où Toulet définit et sa langue et son art propres. […] Juge de toutes choses, imbécile ver de terre ; dépositaire du vrai, cloaque d’incertitude et d’erreur ; gloire et rebut de l’univers » (Pensées, fragment 434)ch. […] Outre que le talent de Jaloux est inapte à représenter ce monde si court en sa bassesse, il me paraît difficile d’admettre qu’un personnage dont le soliloque rejoint parfois naturellement le ton du soliloque chez un Tourgueniev103 réagisse d’abord devant un « four » comme le pourrait faire un personnage de Bernstein, — surtout lorsque peu de mois après il aboutit à la vraie définition de la gloire : « C’est une grande solitude de l’esprit. […] Dans le terrible suspens des derniers jours — et plus encore depuis l’événement, — quel recours, pour tromper l’angoisse, puis pour endiguer la désolation, sinon de saisir presque au hasard tel livre, tel article, telle note de lui, et toujours de sentir aussitôt — à côté même de ces lumières dont déjà on savait tout le prix, dont on n’avait laissé perdre nul rayon — d’autres lumières surgissant pour la première fois, surgissant de toutes parts : toutes les divergences à l’instant de se composer en la gloire d’un invulnérable faisceau.
Elles y conservent leur valeur naturelle devant les voyelles a, o, u, & devant les consonnes l, r : on dit, galon, gosier, Gustave, gloire, grace, comme on dit, cabanne, colombe, cuvette, clameur, crédit, 2°.
Gloire aux temps où l’homme vit à cheval, car l’homme « détrôné de son cheval ne paraît plus qu’une moitié d’homme ». Gloire aux temps où le jeu de l’énergie humaine développe la beauté humaine. […] Car cette plume qui le nourrit lui donne, en outre, le succès, presque la gloire. […] Cette façon de nous consoler de l’Alsace-Lorraine avec la tour du Champ de Mars, « aumône de gloire » à la « grande humiliée de 1870 », cela sonnait trop faux ; et, comme on l’a dit au Palais, ce n’était pas du Waldeck.
Ses fils, ces brillants et dissolus Conti, qui devaient répondre si étrangement à son vœu et aux espérances de leur éducation première, lui firent élever un monument dans l’église Saint-André-des-Arcs avec cette épitaphe où il n’y avait que la vérité : À la gloire de Dieu, et à l’éternelle mémoire d’Anne-Marie Martinozzi, princesse de Conti, qui, détrompée du monde dès l’âge de dix-neuf ans, vendit toutes ses pierreries pour nourrir, durant la famine de 1662, les pauvres de Berri, de Champagne et de Picardie ; pratiqua toutes les austérités que sa santé put souffrir ; demeura veuve à l’âge de vingt-neuf ans, consacra le reste de sa vie à élever en princes chrétiens les princes ses enfants, et à maintenir les lois temporelles et ecclésiastiques dans ses terres ; se réduisit à une dépense très modeste, restitua tous les biens dont l’acquisition lui était suspecte jusqu’à la somme de huit cent mille livres ; distribua toute son épargne aux pauvres dans ses terres et dans toutes les parties du monde, et passa soudainement à l’éternité, après seize ans de persévérance, le 4 février 1672, âgée de trente-cinq ans.
. — Voilà l’état présent, et, s’il change, c’est en pis. « Car423 toute l’occupation des rois ou de ceux qu’ils chargent de leurs fonctions se rapporte à deux seuls objets, étendre leur domination au dehors, et la rendre plus absolue au dedans. » Quand ils allèguent un autre but, c’est prétexte. « Les mots bien public, bonheur des sujets, gloire de la nation, si lourdement employés dans les édits publics, n’annoncent jamais que des ordres funestes, et le peuple gémit d’avance, quand ses maîtres lui parlent de leurs soins paternels. » — Mais, arrivé à ce terme fatal, « le contrat du gouvernement est dissous ; le despote n’est maître qu’aussi longtemps qu’il est le plus fort, et, sitôt qu’on peut l’expulser, il n’a point à réclamer contre la violence ».
§ 4 Utilité ruineuse d’ailleurs et raison d’être dépourvue de gloire.
Saint-Sulpice doit son origine à un homme dont le nom n’est point arrivé à la grande célébrité ; car la célébrité va rarement chercher ceux qui ont fait profession de fuir la gloire et dont la qualité dominante a été la modestie.
La marche qui s’exécute alors, est un rhythme qui cadence merveilleusement la démarche décidée et emphatique de ces Seigneurs, pour qui c’était gloire, de manier la lyre aussi bien que l’épée.