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2048. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — La solidarité des élites »

C’est une anarchie parce que toute règle extérieure manque, mais qu’il n’existe qu’un esprit de vie intérieur et invisible ; c’est une démocratie parce que c’est le règne de l’homme-masse, ou Démos, dans chacun ; c’est une aristocratie parce que dans tous les hommes il y a des degrés et des rangs de pouvoir intérieur ; et c’est une monarchie parce que tous ces degrés et ces rangs forment enfin une parfaite unité, un contrôle central.

2049. (1899) Le roman populaire pp. 77-112

Et même lorsque nos auteurs dramatiques de la nouvelle génération, avec une générosité d’intention véritable, portent au théâtre certaines questions du grand problème social, n’est-il pas évident qu’ils les traitent pour l’instruction de leurs égaux, des philosophes, des économistes ou des gens du monde, et, qu’à de rares exceptions près, ils voient plutôt l’autorité à réformer que l’ouvrier lui-même à former ?

2050. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

Alors nous comprenons pourquoi les lois de l’association sont la ressemblance et la contiguïté plutôt que d’autres lois, et pourquoi la mémoire choisit, parmi les souvenirs semblables ou contigus, certaines images plutôt que d’autres images, et enfin comment se forment, par le travail combiné du corps et de l’esprit, les premières notions générales.

2051. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

Mais du moins, indépendamment de ces capacités juridiques que seule une reconnaissance officielle peut leur octroyer, les associations ne sont-elles pas libres de se former ?

2052. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Savez-vous bien que la théorie, courante aujourd’hui, sur le chœur dans les tragédies anciennes, sur son histoire, son influence et la manière dont il a comme formé et végété le drame grec autour de lui, est tout simplement la théorie de l’abbé d’Aubignac ? […] Je n’aurais pas donné ma stalle vendredi soir, quand même j’eusse été appelé à l’Élysée pour former un ministère de concentration. […] De tous les acteurs que Voltaire a contribué à former, c’est lui-même qui intéresse sans doute le plus, et l’on voudrait bien savoir comment Voltaire jouait la comédie lui-même sur son théâtre de Ferney. […] L’opinion se forma instantanément, et, comme par un mouvement électrique, elle se manifesta par de longs et nombreux applaudissements. […] Elle s’est avisée (par exemple) qu’un être qui, comme Galatée, naîtrait tout formé et n’aurait pas été habitué, par une longue enfance, aux idées du mal, de douleur, de misère, de vieillesse, de mort, fût-il comblé de tous les dons et de tous les biens, serait atrocement malheureux et aurait besoin, pour n’être pas éperdu de désespoir, d’inventer les espérances de vie future et de réparation d’outre-tombe.

2053. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Renan, comment se sont formés ces deux hommes ? […] Les deux premiers ont été formés par la nature et l’éducation des jeunes années, le troisième par une éducation et des influences postérieures. […] Il lui a été enseigné encore par l’exemple des bons prêtres qui ont formé son enfance et se contentaient de la table, du logement et d’une soutane neuve chaque année. […] Ces météores qui se succèdent ne forment pas à un moment donné le tableau enflammé de rigueur ; mais les yeux ont été éblouis, et on a longtemps encore le bruit des détonations dans les oreilles. […] Aucune relation n’a été formée.

2054. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Que sera-ce donc si elles en arrivent à ne plus former qu’une même famille, comme se l’imagine partiellement la démocratie contemporaine, qu’une seule agglomération parlant une langue identique, ayant des intérêts sociaux et politiques solidaires, et ne se préoccupant que de les sauvegarder ? […] Le recueil des Poèmes antiques et modernes et celui des Destinées forment l’œuvre spécial d’Alfred de Vigny.

2055. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

De retour, presque aussitôt un dîner de quarante-huit couverts, disposé d’une manière charmante, dans deux pièces, où deux grandes tables, fleuries de fleurs d’amandiers, forment un T, et où la table des vieux, a pour tête la table des jeunes, au milieu de laquelle apparaît la mariée, toute jolie avec son clair visage et son rire sonore, — tout le dîner, égayé, animé, fouetté, par des violons tsiganes faisant rage, et dont les chabraques rouges promènent leurs musiques nerveuses derrière le dos des convives. […] Finot ; le directeur de la Revue des Revues, un Polonais, qui me parle aimablement du succès de ma littérature dans les pays slaves, dans ces contrées, où se forment des réunions d’une trentaine de personnes, pour entendre la lecture d’un livre nouveau, et il m’apprend, à mon grand étonnement, que Charles Demailly est le roman de tous mes romans, qui a eu le plus grand succès là-bas.

2056. (1893) Alfred de Musset

La préface de Cromwell allait paraître, et les adversaires de la nouvelle école poétique se préparaient à la résistance ; on voyait déjà se former les deux camps qui devaient en venir aux mains à la première d’Hernani. […] Des lettres de Musset non datées, que j’ai sous les yeux, forment une espèce de prologue au drame. […] Elles forment l’épilogue du drame romantique de Venise et de Paris. […] Pour d’autres causes, qui forment ici la part du mystère, ses vers commençaient à trouver le chemin de tous les cœurs ; beaucoup de personnes le découvraient.

2057. (1902) La poésie nouvelle

Ils ne forment pas une école, si la constitution, d’une école exige l’anéantissement des individualités ou leur soumission à quelque impérieux idéal. […] Ses lettres de 1875-1891, qu’on a publiées19, forment, dans leur ensemble, un curieux roman d’aventures vraies. […] Ses idées, qui forment un tout si cohérent et harmonieux, lui appartiennent en propre. […] Les Soirs, les Débâcles, les Flambeaux noirs, qui parurent entre 1887 et 189075, forment une étonnante trilogie de rêve ardent et d’inquiétante fantasmagorie. […] … »‌   Les « premiers vers » de Francis Vielé-Griffin datent des années 1885 et 86 ; ils forment deux petits volumes : la Cueille d’Avril et les Cygnes97 .

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