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1741. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Sur les exercices, des. Cadets russes. » pp. 549-546

« Vos élèves acquièrent par ces exercices de la force, surtout de l’intrépidité, et une santé à l’épreuve de toutes les intempéries du climat.

1742. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre II. Les sensations totales de la vue, de l’odorat, du goût, du toucher et leurs éléments » pp. 189-236

. — Plus bas, au point désigné par le jaune, les ondes, déjà moins longues et moins lentes, excitent avec une force moyenne les sensations élémentaires du rouge et du vert, et faiblement celle du violet ; nous avons alors la sensation du jaune spectral. — Vers le milieu du spectre, les ondes qui ont là une vitesse et une longueur moyennes excitent fortement la sensation élémentaire du vert et beaucoup plus faiblement les deux autres ; notre sensation totale est celle du vert spectral. — Plus bas dans le spectre, quand les ondes s’accélèrent et se raccourcissent, les sensations élémentaires du violet et du vert sont excitées avec une force moyenne, et celle du rouge l’est faiblement ; nous voyons alors le bleu du spectre. — Vers le bas du spectre, lorsque l’accélération et le raccourcissement des ondes augmentent encore, la sensation élémentaire du violet est forte, celles du rouge et du vert sont très faibles ; alors naît la sensation composée que nous appelons le violet. D’autre part, quand les trois sensations élémentaires sont à peu près d’égale force et qu’aucune ne prédomine sur les autres, nous avons la sensation du blanc ou des couleurs blanchâtres. […] Les chimistes répondent qu’un corps homogène est composé de molécules toutes semblables et extraordinairement petites ; que chacune d’elles, si le corps n’est pas simple, est elle-même composée de plusieurs atomes différents, beaucoup plus petits encore, et situés les uns par rapport aux autres de façon à demeurer en équilibre ; qu’une combinaison chimique s’opère lorsque la molécule, recevant un atome d’une autre espèce, passe à un autre état d’équilibre ; qu’en ce cas les atomes quittent leurs positions respectives pour en prendre de nouvelles ; que ces déplacements d’atomes, s’opérant à des distances extrêmement petites, sont extrêmement petits ; que, ces atomes étant prodigieusement petits, on est obligé, pour expliquer leur force active, de leur attribuer, quand ils se déplacent, des vitesses prodigieusement grandes, et que partant chaque combinaison chimique distincte est constituée par un système distinct de déplacements prodigieusement petits et rapides dont nous ne pouvons aujourd’hui indiquer les éléments ni préciser le type93. […] « La chimie n’a encore été faite qu’au point de vue des masses ; il reste à la faire au point de vue des vitesses. » (Saigey, De l’unité des forces physiques, p. 184.)

1743. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Tant d’existences bouleversées ; tant de vieilles institutions jetées à bas ; tant d’exemples éclatants des vicissitudes de la fortune ; un lieutenant d’artillerie devenu empereur, presque maître du monde, et, après cette prestigieuse épopée, allant s’éteindre misérablement dans une île perdue de l’Océan ; des rois décapités, détrônés, chassés, remplacés par des fils d’aubergistes et des officiers d’aventure ; l’Europe entière partagée, remaniée, des populations entières passant d’un maître à l’autre comme un bétail ; voilà certes un amas de choses tragiques qui trouble, étonne, force à réfléchir, à s’interroger, à scruter les mystérieux replis de l’âme et de la société humaines, à chercher les ressorts secrets, les causes obscures des événements. […] Elle porte dans les pays hospitaliers où elle reçoit accueil la langue, les goûts, les idées de la mère patrie, et en même temps la haine du régime, quel qu’il soit, qui la force à se développer sur le sol étranger. […] C’est un fait propre à la France moderne que cet effacement presque complet des provinces, que cette concentration des forces vives de la nation dans une seule ville. […] Il s’est accoutumé à régner sur la France, dont il a drainé toute la sève vitale, toute la force nerveuse. […] Mais quand tout le monde est soldat, quand l’enjeu du combat est, non plus seulement un agrandissement de territoire ou le simple honneur d’être victorieux, mais l’intégrité et l’indépendance même du sol national, alors elle accapare toutes les énergies de la société ; elle devient la chose essentielle ; elle attire tout ce qui est jeune et ardent ; elle force même à sortir de leurs loisirs studieux les hommes qui ont le moins de goût pour la vie aventureuse des camps.

1744. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Il est rare que ces deux forces se tempèrent si également, qu’on ne prenne pas trop de repos et qu’on ne se donne pas trop de fatigue, l’homme périt engourdi de mollesse ou exténué de lassitude. […] Si dans un individu il y a disette d’inertie et surabondance d’énergie, l’être est saisi de violence comme par le milieu du corps et jetté par une force innée sous la ligne ou sous l’un des pôles : c’est Anquetil qui s’en va jusqu’au fond de l’Indoustan, étudier la langue sacrée du brame ; voilà le cerf qu’il eût poursuivi jusqu’à extinction de chaleur, s’il fût resté dans l’état de nature. […] " … mon cher Apé, tout ce que tu dis là est fort beau, mais crois que tu vas parce que tu ne peux pas rester, tu surabondes en énergie, et tu décores cette force secrète qui te meut, tandis que tes camarades dorment, du nom le plus noble que tu peux imaginer. […] La partie éclairée et supérieure est un grenier à foin sur lequel on voit force bottes de paille et de foin avec de jeunes paysans et de jeunes paysanes occupés à les ranger ; par derrière ces travailleurs, des fourches, une échelle renversée et autres instrumens, moitié sortant de la paille et du foin. […] La langue d’un enfant qui fait un voyage de province se corrompt au bout de quelques semaines ; Voltaire, relégué sur les bords du lac de Genève, y conserve toute la pureté, toute la force, toute l’élégance, toute la délicatesse de la sienne.

1745. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

ces refrains religieux de l’univers chrétien conservent un éclat, une force de beauté, dont semble parfois s’étonner la langue grecque, et qui lui vient comme une grâce nouvelle, étrange et un peu sauvage. […] La Triade que j’adore n’a qu’une même force, une même pensée, une même gloire, une même puissance. […] Cela seul peut être nous fait bien comprendre la vie fervente de ces temps, et les prodiges d’imagination et de force, de grandeur et d’humilité, qui sortaient de cette extase presque ininterrompue, dont l’exemple, donné par quelques âmes supérieures, se reproduisait dans une foule obscure, non sans y susciter de grandes choses aussi. […] toi qui as brisé la force des ennemis furieux, alors que Moïse, étendant les bras, offrit la figure de la croix, cette arme puissante ! […] si la force me revenait comme jadis, Trinité sainte !

1746. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

La scène des réceptions officielles, la description d’une émeute réprimée par la force armée, la scène d’amour (bien risquée !) […] Péladan et que je blâme de toutes les forces de mon respect pour la langue française. […] Sa pauvreté d’expression force, du reste, à la netteté de la pensée. […] Casser de ses doigts un écu de cinq francs ou le plier comme du papier pour en faire un porte-bouquet est un tour de force ordinaire pour lui. […] L’agitation causée, la veille, par l’élection du chocolatier Devinck ne suffisait pas à m’expliquer ce déploiement de forces.

1747. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Il nous salua très poliment, la main au casque, et force nous fut de rendre le salut. […] Aussi son livre est-il touffu de pensées, d’observations et force-t-il à une lente lecture ; il n’est pas de ceux que l’on parcourt. […] Par la force du désir, il monte au-delà du terrestre et commence l’Ascension dans les ténèbres. […] Je suppute ma force, comptant bien l’employer un jour. […] Il entre dans les convictions de force.

1748. (1883) Le roman naturaliste

C’est sa force, et sa joie, et son pilier d’airain ! […] Cette vigoureuse ignorance ne fait-elle pas la force même de la jeunesse ? […] ne se pourrait-il pas qu’il mobilisât quelquefois toutes ses forces contre des adversaires imaginaires ? […] Il a perdu, comme l’on sait ; et si le livre, à certains égards, est un tour de force, il n’est guère au total qu’une mystification. […] « Il est beau d’avoir la force d’un géant, mais il est tyrannique de s’en servir comme un géant ».

1749. (1927) André Gide pp. 8-126

Et il ne décourage point son frère cadet de tenter à son tour la même aventure ; il lui souhaite seulement plus de force et plus de chance. […] Ce qui est au dessus des forces de la Comtesse, c’est le silence. […] Ce texte de saint Paul qui d’après lui inquiéterait inutilement sa Gertrude : « Le péché a pris de nouvelles forces par le commandement » (Rom. […] D’ailleurs, leur unique passion les force bien d’être impartiaux. […] Plus généralement, on peut discerner non seulement du talent, mais une réelle force de pensée, chez des auteurs que l’on n’approuve pas.

1750. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Je n’ai lien à faire avec la société ni avec sa morale de camisole de force, faite pour tout le monde. » La « camisole de force », ici, c’est l’obligation de la fidélité dans le mariage. […] Léon Hennique, c’est d’avoir choisi un sujet et une époque où l’idée de patrie se trouve, par la force des choses, en dehors et au-dessus de toute contestation. […] Léon Hennique, puisque j’ai tâché d’en extraire pour vous la substance. — L’exécution est fort distinguée (je donne à ce mot, qu’on galvaude, toute sa force). […] Pour qu’il puisse placer ses mauvais bateaux, il faut à toute force que la guerre recommence. […] Seulement, il y faut une secousse qui le force à rentrer en lui-même et à y voir clair, qui le contraigne, pour ainsi dire, à retrouver son âme.

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