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1784. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VII : Instinct »

On m’accusera d’avoir une foi excessive en la valeur du principe de sélection naturelle ; mais je me refuse à admettre qu’aucun de ces faits, si merveilleux et si bien établis qu’ils soient, renverse en aucune façon ma théorie, ainsi du reste qu’on va le voir.

1785. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Il est des strophes dans les oeuvres de Desportes et de Bertaut, comparables à tout ce qui peut avoir été fait de meilleur depuis Corneille, mais ceux qui entreprennent la lecture entiere des ouvrages de ces deux poëtes sur la foi de quelques fragmens qu’ils ont entendu réciter, l’abandonnent bien-tôt.

1786. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre IV. De la pluralité des temps »

Sur la foi de cette physique, Paul entrera dans le boulet.

1787. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Tantôt elle le fait involontairement, par une incapacité évidente, par des abus si criants qu’elle décourage la foi mise en elle.

1788. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Quelle mine plantureuse d’idéal, que ce négociant soutenu, dans sa chasse aux millions, par sa foi en Homère, par l’espoir de retrouver, sous la terre, Troie !… Quelle confirmation stupéfiante de la foi par la vie, que l’or d’Ilion et de Mycènes jaillissant sous la pioche de ses ouvriers, que ces masques d’or désensevelis dans la ville d’Agamemnon, que toute une Grèce insoupçonnée livrée, par-dessous la Grèce classique, à la lampe des chercheurs, tout un pan de l’histoire, une période d’art original et vivace incorporée du coup à la mémoire humaine, et la Providence qui penche ce fruit d’or vers la main, d’abord, de ce Mecklembourgeois, parce qu’ignorant de la science qui doute et de la critique qui dissout, il a gardé sur la lettre de son vieil Homère une certitude, une intacte candeur d’enfant charmé ! […] Robert de Souza, homme de foi, eût été à peu près seul, il y a dix ans, à oser envoyer de Nice le télégramme à la Paul Alexis : « Symbolisme pas mort.

1789. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Ma foi, Juge & plaideurs, il faudroit tout lier. […] Seigneur ; je l’ai jugé trop peu digne de foi.

1790. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

et qui soutiendra que son « devoir » fût d’abandonner Pauline, contre la foi jurée, contre le commandement de l’Église, pour s’offrir à un martyre qu’au contraire son vrai « devoir », à tous égards, était précisément d’éviter ? […] qui croyait nous intéresser à ses Pertharites et à ses Rodelindes, à ses Ildiones et à ses Attilas, à l’histoire des Lombards et à celle des Huns, et qui lui-même, sur la foi de quelques flatteurs, se piquait de connaître à fond l’art de la politique et celui de la guerre ! […] « Chère épouse, dit-il, en essuyant mes larmes, J’ignore quel succès le sort garde à mes armes, Je te laissé mon fils pour gage de ma foi S’il me perd, je prétends qu’il me retrouve en toi.

1791. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

Et c’est ma foi de beau plaqué. […] C’est un recueil d’articles où coulent librement : la gaminerie satirique, la gaîté, un peu forcée, la bonhomie, très réelle, le sentimentalisme assez romance — ma foi !  […] Les hauts palmiers d’Hyères, fort beaux, ma foi, laissent après tout une impression pénible et presque de ridicule ; on les prendrait pour des phénomènes exhibés par quelque Barnum.

1792. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Je ne sais pas si, sur la foi de Sainte-Beuve, et de quelques autres, on n’a pas trop vanté la Défense et Illustration de la langue française. « Toutes les tendances de l’esprit français, tous les progrès que la poésie avait encore à faire sont exprimés dans ce manifeste », a dit en effet Désiré Nisard ; et encore : « Ce sont les premières pages où la critique littéraire ait été éloquente ». […] Indépendamment en effet d’une critique particulière du Cid, laquelle, pour n’empêcher pas le Cid d’être un chef-d’œuvre, n’en tombe pas moins généralement assez juste au fond et dans la forme, j’y relève plusieurs choses dignes d’être notées, — et même retenues : Comme dans la musique et dans la peinture nous n’estimerions pas que tous les concerts et tous les tableaux fussent bons, encore qu’ils plussent au vulgaire, si les préceptes des arts n’y étaient bien observés, et si les experts qui en sont les vrais juges ne continuaient par leur approbation celle de la multitude, de même nous ne dirons pas sur la foi du peuple, qu’un ouvrage de poésie soit bon parce qu’il l’aura contenté, si les doctes aussi n’en sont pas contents. […] L’impossibilité de concilier la raison et la foi, ce qui avait été la noble illusion du xviie  siècle, c’est Bayle qui l’a dénoncée le premier ; la tolérance, ou le droit pour tout homme, selon le mot de la Palatine, « de se faire son petit religion à part soi », c’est Bayle qui l’a enseignée le premier ; et le pouvoir enfin que la raison possède contre elle-même, ce qu’elle a de ressources, en quelque sorte, pour se détruire, c’est encore lui, dans l’histoire de la pensée moderne, qui s’en est avisé le premier. […] De la foi des chrétiens les mystères terribles D’ornements égayés ne sont pas susceptibles : par le Génie du christianisme, la leçon de Boileau — qui connaissait pourtant la Jérusalem délivrée, s’il ne connaissait ni la Divine Comédie ni le Paradis perdu — est désormais convaincue d’erreur ; son idéal purement païen est convaincu d’étroitesse, d’insuffisance, et surtout de froideur.

1793. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Sa profession de foi politique à M. de Mentin nous l’a fait voir sous un jour encore plus favorable, et nous nous sommes convaincus que ce bon sens pratique n’avait qu’à s’appliquer à de dignes objets pour se concilier avec la grandeur.

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