Cette mortelle douleur de la pieuse et vertueuse Blanche en apprenant le vœu chrétien de son fils eût pu être dissimulée par un auteur plus soigneux des convenances extérieures, par un écrivain de la classe de ceux qui font les éloges ou les oraisons funèbres ; mais Joinville, comme Homère et comme les narrateurs primitifs, dit tout, et il ne songe à rien de ce qui est pose et attitude convenue. […] La veille de leur arrivée, il lui était né un fils de sa première femme.
Son père ne fut pas plus tôt instruit du lieu de sa retraite, qu’il accourut en poste à Paris et ramena son fils à Bourges. […] En terminant cette oraison funèbre, genre de discours pour lui tout nouveau, et dans lequel il ne demandait qu’à être supporté de son auditoire, il faisait une prière directe au ciel pour le prince de Condé présent : C’est pour ce fils et pour ce héros que nous faisons continuellement des vœux ; et ces vœux, ô mon Dieu, sont trop justes, trop saints, trop ardents, pour n’être pas enfin exaucés de vous !
De loin, les portraits de Lesdiguières ressemblent à ceux de Louis XIII ; mais, en approchant, la figure belle et vide du faible fils de Henri IV fait place à la physionomie astucieuse et souriante du grand général dauphinois qui fut d’ailleurs un des plus beaux hommes de son temps. […] Le petit précepteur qu’on choisit, Julien, fils d’un menuisier, enfant de dix-neuf ans, qui sait le latin et qui étudie pour être prêtre, se présente un matin à la grille du jardin de M. de Rênal (c’est le nom du maire), avec une chemise bien blanche, et portant sous le bras une veste fort propre de ratine violette.
M. le Régent dit au major qui l'accompagnait qu’il pouvait se retirer. » Ceci n’a nulle proportion, on en conviendra, avec l’ordre qu’eut le fils de réprimer la sédition dans Paris pendant les journées qui aboutirent à la prise de la Bastille ; toute idée de comparaison s’évanouit. […] Besenval était ami de Crébillon fils, et il le consultait sur ses essais littéraires, il fit même un roman dans le genre de l’auteur à la mode, qu’il admirait : ici il aurait pu lui donner des mémoires, et, pour marquer l’époque dans son plein, c’est assurément mieux qu’un roman de Crébillon que ces deux chapitres de Besenval.
Mais Ducis était encore moins artiste que père, fils, époux, veuf, ami : toutes ces belles qualités de cœur et de famille lui nuisaient autant qu’elles lui servaient. […] Né à Versailles, dont il est resté le poète chéri, où il a vécu tant d’années et où il est mort69, fils d’un père savoisien et patriarcal, de qui il a prétendu tenir toute sa poétique, bien différente, dit-il, de celle des Marmontel et des La Harpe, et d’une mère, bonne femme humble et antique ; d’abord secrétaire de maréchaux et de généraux, il fit la guerre et la vit de près, sans en tirer grand profit pour son observation de poète : « Ducis a fait la guerre de Sept-Ans avec nous, dit le prince de Ligne.
Il échoua dans le concours pour le grand prix de Rome ; son père, ancien lauréat, avait voulu qu’il concourût ; mais ce fils et petit-fils d’académiciens n’avait rien d’académique : il devait se frayer à ses risques et périls sa propre voie. […] Ainsi, dans la Bataille de Fontenoy, bien meilleure (1828), d’un ton vif, d’un tour si français et qui se rapproche de nous, l’œil est agréablement attiré sur un anachronisme spirituel, le groupe du fils embrassant son père et tenant à la main la croix de Saint-Louis qu’il vient d’obtenir.
Il était le sixième fils cadet du président Favre, célèbre jurisconsulte, ami de saint François de Sales et de d’Urfé. Son père avait rendu des services à la France lors du mariage de Madame de Savoie, fille de Henri IV, et avait obtenu de Louis XIII une pension de deux mille livres pour son fils Vaugelas, alors établi en France, pension assez mal payée de tout temps.
Il a cependant parlé de la poésie en toute occasion avec bien du charme, mais nulle part avec plus de délicatesse que par la bouche de Don Quichotte, lorsque celui-ci, dans sa dernière sortie, vient à rencontrer l’homme au gaban vert, le vertueux hidalgo, qui se plaint à lui de son fils unique, trop adonné à la poésie. […] Mais cette aimable vierge ne veut pas être maniée, ni traînée dans les rues, ni affichée dans les carrefours, ni publiée aux quatre coins des palais… Il ne faut la vendre en aucune façon… Elle ne doit jamais tomber aux mains des baladins ou du vulgaire ignorant ; et quiconque ne sait rien, fût-il seigneur et prince, doit être mis au rang du vulgaire… La conclusion de mon discours, seigneur hidalgo, c’est que vous laissiez cheminer votre fils par où l’entraîne son étoile… Grondez-le, s’il fait des satires qui nuisent à la réputation d’autrui, punissez-le et mettez son ouvrage en pièces ; mais s’il fait des discours à la manière d’Horace, où il gourmande les vices en général, avec autant d’élégance que l’a fait son devancier, louez-le alors… Si le poëte est chaste dans ses mœurs, il le sera aussi dans ses vers.
Un fils ne m’eût pas appartenu ; elle sera toujours auprès de moi, elle m’aidera à vivre, me consolera dans mes peines, et nous serons heureuses à deux. […] Courtois, fils du conventionnel et de qui je tiens le fait, possédait cet exemplaire annoté, que son père avait trouvé dans les papiers de Robespierre.
Son fils aîné, le duc d’Ayen, s’est montré lui-même, en quelques essais, un écrivain politique éclairé et mûr sur les questions le plus à l’ordre du jour en notre temps69. […] Son fils cadet, le marquis de Noailles, a donné, depuis, un fort instructif et intéressant ouvrage : Henri de Valois et la Pologne en 1572.