On peut vraiment presque tout citer des pièces intitulées : Il m’aimait, L’Une ou l’autre, le Rêve d’une jeune fille, Le Départ, le Découragement, le Désenchantement, L’Orage, le Conseil aux jeunes filles et La Nuit, la pièce la plus inspirée, où la femme malheureuse arrache son masque pour ne pas étouffer, sûre de n’être pas vue, et, quand vient l’aurore, le rejette sur sa figure avec une fougue si pathétique de main !
Vous chercheriez vainement dans tout le monde latin deux figures comme celles de Louis XI, par exemple, — qui eut aussi du terrible quelquefois, — le gaulois et bonhomme Louis XI, et comme celle de Henri IV, ce gaulois mâtiné de gascon.
« Turenne meurt, tout se confond, la fortune chancelle, la victoire se lasse, la paix s’éloigne, le courage des troupes est abattu par la douleur et ranimé par la vengeance ; tout le camp demeure immobile ; les blessés pensent à la perte qu’ils ont faite et non aux blessures qu’ils ont reçues ; les pères mourants envoient leurs fils pleurer sur leur général mort, etc. » Cependant, malgré l’éloquence générale et les beautés de cette oraison funèbre, peut-être n’y trouve-t-on point encore assez le grand homme que l’on cherche ; peut-être que les figures et l’appareil même de l’éloquence le cachent un peu, au lieu de le montrer ; car il en est quelquefois de ces sortes de discours comme des cérémonies d’éclat, ou un grand homme est éclipsé par la pompe même dont on l’environne.
. — Dans ce décor errent de pales figures, des êtres de passivité, flottant au gré de toutes tes influences extérieures. […] La figure maîtresse du théâtre de Shakespeare et qui domine toutes les autres, c’est bien celle d’Hamlet. […] Et les figures des bons docteurs Charmide et Dabaisse ne sont mises là, par un artifice de contraste, que pour rendre toutes les autres plus grimaçantes. […] C’est ce qui donne à la figure de l’officier moderne son caractère de sévérité et de noblesse. […] Nous arrêtons.à nôtre gré les traits flottants de ces figures imprécises.
Je me figure qu’ils n’ont pas toutes nos délicatesses raffinées. […] Ou, du moins, elle se le figure. […] Je me figure qu’il en souffrit un peu ; je ne l’affirme pas. […] Et l’on voit, sur ce fond, se dessiner la blanche figure du Christ ressuscité, les bras ouverts. […] Courbaud se le figure moins capricieux, nonchalant et badin.
On se figure que la généralité est de tous les temps et que la particularité est d’une époque. […] Je n’ai rencontré ce matin, dans la campagne, que des figures tristes. […] » Car on se figure, généralement, les sceptiques désespérés. […] Son abbé Jules, une figure extraordinaire. […] Il s’empêtre parmi les ajoncs et les ronces, son pantalon se déchire ; il roule, revient sur la route, la figure en sang.
Elle reçut en pleine figure la tiède caresse d’un soir de fenaison. […] Désespéré, Claude cherche un modèle pour poser sa figure du Salon ; les natures banales des ateliers lui sont insupportables. […] Qu’on se figure les beaux-messieurs de Boisdoré. […] Anatole France ; il nous initie aux joies, aux douleurs, aux amours d’un enfant, et il groupe autour de son « petit bonhomme » des figures de femmes d’une délicatesse charmante. […] Autrefois, chez nous, rue Claude-Vellefaux, tu ne jetais pas tes cigares au feu avec impatience ; dans ton fauteuil, content de te reposer, tu fumais ta pipe et tu n’avais pas cette figure préoccupée.
Le document privé ne figure guère dans ses essais, mais ce penchant à la généralisation le pousse plus avant dans la voie ouverte par Sainte-Beuve. […] Le génie national s’est projeté lui-même dans ces deux figures, à travers des écrivains qui n’ont même pas soupçonné la force de leurs créations. […] Daniel de Foë, en pétrissant cette figure d’après ses compatriotes, a, du même coup, ramassé dans cette physionomie le drame entier de la volonté humaine aux prises avec le sort. […] Dans cette tragédie privée quelle figure se détache avec le relief le plus puissant ? […] C’est toujours le cruel Pendent opera interrupta… du profond et tendre Virgile, mais peut-être la figure de notre Connétable eût-elle été moins pathétique s’il n’avait pas subi cette contradiction du destin.
On pense involontairement aux portraits des théologiens du siècle, âpres figures enfoncées dans l’acier par le dur burin des maîtres, et dont le front géométrique, les yeux fixes se détachent avec un relief violent hors d’un panneau de chêne noir. […] Montons plus loin et plus haut, à l’origine des choses, parmi les êtres éternels, jusqu’aux commencements de la pensée et de la vie, jusqu’aux combats de Dieu, dans ce monde inconnu où les sentiments et les êtres, élevés au-dessus de la portée de l’homme, échappent à son jugement et à sa critique pour commander sa vénération et sa terreur ; que le chant soutenu des vers solennels déploie les actions de ces vagues figures, nous éprouverons la même émotion que dans une cathédrale quand l’orgue prolonge ses roulements sous les arches, et qu’à travers l’illumination des cierges les nuages d’encens brouillent les formes colossales des piliers. […] Spenser a trouvé des figures aussi grandes, mais il n’a pas le sérieux tragique qu’imprime dans un protestant l’idée de l’enfer. […] Devant les portes était assise — de chaque côté une formidable figure. — L’une semblait une femme jusqu’à la ceinture et belle, — mais finissait ignoblement en replis écailleux, — volumineux et vastes, serpent armé — d’un mortel aiguillon. […] Ainsi armé, il se lance dans la controverse avec toute la lourdeur et toute la barbarie du temps ; mais cette superbe logique étale son raisonnement avec une ampleur merveilleuse, et soutient ses images avec une majesté inouïe ; cette imagination exaltée, après avoir versé sur sa prose un flot de figures magnifiques, l’emporte dans un torrent de passion jusqu’à l’ode furieuse ou sublime, sorte de chant d’archange adorateur ou vengeur.
Ils retrouvent leurs pareils jusque dans les figures de marbre et de bronze qui peuplent les allées et les bassins, jusque dans la contenance digne d’un Apollon, dans l’air théâtral d’un Jupiter, dans l’aisance mondaine et dans la nonchalance voulue d’une Diane ou d’une Vénus. […] Lisez dans l’Almanach les titres des offices, et vous verrez se développer devant vous une fête de Gargantua, la solennelle hiérarchie des cuisines, grands officiers de la bouche, maîtres d’hôtel, contrôleurs, contrôleurs-élèves, commis, gentilshommes panetiers, échansons et tranchants, écuyers et huissiers de cuisine, chefs, aides et maîtres-queux, enfants de cuisine et galopins ordinaires, coureurs de vins et hâteurs de rôts, potagers, verduriers, lavandiers, pâtissiers, serdeaux, porte-tables, gardes-vaisselle, sommiers des broches, maître d’hôtel de la table du premier maître d’hôtel, toute une procession de dos amples et galonnés, de ventres majestueux et rebondis, de figures sérieuses qui, devant les casseroles, autour des buffets, officient avec ordre et conviction Encore un pas et nous entrons dans le sanctuaire, l’appartement du roi. […] On représente et on reçoit ; on fait figure et on passe son temps en compagnie.