Non véritablement : & faut, veuillez ou non, que vous desrorrillonniez, deschauvesourissiez, déretiez, c’est-à-dire, que ne portiez plus en aisles de chauvesouris ou en façon de retz, vos cheveux par lesquels soulez prendre diaboliquement & enfiler les hommes pour rassasier votre désordonné appétit, ou bien que vous soyez perdues & damnées……. par cette mondanité qui vous abuse, voire qui vous rend si laides & abominables à regarder ; que si vous saviez comme cela vous messied, vous y mettriez plutôt le feu que de les montrer par la mauvaise grace qu’ils vous donnent ; & pleust à la bonté de Dieu qu’il fust permis à toutes personnes d’appeler celles qui les portent, Paillardes & Putains, afin de les en corriger !
Sacré flambeau du jour, n’en soyez point jaloux, Vous parûtes alors aussi peu devant elle Que les feux de la nuit avoient fait devant vous.
Le feu, la poussière, et la fumée, éclairent d’un côté et couvrent de l’autre une multitude infinie d’actions qui remplissent un vaste champ de bataille.
Qu’est-ce qu’un feu dépourvu de sens et dépourvu de lecture ? À chaque pas : dit-on les pas d’un feu ? qui s’éteint faute de nourriture : on dit l’aliment du feu, et non la nourriture d’un feu. […] S’éteint ; éteindre se rapporte au mot feu, et continue l’image. […] Un tel abus de raisonnement donnerait la mort au génie et glacerait le feu de l’invention.
On jetait une bourrée de myrte odorant au feu, et nous causions avec la confiance qu’inspirent aux hommes la solitude et la bonne foi. […] Et, tout rêvant ainsi, pauvre rêveur, voilà Que soudain, loin, bien loin, mon âme s’envola, Et d’objets en objets, dans sa course inconstante, Se prit aux longs discours que feu ma bonne tante Me tenait, tout enfant, durant nos soirs d’hiver, Dans ma ville natale, à Boulogne-sur-Mer. […] Elle a foi dans son vœu ; Elle ose la première à l’avenir en feu, Quand chassant le vieux Siècle un nouveau s’initie, Lire ce que l’éclair lance de prophétie. […] Tes feux intérieurs sont calmés, tu reposes ; Mais ton cœur reste ouvert au vif esprit des choses. […] Il y avait le même talent, l’immense talent, mais un talent faisait tort à l’autre, excepté quelques pages divines, telles que celles-ci : la mort de Théram : « Vers le matin pourtant, les autres personnes étant absentes toujours, et même la domestique depuis quelques instants sortie, tandis que je lisais avec feu et que les plus courts versets du rituel se multipliaient sous ma lèvre en mille exhortations gémissantes, tout d’un coup les cierges pâlirent, les lettres se dérobèrent à mes yeux, la lueur du matin entra, un son lointain de cloche se fit entendre, et le chant d’un oiseau, dont le bec frappa la vitre, s’élança comme par un signal familier.
Cette pièce était vaste et nue ; elle n’avait pour tout ameublement que deux larges fenêtres sans rideaux, une cheminée antique sans feu, un paravent qui cachait un lit de camp de servante, quelques chaises de paille et une centaine de volumes de hasard, amoncelés sous la poussière sur des rayons de sapin. […] Un lit, un canapé, une table ronde où les journaux et les brochures du jour faisaient place à leur heure à la bouteille de verre noir et au frugal repas du matin, une cheminée au fond de laquelle couvait un petit feu de fagots dans un massif de cendres, une ou deux gravures pendues à des clous contre la muraille, représentant les amis de sa jeunesse, dieux lares de son cœur : Manuel, le favori de ses souvenirs, près de qui il doit lui être doux de reposer dans son tombeau d’emprunt ; Laffitte, le Mécène bienfaisant des factions, dans un temps où les factions vendaient et achetaient la gloire ; Chateaubriand, qu’il avait cru aimer, et dont il avait pris les morosités monarchiques pour des convictions républicaines ; Lamennais, dont il estimait le courage, mais dont il aimait peu le caractère ; un masque mort du premier Napoléon couché sur le grabat de Sainte-Hélène, relique obligée chez ce dévot railleur à la grande armée : ce masque est moitié pathétique et moitié lugubre. […] Il faisait ses vers à petit feu, comme on fond la cire : il ne les chauffait à grande flamme que pour la gloire et pour la patrie. […] Avec le printemps et ses feux, Bergères, bergers amoureux Vont danser sur l’herbe nouvelle. […] Les fils viennent ici se réunir aux pères, Qu’ils n’y retrouvent plus, qu’ils y foulaient naguères, Disais-je, quand l’éclat des premiers feux du jour Par le chant des oiseaux ranima ce séjour.
Le vin est aux mortels aussi utile que le feu ; il est le vrai bien, le remède des maux, le compagnon de tout chant. […] Plante sacrée, tu crois au pied de l’Hymette, et tu communiques tes feux divins au poëte fatigué, lorsqu’après s’être oublié dans la plaine, et voulant remonter vers les cimes augustes, il ne retrouve plus son ancienne vigueur. […] Un honorable chanoine de l’église de Paris, compatriote de la famille Désaugiers, écrivant à l’un des frères du célèbre chansonnier sur la nouvelle de sa mort (août 1827), lui rendait ce gracieux témoignage : « Je n’oublierai jamais l’homme aimable que j’ai vu dans sa première enfance, et dont feu l’abbé Arnaud avait tiré l’horoscope qu’il a si bien justifié : « Voilà, disait-il du jeune Tonin 19, voilà une tête grecque. » Il aurait pu dire aussi : « Voilà une tête romaine, et y découvrir des traits de ressemblance avec le bon, l’aimable Horace, que votre ingénieux chansonnier rappelait si souvent. […] Ses belles chansons, toutes de feu et d’inspiration (il suffira de les noter d’un mot), ce sont : Ma Vie épicurienne (1810).
Voici quelques notes qui se rapportent au projet du premier chant et le caractérisent : « Il faut magnifiquement représenter la terre sous l’emblème métaphorique d’un grand animal qui vit, se meut et est sujet à des changements, des révolutions, des fièvres, des dérangements dans la circulation de son sang. » « Il faut finir le chant Ier par une magnifique description de toutes les espèces animales et végétales naissant ; et, au printemps, la terre prœgnans ; et, dans les chaleurs de l’été, toutes les espèces animales et végétales se livrant aux feux de l’amour et transmettant à leur postérité les semences de vie confiées à leurs entrailles. » Ce magnifique et fécond printemps, alors, dit-il, Que la terre est nubile et brûle d’être mère, devait être imité de celui de Virgile au livre II des Géorgiques : Tum Pater omnipotens, etc., etc., quand Jupiter De sa puissante épouse emplit les vastes flancs. […] Ici l’on a peu à regretter qu’André n’ait pas mené plus loin ses projets ; il n’aurait en rien échappé, malgré toute sa nouveauté de style, au lieu commun d’alentour, et il aurait reproduit, sans trop de variante, le fond de d’Holbach ou de l’Essai sur les Préjugés : « Tout accident naturel dont la cause était inconnue, un ouragan, une inondation, une éruption de volcan, étaient regardés comme une vengeance céleste… « L’homme égaré de la voie, effrayé de quelques phénomènes terribles, se jeta dans toutes les superstitions, le feu, les démons… Ainsi le voyageur, dans les terreurs de la nuit, regarde et voit dans les nuages des centaures, des lions, des dragons, et mille autres formes fantastiques. […] Contre les noirs Pythons et les Hydres fangeuses, Le feu, le fer, arment mes mains ; Extirper sans pitié ces bêtes vénéneuses, C’est donner la vie aux humains. […] Piscatori père, qui l’a connu avant la Révolution, m’a raconté qu’un jour, particulièrement, il l’avait entendu causer avec feu et se développer sur Rabelais.
Vous ne voulez pas que le père et la mère malades, chargés de trop d’enfants en bas âge, et retenus par la maladie dans leur grenier, voient périr sans soins, sans lait, sans pain, sans feu, sans asile, les fruits de leur union abandonnés au hasard. […] « Ainsi que Balthazar ignorant ses malheurs, « Il ne voit pas, aux murs de la salle bruyante, « Les mots qu’une main flamboyante « Trace en lettres de feu parmi les nœuds de fleurs ! […] Je sentis que la société, qui est mon idole, recevait là un coup très rude, pas mortel, car elle est de Dieu, et rien de divin ne peut périr de main d’homme ; mais une de ces contusions sourdes, une de ces blessures profondes sur lesquelles il faut verser beaucoup d’huile et de baume pour en éteindre le feu, et en assainir la malignité. […] Le jeune homme, qui travaillait tout près de là, croit qu’on assassine sa cousine ; il saisit une carabine au râtelier de la cheminée, court au bruit, voit les meurtriers, fait feu et tue involontairement le chef des gardes entouré de sa bande.
Elle était sans feu, sans pain, sans eau pour boire, couchée sur du chanvre et des pommes de terre qu’elle tenait là pour les préserver de la gelée. Une femme, qui nous suivait, l’a délogée du fumier, une autre a apporté des fagots ; nous avons fait du feu, nous l’avons assise sur un sélou, et, comme j’étais fatiguée, je me suis mise auprès d’elle sur le fagot qui restait. […] « Tous les soirs je lis quelque Harmonie de Lamartine ; j’en apprends des morceaux par cœur, et cette étude me charme et fait jaillir je ne sais quoi de mon âme, qui me transporte loin du livre qui tombe, loin de ceux qui parlent auprès de moi ; je me trouve où sont ces esprits qui balancent les astres sur nos têtes, et qui vivent de feu comme nous vivons d’air… » VIII Son père l’interroge quelquefois sur ses occupations solitaires dans sa chambre : elle lui lit pour le contenter quelques passages insignifiants de ses notes, mais elle lui dérobe tout ce qui pourrait l’affliger. […] « C’est trop joli, ce que je vois, pour ne pas te le dire : nos demoiselles, là-bas, le long du ruisseau, chantant, riant, se montrant çà et là sous des touffes d’arbres comme des nymphes de nuit, à la clarté d’un feu d’allumettes que fait Jeannot, leur fanal courant : c’est la pêche aux écrevisses, plaisir qu’Érembert a voulu donner à ces jeunes filles que tout amuse.