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1915. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

« Xerxès, enchanté de ce qu’Épialte venait de lui apprendre, s’empressa de détacher Hydarne, qui, suivi de la troupe qu’il commandait, partit du camp à l’heure où l’on allume les feux.

1916. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Lavedan, c’est d’avoir rendu leur néant prodigieusement amusant et gai, et d’avoir, dans leur vide profond, fait craquer et pétiller de fugitifs et fantasques feux d’artifice.

1917. (1925) La fin de l’art

Ainsi le brigand Cacus vomissant, nous dit Virgile, du feu et de la fumée, représenterait un homme qui fume une grosse pipe dans l’obscurité !

1918. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

En Angleterre, le docteur Hooker a montré qu’environ quarante à cinquante espèces de plantes phanérogames de la Terre de Feu, formant une partie considérable d’une flore aussi pauvre, se retrouvent en Europe en dépit de l’immense distance qui sépare ces deux points du globe ; et que, de plus, on y constate encore beaucoup d’espèces proche-alliées.

1919. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

On conçoit même que cette conscience pût vivre d’une vie assez lente, assez paresseuse, pour embrasser la trajectoire entière du corps céleste dans une aperception unique, comme il nous arrive à nous-mêmes quand nous voyons se dessiner, sous forme d’une ligne de feu, les positions successives d’une étoile filante.

1920. (1864) Études sur Shakespeare

L’héritier, les rosettes aux souliers, pouvait dans cette soirée choisir pour la danse une compagne villageoise, et le lord, sans déroger, se mêlait au jeu vulgaire de post and pair 9. » Et la joie, l’hospitalité, le grand feu de la salle, la table mise, le pudding, l’abondance des viandes, se trouveront dans la maison du fermier comme dans celle du gentilhomme ; la danse, quand la tête commence à tourner de boisson, les chants du ménestrel, les récits des anciens temps quand les forces sont épuisées par la danse, tels sont les plaisirs qui couvrent alors la face de l’Angleterre, « et qui, de la cabane à la couronne, apportent la nouvelle du salut… C’était Noël qui perçait la plus vigoureuse pièce de bière ; c’était Noël qui racontait le conte le plus joyeux, et les cabrioles de Noël pouvaient réjouir le cœur du pauvre homme durant la moitié de l’année10. » Ces fêtes de Noël duraient douze jours, variées de mille plaisirs, ranimées par les souhaits et les générosités du premier jour de l’an, terminées par la solennité des rois, ou « douzième jour ». […] Quant au mûrier, il fut sauvé en partie du feu auquel l’avait dévoué M. 

1921. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Quand ils seront endormis, il allumera la mèche qui doit mettre le feu aux poudres, s’éloignera dans le canot et aura la joie de voir ses ennemis éparpillés en petits morceaux dans un bouquet de feu d’artifice. […] Il tire son épée ; Michel tire la sienne ; Je père et le fils ferraillent un moment ; puis le père tombe, frappé à mort… Constantin met le feu au bûcher ; on voit au loin, dans la montagne, s’allumer d’autres signaux, et on entend retentir le canon d’alarme.

1922. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Hélas, je vois bien qu’il faut le croire… Et alors, de quelque indulgence qu’on se veuille munir pour lui, il paraît tout de même offensant à la fois et sinistrement comique que ce soit entre deux abandons de nouveau-nés, au retour du peu austère château de Chenonceaux où il avait fait la petite comédie de l’Engagement téméraire et les petits vers de l’Allée de Sylvie pour plaire aux belles dames ; — que ce soit dans sa chambre de la rue Plâtrière, dictant ses périodes à la mère Levasseur qui venait tous les matins allumer son feu ; — que ce soit dans ces conditions qu’il ait écrit son vertueux Discours, — ah ! […] Voilà d’où naquit ma subite éloquence, voilà d’où se répandit dans mes premiers livres ce feu vraiment céleste qui m’embrasait… J’étais vraiment transformé ; mes amis, mes connaissances ne me reconnaissaient plus. […] Il a le teint brun ; et des yeux pleins de feu animent sa physionomie. […] … Tu voudrais que mon cœur s’occupât de toi sans cesse ; mais, dis-moi, le tien pourrait-il aimer une fille dénaturée, à qui les feux de l’amour feraient oublier les droits du sang, et que les plaintes d’un amant rendraient insensible aux caresses d’un père !

1923. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Joachim du Bellay mêle quelque tendresse à la rhétorique d’amour ; ses vers, tantôt sémillants et vifs, tantôt fluents et languides, imitent tour à tour, pour parler à peu près comme Charles Fontaine, le feu ou la coulée de l’huile d’olive. […] Puis Guillaume de Salluste, seigneur Du Bartas, qui eut l’étrange fortune de ne pas être inutile au Tasse, d’être plus tard lu par Milton et plus tard encore admiré par Goethef, — d’une admiration qui peut-être n’était pas dépourvue de quelque ironique haine, — Du Bartas, dis-je, en qui s’exaspéra le beau feu mourant de la Pléiade, montre un je ne sais quoi qui ressemble à une ambition de génie parfois réalisée, et raconte la création du monde avec une hâblerie grandiloquente et d’un ton de lyrique et héroïque gasconnade, dont se souviendra le baron de Fœneste, même quand il écrira les Tragiques. […] Sans doute, comme le fera Musset lui-même, il ne laisse pas d’imiter cet adorable, Crébillon le fils qui, justement compromis dans l’opinion de la foule par l’inepte Sopha, se réhabilite en l’estime des lettrés par le délicieusement subtil Hasard du coin du feu.

1924. (1905) Promenades philosophiques. Première série

On connaît son amour pour les bêtes, les oiseaux et surtout les alouettes (il leur souhaitait la protection de l’Empereur)24 ; il avait également une sorte de culte pour les forces naturelles, pour le feu, et aussi pour les fleurs, les arbres, les pierres. […] Une grande déchirure s’est faite : des vérités lointaines apparaissent, incendiées par le feu du soleil qui surgit. […] Cicéron, sans la rhétorique, serait l’émule de feu M. 

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