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252. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Il oublie tous les plaisirs de la France, il oublie sa famille et la richesse qui l’attendait. […] Hugo ne comprend pas l’État mieux que la famille. […] Les personnages de ce livre appartiennent-ils à la famille humaine ? […] La famille Marceau, établie dans la même maison, au même étage, compose un tableau charmant. […] Sandeau : ce qui domine dans tous ses livres, c’est le sentiment profond de la famille.

253. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Elle a dû être rachetée à gros prix par la famille. […] Ces familles se groupent d’après leurs façons de vivre. […] Sa famille paternelle venait d’Ambert et de Cournon, la maternelle de Gerzat. […] Il a inscrit en tête de son essai ces mots d’un élève de Le Play : « C’est la famille qui est la véritable molécule sociale, non l’individu. » Il aurait pu y joindre ces lignes de Balzac : « Aussi regardais-je la famille, non l’individu, comme le véritable élément social », et celles-ci de Bonald : « La société se compose de familles, et non d’individus », et encore ces paroles de Comte : « La cellule sociale est la famille et non l’individu ». […] On sert sa famille, sa patrie, la science, un idéal, Dieu… » apparente du coup M. 

254. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

Une ambassadrice de ma famille se trouvait très embarrassée quand il lui arrivait de s’enrhumer. […] Le soir nous sommes à Breuvannes, chez ce vieil ami de notre famille, M.  […] Parmi ces amantes, revient dans ses souvenirs une femme prise d’un vrai sentiment pour lui, et qu’il a toujours respectée à cause de relations avec sa famille. […] Tout se passe en famille. […] Je vois des femmes, des enfants, des ménages, des familles dans ce café.

255. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

La terre avait été achetée d’Henri IV lui-même, et sa famille y ajouta alors ce nom. […] XII Sa famille avait adopté avec passion cette cause ; elle l’honora par sa fidélité. […] Les langues hébraïque, latine, grecque surtout, lui étaient aussi familières que l’idiome de famille. […] Mais, diplomate avant tout, il ne voulait plaire qu’autant que cette liaison avec la famille de M.  […] Il n’a pas reparu depuis deux ans ; j’ai soin de sa famille.

256. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Le style seul est viril, la politique est chimérique, l’histoire est une histoire de famille, un piédestal à M.  […] Adieu, chère madame. » Et peu de minutes après, madame de Staël et quelques amis plus affidés de sa personne et de sa famille étaient sortis du salon pour partir cette nuit même. […] Il était religieux envers Dieu, envers la liberté comme envers sa famille. […] Le génie, dans cette famille, semblait se perpétuer et se sanctifier par les femmes. […] Rocca, d’une famille italienne transplantée à Genève.

257. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

En Toulousain665, à Saint-Pierre de Bajourville, le moindre journalier, n’ayant que ses bras pour vivre et gagnant dix sous par jour, paye huit, neuf, dix livres de capitation. « En Bourgogne666, il est ordinaire de voir un malheureux manœuvre, sans aucune possession, imposé à dix-huit ou vingt livres de capitation et de taille. » En Limousin667, tout l’argent que les maçons rapportent en hiver sert à « payer les impositions de leur famille ». […] Mercier cite un ouvrier, nommé Quatre-main, ayant quatre petits enfants, logé au sixième, où il avait arrangé une cheminée en manière d’alcôve pour se coucher lui et sa famille […] Le même intendant écrit, en 1784, année de famine679 : « On a vu avec effroi, dans les campagnes, le collecteur disputer à des chefs de famille le prix de la vente des meubles qu’ils destinaient à arrêter le cri du besoin de leurs enfants. » — C’est que, si les collecteurs ne saisissent pas, ils seraient saisis eux-mêmes. […] Bien mieux, en vertu de l’ordonnance de 1680, chaque personne au-dessus de sept ans est tenue d’en acheter sept livres par an ; à quatre personnes par famille, cela fait chaque année plus de dix-huit francs, dix-neuf journées de travail : nouvel impôt direct, qui, comme la taille, met la main du fisc dans la poche des contribuables et les oblige, comme la taille, à se tourmenter mutuellement. […] Un chirurgien non apothicaire, un fils de famille de quarante-cinq ans, commerçant, mais demeurant chez son père et en pays de droit écrit, échappent à la collecte.

258. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

« Il faisait fournir des barques et des canots à ceux qui voulaient fuir ; il anéantissait les lettres et les notes qui auraient pu servir de témoignage du zèle qu’on avait montré pour lui, des injures qu’on avait proférées contre Vitellius ; il distribuait des gratifications avec mesure, et nullement comme un homme qui n’a rien à ménager après lui ; ensuite il s’appliqua à consoler le fils de son frère, Salvius Coccéianus, enfant en bas âge, qui tremblait et qui pleurait, louant sa tendresse, gourmandant son effroi, l’assurant que le vainqueur ne serait pas assez barbare pour refuser la grâce de ce neveu, à lui, qui avait conservé à Rome toute la famille de Vitellius, et qui allait, par la promptitude de sa propre mort, mériter la clémence de ce rival : car ce n’était point, ajoutait-il, dans une extrémité désespérée, mais à la tête d’une armée demandant à combattre, qu’il épargnait volontairement à la république une calamité nouvelle ; qu’il avait assez de renommée pour lui-même, assez d’illustration pour ses descendants ; que le premier, après les Jules, les Claude, les Servius, il avait porté l’empire dans une nouvelle famille ; que son neveu devait donc accepter la vie avec une noble assurance, sans oublier jamais qu’Othon fut son oncle, et cependant sans trop s’en souvenir. » VIII « Après ces soins donnés aux autres, il prit quelques moments de repos. […] Il avait une mère affaissée par les années, qui toutefois, par une mort opportune, échappa, peu de jours avant, au spectacle de la catastrophe de sa maison, n’ayant gagné elle-même à la souveraineté de son fils que des chagrins et une estime générale. » XVIII « Le 15 des calendes de janvier, à la nouvelle de la défection des légions et des cohortes à Narni, Vitellius sort de son palais, vêtu de deuil et entouré de sa famille éplorée ; on portait près de lui, dans une petite litière, son fils en bas âge comme dans une pompe funèbre. […] L’invective, dans Tacite, n’est pas moins vengeresse que son jugement n’est impartial dans le récit : « Un misérable, nommé Régulus, frère de Messala, a brigué sous Néron le rôle de délateur ; il a perdu, par ses délations, d’illustres familles, il s’est engraissé de leurs dépouilles. […] « Dans ces funérailles de la république, après avoir arraché les dépouilles consulaires, gratifié de sept millions de sesterces, resplendissant des insignes du sacerdoce, tu précipitais dans une même ruine des enfants innocents, des vieillards illustres, des femmes vénérées ; tu gourmandais la modération de Néron, parce qu’il se fatiguait, lui et ses délateurs, à poursuivre ses victimes de famille en famille, tandis qu’il pouvait, selon toi, anéantir d’un seul mot le sénat tout entier. […] « Burrhus lui répond que les prétoriens sont trop attachés à toute la famille des Césars, et surtout à la mémoire de Germanicus, pour oser se porter à aucun attentat contre sa fille ; que c’était à Anicétus d’accomplir ce qu’il avait promis.

259. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Depuis cette excursion la plus lointaine qu’elle ait tentée (après le voyage aux Antilles), Mme Valmore, revenue avec sa famille à Paris, y vécut habituellement, et si elle y fut errante, ce ne fut plus que de quartier en quartier, et dans les logements divers d’où les gênes domestiques la chassaient trop souvent. […] Sa famille immédiate se composait de cinq êtres les plus chers : un mari, la probité et la droiture même, qui souffrait en homme de son inaction forcée, et qui ne demandait qu’emploi honnête et labeur73 ; trois enfants de rare nature, un fils né en 1820, et deux filles, Ondine née vers 1822, et Inès née vers 1826. […] Mme Valmore, comme famille prochaine et presque aussi chère que celle du foyer, avait encore un frère qui vivait à Douai, deux sœurs et une nièce établies à Rouen, et assez peu heureuses, ce semble. […] Rappelle-toi ce que je t’ai dit sur les notions qui peuvent t’être restées précises sur notre famille et nos chers père et mère. […] L’espagnol me plaît par l’idée que notre famille en sort du côté de la mère de papa.

260. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

La famille royale n’en était même pas instruite par lui, mais elle l’était d’ailleurs ; et n’osant pas venir, comme elle l’aurait voulu, pénétrer dans son intérieur pour savoir de ses nouvelles, elle se bornait à désirer qu’on le déterminât à revenir à Versailles. […] J’appris aussi que la famille royale, qui était venue le voir à son arrivée, n’y était restée qu’un instant, et que le roi lui avait dit qu’il l’enverrait chercher quand il voudrait la voir. […] La famille royale, fort inquiète, était revenue après son souper voir le roi, et se préparait à rester tard dans la chambre à côté pour voir le commencement de la nuit, quand tout à coup la lumière, approchée du visage du roi sans la précaution ordinaire, éclaira son front et ses joues, où l’on aperçut des rougeurs. […] Ceux-ci sortirent de la chambre du roi, et l’annoncèrent à la famille royale en disant qu’enfin on savait ce qu’était la maladie, qu’elle était bien connue, que le roi était préparé à merveille, et que cela irait bien. […] Il s’était, ainsi que Mme la Dauphine et ses frères, renfermé dans son plus petit intérieur, et à son service près, qu’il voyait seulement à l’heure de son lever et de son coucher, il vivait en famille ; il voyait aussi un demi-quart d’heure, à midi et demi, les princes qui ne voyaient pas le roi.

261. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XV »

L’opinion du monde, l’opprobre d’un procès public, l’honneur de sa famille, le respect de son nom, la voilà prête à fouler aux pieds tout cela, pour posséder l’homme qu’elle aime et pour se perdre avec lui. […] L’indignité de l’exécuteur suffirait à rendre intéressante la victime, quand l’odieuse conduite de sa famille ne ramènerait pas sur lui la pitié, sinon l’intérêt. […] La famille de Sottenville, de Molière, ne montre pas plus de zèle à faire Georges Dandin ce qu’il est, que ce complaisant entourage n’en met à pousser l’ingénieur entre les bras de Catherine de Septmonts. […] Elle-même reste éclaboussée de cette lessive de famille : on doutera qu’elle soit honnête, comme le veut la pièce, en la sachant, d’un côté du moins, si mal engendrée. […] La famille de son père lui fait offrir cinq cent mille francs en échange des lettres qu’elle a de lui ; jamais Lionnette ne se dessaisira de ces lettres.

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