C’était la première terre que Humboldt foulait depuis son départ d’Europe, et il rend compte en ces termes de l’impression qu’il en ressentit : « Rien ne peut exprimer la joie qu’éprouve le naturaliste quand, pour la première fois, il touche une terre qui n’est pas l’Europe. […] Il fut impressionné par ce magnifique tableau de la nature et l’exprima hautement, quoique, aux yeux des géologues, cette île ne soit qu’une montagne intéressante d’origine volcanique et formée à différentes époques. […] La malade resta moribonde jusqu’en janvier 1829, et le dimanche 22 janvier, Alexandre, étant près d’elle à Tégel, avait ainsi dépeint la mourante à son amie Rachel, en quelques mots qui expriment bien la douleur de son âme : « Elle était mourante, disait-il ; elle ouvrit les yeux et dit à son mari : C’en est fait de moi ! […] Nous ne pouvons pas savoir ce que l’âge avancé de la vie pouvait avoir ajouté à cette physionomie complexe et multiple, qui exprimait jadis toute autre chose que la candeur et la sincérité qui conviennent au vieillard. […] Il y a bien des sentiments qui ont été répétés de bouche en bouche et qui témoignent des convictions éclairées que souvent il a publiquement exprimées ou écrites.
Elle exprima admirablement ce sentiment dans une poésie sur le bonheur d’être belle. […] Ces vers commencent par des strophes dans lesquelles j’exprimais l’étonnement du voyageur qui, voyant briller de loin les cimes neigeuses et escarpées des Alpes, est tout surpris de voir en approchant que ces sommets, en apparence froids et inhabitables, cachent dans leurs flancs des vallées tièdes et délicieuses, où croissent les plus doux fruits de la nature. […] Ce prince avait eu occasion de voir et d’entendre la jeune fille dans les salons des Tuileries, chez une des femmes de la cour logée au palais ; il avait exprimé pour elle une admiration qu’on pouvait prendre pour de l’amour. […] XXV Le retour dans la patrie, après le voyage en Italie où je l’avais rencontrée, n’est pas exprimé avec moins de simplicité et de grandeur : …………………………………………………… Que j’aime ces vallons où serpente l’Isère ! […] Ils étaient seuls avec elle dans la demi-ombre d’une chambre de malade ; ils parlaient bas ; leurs deux physionomies exprimaient ce sentiment complexe de l’amitié qui veut rassurer, et de la compassion qui souffre et qui doute.
pas de force pour en exprimer tout le suc et en faire sa chimie historique, l’historien se retrouve pourtant, malgré les prétentions à l’impersonnalité du savant. […] Grande image, qui exprime bien le saisissement de qui l’a écrite, et qui, en la dressant dans sa grandeur, voulait faire partager aux autres le saisissement de son âme ! […] Elle n’a point de conclusion formelle nettement et rigoureusement exprimée dans le livre, mais elle en a une qu’on voit à travers le livre, comme à travers un cristal, dans le fond de la pensée de l’auteur. […] Taine en sa Conspiration jacobine, dans les assemblées qui constituent directement ou indirectement tous les pouvoirs publics, et qui, pour exprimer la volonté générale, auraient dû être pleines, il manquait « SIX MILLIONS trois cent mille électeurs sur SEPT MILLIONS ! […] D’un autre côté, l’histoire de la Conspiration jacobine est surtout l’histoire d’une idée qui s’appelle « le Jacobinisme », et qui n’a de visage que quelques masques affreux dans lesquels elle s’est momentanément incarnée, mais qui l’ont exprimée sans la contenir dans ce qu’elle a d’abstrait et de vaste.
La civilisation romaine partit de ce principe ; et comme les langues vulgaires du Latium avaient fait de grands progrès, il dut arriver que les Romains expliquèrent en langue vulgaire les affaires de la vie civile, tandis que les Grecs les avaient exprimées en langue héroïque. […] Il existe nécessairement dans la nature une langue intellectuelle commune à toutes les nations ; toutes les choses qui occupent l’activité de l’homme en société y sont uniformément comprises, mais exprimées avec autant de modifications qu’on peut considérer ces choses sous divers aspects. […] Il nous reste deux grands débris des antiquités égyptiennes ; 1º Les Égyptiens divisaient tout le temps antérieurement écoulé en trois âges, âge des dieux, âge des héros, âge des hommes ; 2º Pendant ces trois âges, trois langues correspondantes se parlèrent, langue hiéroglyphique ou sacrée, langue symbolique ou héroïque, langue vulgaire ou épistolaire, celle dans laquelle les hommes expriment par des signes convenus les besoins ordinaires de la vie. […] L’âme est portée naturellement à se voir au-dehors et dans la matière ; ce n’est qu’avec beaucoup de peine, et par la réflexion, qu’elle en vient à se comprendre elle-même. — Principe universel d’étymologie ; nous voyons en effet dans toutes les langues les choses de l’âme et de l’intelligence exprimées par des métaphores qui sont tirées des corps et de leurs propriétés. […] Aussi la phrase d’Ulpien, lex dura est, sed scripta est , s’exprimerait plus élégamment selon la langue et selon la jurisprudence, par les mots : lex dura est, sed certa est.
Il exprima le désir que ses funérailles se fissent avec le moins de pompe qu’il serait possible, et finit ses exhortations paternelles en annonçant qu’il était entièrement résigné et prêt à se soumettre à la Providence, aussitôt qu’il lui plairait de l’appeler. […] Il paraît incontestable que le cœur de Laurent n’eut aucune part à la conclusion de ce mariage, à en juger par la manière dont il s’exprime à ce sujet dans ses Mémoires, où il nous apprend qu’il prit ou plutôt qu’on lui donna Clarice Orsini pour femme 19. […] Le jeune Riario cependant exprima, comme envoyé du pape, son oncle, le désir d’assister au sacrifice solennel, le dimanche 26 avril 1478. […] Le sonnet suivant exprime bien tous ces sentiments: Cherchi chi vuol le pompe, e gli alti onori, Le piazze, e tempi, e gli edifici magni, Le delicie, il tesor qual accompagni Mille duri pensier, mille dolori: Un verde praticel, pien di bei fiori, Un rivolo che l’herba intorno bagni, Un angeletto che d’amor si lagni, Acqueta molto meglio i nostri ardori: L’ombrose selve, i sassi, e gli alti monti, Gli antri oscuri, e le fere fuggitive, Qualche leggiadra ninfa paurosa ; Quivi veggo io con pensier vaghi e pronti, Le belle luci, come fossin vive.
Veut-il peindre un docteur, il nous montre l’homme « qui a un long manteau de soie ou de drap de Hollande, une ceinture large et placée haut sur l’estomac, le soulier de maroquin, la calotte de même, d’un beau grain, un collet bien fait et bien empesé, les cheveux arrangés et le teint vermeil » : ce costume, c’est le « caractère » ; un peintre qui ferait un portrait n’exprimerait pas autrement le moral. […] En effet, comme il peint le moral par le physique, la description analytique fait place forcément à la vue synthétique des caractères : il recompose l’homme, et il le force à s’exprimer en vivant. […] Toute sa lettre concluait pour lui : partout il y citait les anciens pour les louer, les modernes pour les critiquer ; d’un bout à l’autre, elle exprimait l’impression de la supériorité des anciens. […] Il était attaché obstinément à sa pensée, à son goût, une fois exprimés, et engageant son amour-propre : il était incapable de dire simplement, sans arrière-pensée : je me suis trompé, j’ai eu tort.
. — Dans tous les ordres que vous exprimez, on distingue d’excellents critiques. […] Les qualités qu’il faut priser entre toutes, chez l’écrivain qui s’adonne à la critique, sont la bonne fol et l’ouverture de l’esprit, accompagnées du désir d’exprimer le plus nettement et le plus complètement possible sa pensée. […] Mais quand elle devient pénétrante, imagée, vivante, elle a plus de chances d’être longtemps goûtée que le roman, car les sentiments et les idées nous touchent davantage exprimés directement que transposés dans la fiction. […] René Gillouin ne se borne pas à exprimer son éclectisme : « … Tous les genres de critique sont bons » ; il en donne très fermement les motifs : « … Un critique un peu complet doit être à la fois dogmatique, parce qu’il n’y a pas de personnalité qui compte sans une doctrine explicite ou implicite, — impressionniste parce qu’il n’y a aucune possibilité d’appliquer une doctrine sans recevoir des œuvres des impressions directes, vraies et nettes, — indépendant, parce que s’il dépendait d’autre chose que de la vérité ou de ce qu’il croit tel, ce ne serait pas un critique, mais un mercenaire, — artiste enfin, ou à tout le moins capable de contempler d’un œil pur et de recréer en soi l’œuvre d’art qu’il est incapable de créer. » Et si M.
MM. de Régnier et Griffin sont tous deux jusqu’à un certain point objectifs car ils savent s’exprimer par des images ; ils sont aussi et surtout subjectifs car ils écoutent chanter la voix intime, — et le contraire eût été une surprise puisque M. de Régnier aussi bien que M. […] Le vocabulaire se montre relativement restreint ce qui n’est pas toujours, en soi, un défaut à mes yeux ; n’y a-t-il même pas pour un poète un mérite nouveau à exprimer avec un petit nombre de moyens autant et plus que d’autres, qui remuèrent toute la langue française ? […] Il y a en M. de Régnier la noblesse d’une attitude morale face à face avec la noblesse des attitudes arrêtées au clair de ses strophes ; il est cependant bien loin du poète des Cygnes, qui me paraît épris de la Beauté morale au moins autant que de la Beauté plastique ; la joie de l’Acte est belle en soi, pour l’un, et, pour l’autre, presque indifférente si on la sépare de la forme qui l’exprime. […] La règle du premier paraît être : rien de trop peu ; il prétend exprimer toute la pensée, toute l’image, avec toutes leurs nuances, avec toutes leurs complémentaires musiques.
De la philosophie chrétienne et comment Calvin en exprime pour la première fois les vérités dans la langue vulgaire. — § II. […] De la philosophie chrétienne, et comment Calvin en exprime pour la première fois les vérités dans la langue vulgaire. Les vérités apportées au monde par la Renaissance appartiennent à l’ordre des vérités simples ou philosophiques, qui n’expriment que ce qui se fait. […] Quant aux vérités morales ou de devoir, lesquelles expriment ce qui doit se faire, il serait téméraire de dire que l’antiquité ait ignoré les principales.
Obscur Israélite, j’apporte aujourd’hui mon grain de sable. » C’est ainsi qu’à l’âge de trente-trois ans s’exprimait le brillant écrivain qui allait inaugurer le siècle. […] Il a exprimé en maint endroit ce sentiment impatient et si naturel aux fortes natures, qui leur fait désirer un vaste champ d’activité. […] Les Mémoires, écrits dans cette dernière période, en expriment toutes les contradictions, et contiennent tous les aveux qu’il suffit de rapprocher. […] M. de Chateaubriand avait contre ce choix une répulsion que l’on conçoit très bien et qu’il dit avoir exprimée à Louis XVIII.