Les mots n’existent pas que poursuit ton désir.
Et on peut remarquer qu’elle existe chez tous les descriptifs minutieux.
Il existe des laboratoires comme des Revues de philosophie expérimentale, et cela seul suffirait à démontrer que le nombre des faits acquis augmente incessamment en ce domaine comme dans tous ceux que nous venons de parcourir.
13 octobre Balzac dit, un certain soir, dans une soirée de Gavarni : « Je voudrais, un jour, avoir un nom si connu, si populaire, si célèbre, si glorieux enfin, qu’il m’autorisât… » Figurez-vous la plus énorme ambition qui soit entrée dans une cervelle d’homme, depuis que le monde existe, l’ambition la plus impossible, la plus irréalisable, la plus monstrueuse, la plus olympienne, celle que ni Louis XIV ni Napoléon n’ont eue ; celle qu’Alexandre le Grand n’eût pu satisfaire à Babylone, une ambition défendue à un dictateur, à un sauveur de nation, à un pape, à un maître du monde.
XVI Quoi qu’il en soit, cette révolution, pour laquelle la France depuis deux siècles semblait avoir façonné sa langue claire, forte, polémique, oratoire, se concentra tout à coup avec toutes ses idées et ses nobles passions intellectuelles dans l’Assemblée Constituante, assemblée la plus littéraire qui ait jamais existé, véritable concile œcuménique de la raison humaine en ce moment.
Un altruisme au-delà de la tombe, ce qui est un des sentiments les plus généreux, les plus graves aussi qui puissent exister dans un homme.
Une sorte de poussière recouvre leur pensée ; mais ils existent très nombreux et pour les voir en beauté on peut songer à Renouvier.
En fait de régime, il accepte celui qui existe, et notamment la république présente, non par amour, mais par crainte de pis ; voilà son poids dans la balance politique. […] Ce suffrage à deux degrés est si bien conforme à la nature des choses qu’en fait il existe aujourd’hui chez nous ; sans lui, le suffrage direct, tel que nous l’avons depuis vingt ans, ne fonctionnerait pas. — Car d’abord l’électeur rural, et, en général, l’électeur ordinaire, a suivi pendant tout l’empire l’impulsion du sous-préfet et du maire ; ainsi, c’est le sous-préfet, le maire et surtout l’empereur qui, sous l’empire, ont été effectivement les électeurs du second degré. […] Le monde, tel que nous le percevons, est évidemment « un phénomène cérébral ». — « Ce monde tout entier, avec l’immensité de l’espace dans lequel le Tout est contenu et l’immensité du temps dans lequel le Tout se meut, avec la prodigieuse variété des choses qui remplissent l’espace et le temps, ce monde cesserait d’exister si les cerveaux ne pullulaient sans cesse, pareils à des champignons, pour recevoir l’univers prêt à sombrer dans le néant, et se renvoyer entre eux, comme un ballon, cette grande image identique en tout, dont ils expriment l’identité par le mot d’objet. » Voilà d’étranges et grandioses spéculations ; on y est conduit assez vite lorsqu’on admet avec Kant que le temps et l’espace n’existent pas en dehors de notre esprit, et ne sont en soi que des formes imposées à nos impressions par la courbure particulière et inexplicable du miroir intérieur que nous appelons notre intelligence. […] Car, d’une part, elle coupe par la racine toute l’argumentation par laquelle les philosophies critiques, Kant et Schopenhauer, par exemple, essayent de nous persuader que l’étendue n’existe pas ; que cette idée est un simple produit de notre structure mentale ; que rien en dehors de nous ne correspond à notre idée de l’espace. […] Le plus savant ornithologiste de la ville me dit qu’il n’existait pas dans le pays d’oiseaux de celle espèce.
On ne sait rien sur Longus, ni sa vie, ni son siècle, ni même s’il a existé ; car le nom latin de Longus est assez singulièrement placé en tête d’un ouvrage écrit en grec. […] À l’avènement d’Élisabeth, en 1558, il n’existait à Londres même pas un seul théâtre régulier. […] … Un homme qui pouvait écrire et sentir ainsi la tragédie, existait déjà quand Shakspeare vint à Londres. […] Cependant l’anecdote est vraisemblable : le drame cité existe ; et même, ce que n’a pas dit Voltaire, la seconde scène du premier acte est un monologue de Lucifer apercevant la lumière du jour ; et l’on ne peut nier que le mouvement et les pensées de ce morceau ne soient un faible crayon de la sublime apostrophe de Satan au soleil. […] Les critiques anglais ont exalté cet ouvrage, comme un trésor d’éloquence poétique : ils lui attribuent l’honneur d’avoir fixé l’harmonie de leur langue ; ils ont remarqué même qu’il n’existait pas une heureuse combinaison de leur idiome, pas une beauté de style, qui ne fût dans cette version.
On cause de l’espace et du temps, et j’entends la voix de Berthelot, un grand et brillant imaginateur d’hypothèses, jeter ces paroles dans la conversation générale : « Tout corps, tout mouvement exerçant une action chimique sur les corps organiques avec lesquels il s’est trouvé, une seconde, en contact, tout, — depuis que le monde est, — existe et sommeille, conservé, photographié en milliards de clichés naturels : et peut-être est-ce là, la seule marque de notre passage dans cette éternité-ci… Qui sait si, un jour, la science, avec ses progrès, ne retrouvera pas le portrait d’Alexandre sur un rocher, où se sera posée un moment son ombre ? […] * * * — Il existe des auteurs qui sont antipathiques autant que des personnes.