Ceux qui nous ont reproché de lui avoir redonné l'existence, en le tirant de l'obscurité pour laquelle ils le croyoient fait, ne prévoyoient pas sans doute que sa Prose étoit à la veille de recevoir, dans la Capitale d'une de nos Provinces Méridionales, des honneurs à peu près semblables à ceux que la Grece rendoit aux grands Ecrivains.
Les preuves physiques et métaphysiques de l’existence de Dieu eussent laissé ces grands hommes fort indifférents. […] Par une suprême contradiction, ce qu’il reproche le plus amèrement à cette existence de misères, c’est d’être transitoire. […] Ainsi considérée selon les seules lois formelles déjà, son existence n’est qu’une continuelle transformation du présent en un passé sans vie, une mort perpétuelle. […] L’univers a-t-il une existence à soi, indépendante de l’image que nous nous en faisons ? […] Or, l’existence de cette majorité que M.
Comment se sont-ils comportés devant ces épreuves qui ne sont épargnées à aucune existence d’homme ? […] On parle de soulèvements spontanés ; mais il faut toujours que quelqu’un ait donné le signal, et, pour obscure qu’elle soit, l’existence d’un ou de plusieurs meneurs n’en est pas moins réelle. […] Très différentes de la foule, la corporation et la secte en diffèrent parce qu’elles sont organisées et parce que leur existence n’est pas accidentelle. […] Il est fait de ce besoin que nous avons de ne pas être à nous-mêmes l’unique fin de notre existence, mais de nous détacher de nous, de mourir à nous pour revivre en autrui. […] Aussi bien l’existence même de la société est liée à un principe : c’est que l’individu n’a pas le droit de se faire justice.
Grand Dieu, qui vis en secret couler mes larmes dans ces retraites sacrées, tu sais combien de fois je me jetai à tes pieds, pour te supplier de me décharger du poids de l’existence, ou de changer en moi le vieil homme ! […] Il me manquait quelque chose pour remplir l’abîme de mon existence : je descendais dans la vallée, je m’élevais sur la montagne, appelant de toute la force de mes désirs l’idéal objet d’une flamme future ; je l’embrassais dans les vents ; je croyais l’entendre dans les gémissements du fleuve ; tout était ce fantôme imaginaire, et les astres dans les deux, et le principe même de vie dans l’univers. […] Bientôt mon cœur ne fournit plus d’aliment à ma pensée, et je ne m’apercevais de mon existence que par un profond sentiment d’ennui. […] Rien ne me pressait ; je ne fixai point le moment du départ, afin de savourer à longs traits les derniers moments de l’existence, et de recueillir toutes mes forces, à l’exemple d’un ancien, pour sentir mon âme s’échapper.
Au contraire nous admettons dans notre école les philosophes politiques, et surtout les Platoniciens, parce qu’ils sont d’accord avec tous les législateurs sur trois points capitaux : existence d’une Providence divine, nécessité de modérer les passions humaines et d’en faire des vertus humaines, immortalité de l’âme. […] Abandonnant les vaines explications que nous ont données les philosophes de leur existence, nous l’expliquerons par des causes en partie physiques, en partie morales, que César et Tacite ont remarquées en parlant de la stature gigantesque des anciens Germains. […] L’histoire grecque, qui nous a conservé tout ce que nous avons des antiquités païennes, en exceptant celles de Rome, prend son commencement du déluge, et de l’existence des géants. […] Les siècles s’écoulèrent, les usages changèrent, et les fables furent altérées, détournées de leur premier sens, obscurcies dans les temps de corruption et de dissolution qui précédèrent même l’existence d’Homère.
On dirait que les uns veulent s’excuser de l’avoir perdue par la direction qu’ils lui ont imprimée dans les derniers temps de son existence, et les autres de lui avoir fait une guerre acharnée et mortelle, qui ne peut trouver sa justification que dans l’impossibilité avérée de la redresser et de la mener à bien. […] Ce qui l’est beaucoup plus, c’est la consolidation et la durée du pouvoir ainsi réintégré dans son ancienne existence.
Dans ces pages où il nous décrit l’impression causée en lui par une lecture entière de l’Iliade, La Harpe, sans y songer, répond d’avance, et par les arguments qui demeurent encore les plus victorieux, aux suppositions hardies de Wolf, à ses doutes ingénieux contre l’existence du poëte et contre une certaine unité de l’œuvre. […] Dugas-Montbel (je le cite comme plus à portée de tout lecteur) commence par produire les deux scholies qui servent de base au système ; l’une des deux renferme une erreur grossière, et c’est pourtant sur ce scholiaste inepte qu’on s’appuie, en même temps qu’on trouve moyen d’infirmer le témoignage gênant de Plutarque, qui tendrait à faire remonter jusqu’à Lycurgue l’existence prouvée des poëmes homériques.
Cela est immoral ; cela est une conception étroite et finie de l’existence ; cela ne peut partir que d’une âme dépourvue de religion et de poésie 50. […] Mais que je retrouve bien plus dans vos sublimes folies les besoins et les instincts suprasensibles de l’humanité que dans ces pâles existences que n’a jamais traversées le rayon de l’idéal, qui, depuis leur premier jusqu’à leur dernier moment, se sont déroulées jour par jour exactes et cadrées, comme les feuillets d’un livre de comptoir !
Elle est matière à recherches scientifiques : car il s’agit, non pas d’apprécier d’après notre goût personnel la valeur des qualités dont nous avons pu reconnaître l’existence, mais d’en découvrir l’origine. […] Tel caractère d’un écrit ou d’un discours présuppose et permet d’affirmer l’existence de telle faculté correspondante chez l’écrivain ou l’orateur, et chacune des facultés ainsi constatées peut être considérée comme une des forces productrices cherchées.
Nos perceptions sont donc les états internes qui correspondent aux existences externes, mais qui ne leur ressemblent pas. […] Les corrélatifs « sujet » et « objet » sont les deux termes les moins inexacts, pour exprimer l’antithèse fondamentale de la connaissance et de l’existence.