Je n’impute pas aux poëtes cette grossièreté ; les hommes apparemment n’étaient pas alors plus avancés en matière d’amour, et les poëtes de ce temps n’auraient pas plu si le goût général avait été plus délicat que le leur. » Puis, prenant à partie l’ode célèbre de Sapho, traduite par Boileau, le spirituel critique, en infirme qu’il est, n’y voit que l’image de convulsions qui ne passent pas le jeu des organes : « L’amour n’y paraît, ajoute-t-il, que comme une fièvre ardente dont les symptômes sont palpables ; il semble qu’il n’y avait qu’à tâter le pouls aux amants de ce temps-là, comme Érasistrate fit au prince Antiochus quand il devina sa passion pour Stratonice. » Poussant jusqu’au bout les conséquences de son idée, La Motte en vient à déclarer sa préférence pour Ovide, qui déjà laissait bien loin derrière lui Théocrite et Virgile sur le fait de la galanterie ; mais Ovide n’était rien encore en comparaison des modernes et de d’Urfé, qui a comme découvert le monde du cœur dans tous ses plis et replis : « C’est une espèce de prodige, remarque La Motte, que l’abondance de ces sortes de sentiments répandus dans Cyrus et dans Cléopâtre, comparée à la disette où se trouvent là-dessus les anciens. » Et quant au fameux exemple de la Phèdre de Racine, qui remet en spectacle ce même amour reproché par lui aux anciens, le critique s’en tire habilement : « Ce qui est chez eux un manque de choix, dit-il, devient ici le chef-d’œuvre de l’art.
S’il y a une pente, on a ménagé des rigoles avec de petites îles au fond de la vallée, toutes peuplées par des touffes de roses ; des canards d’espèce choisie nagent dans les bassins, où les nénufars étalent leurs étoiles satinées.
V Le poète que Mozart s’était associé, pour lui donner les thèmes de ces compositions dramatiques pour le théâtre, était lui-même une espèce de Don Juan subalterne qui voulait écrire et faire chanter sa propre histoire dans l’histoire de son héros, immoral, séducteur, impénitent, et puni par le ciel de ses amoureux forfaits.
On y entend gazouiller toutes sortes d’oiseaux, et on y voit courir des bêtes fauves de toutes espèces.
Ces prisons en plein air étaient seulement une espèce de lazaret épuratoire contre la peste du brigandage ; les grands coupables étaient morts sur leurs rochers, exposés sur des fourches patibulaires au bord de la route de Terracine, d’Itri, de Fondi, du royaume de Naples, ou chargés de fer et scellés aux murs des cachots ; leurs familles, leurs vieillards, leurs femmes, leurs enfants jouissaient d’une demi-liberté dans ces dépôts de Rome.
Il y a, en effet, deux hommes parfaitement distincts dans un pape : celui qui ne distingue pas entre ces deux hommes dans un ne peut parler ni de l’un ni de l’autre avec bon sens et avec respect ; car, s’il attribue au pontife inspiré de Dieu les erreurs, les vices, les crimes de l’individu appelé pape, il offense Dieu, il est absurde et sacrilège envers la souveraine Sagesse ; et s’il attribue au pape, chef électif d’une république italienne, l’infaillibilité, la perpétuité et l’autorité du pape, pontife et oracle de Dieu, il offense la raison et la liberté, il sacre la tyrannie, il est sacrilège aussi envers l’espèce humaine.
Cette espèce de danse que du temps des hommes primitifs les laveuses exécutaient dans les fosses limpides, devait être bien autrement gracieuse que leurs incommodes génuflexions d’aujourd’hui auprès d’une eau qui rougit leurs mains et leurs bras.
Il n’y eut pas d’attentions compatibles avec mes devoirs, d’égards délicats et en toute espèce de choses, que je n’eusse pour lui dès le principe.
Or, ce n’est pas cette espèce de révolutionnaires qui menacent de détruire aujourd’hui les statues de nos gloires contemporaines.
Je ne m’étonne donc pas de l’espèce d’oubli où tomba Bourdaloue après ce grand éclat de ses prédications.