C’est une erreur. […] Peuvent-ils empêcher d’ailleurs qu’un cher poème T’enlève ton souci, Et que, si plein d’erreurs sans doute et de torts même, Tu sois heureux ainsi ? […] Paul Souchon a échappé à cette erreur. […] Lui qui avait paru un instant à l’avant-garde des poètes individualistes qui mêlent anarchie et socialisme, esprit dionysien et solidarité sociale dans le plus réjouissant amalgame, s’excepta bien vite de cette erreur pour revenir au large chemin rectiligne de la tradition.
C’est une garantie d’impartialité ordinaire, de vérité moyenne : il évite ainsi les grandes erreurs et les grandes découvertes. […] Il se perdit faute de se résoudre à confesser simplement, devant trois amis, une erreur. […] Là est la source de ses erreurs théologiques.
La vérité y a l’air d’une saillie heureuse, et l’erreur n’y mérite pas toujours qu’on la réfute. […] Les erreurs de cet esprit si juste sont des jugements intéressés où il a pris sa commodité pour règle. […] Même critique exquise, et même délicatesse de goût, si ce n’est que les erreurs de Cicéron sur les choses de l’esprit viennent de sa faiblesse pour la rhétorique, et celles de Voltaire de sa faiblesse pour lui-même.
Il est encore une erreur fort à la mode, de laquelle je veux me garder comme de l’enfer. — Je veux parler de l’idée du progrès. […] Ingres au gré de ses fanatiques, je préfère croire que le talent le plus élevé conserve toujours des droits à l’erreur. […] Il déplorait, — c’était dans les beaux temps du Romantisme, — que celui à qui l’opinion publique faisait une gloire parallèle à la sienne commît de si monstrueuses erreurs à l’endroit de la beauté.
Henri IV remarquait de lui que ses raisons et moyens se réduisaient d’ordinaire « aux temporisements, à la patience et à l’attente des erreurs d’autrui ». […] [NdA] Saumaise dit qu’il avait soixante-douze ans, mais ce doit être une erreur.
Scherer, de dire tout ce qu’il y a d’agitation dans notre cœur lorsque nous commençons à reconnaître que notre Église et notre système n’ont pas le monopole du bien et du vrai, lorsque nous rencontrons des hommes également éminents et sincères qui professent les opinions les plus opposées…, lorsque nous découvrons qu’il n’y a point d’erreur qui n’ait un mélange de vérité, point de vérité qui ne soit partielle, étroite, incomplète, entachée d’erreur, lorsque ainsi le relatif nous apparaît comme la forme de l’absolu sur la terre, l’absolu comme un but éternellement poursuivi mais éternellement inaccessible, et la vérité comme un miroir brisé en mille fragments qui tous réfléchissent le ciel et dont aucun ne le réfléchit tout entier.
N’est-ce qu’une invention de pédant, une erreur pédagogique, un moyen de fatiguer inutilement les esprits ? […] Il n’y a pas de plus grande et de plus dangereuse erreur que d’éliminer ou de faire négligemment le travail du grammairien sous le hautain prétexte qu’on fait de la littérature.
. — Quelle erreur ! […] Oui, des préventions demeureront : la signature nous attire ou nous met en défiance ; on peut s’entraîner assez pour que ces causes d’erreur disparaissent après une page de lecture.
Les suivre dans leur développement, ce n’est donc pas seulement être plus complet, mais aussi plus exact ; c’est rectifier une erreur ; car n’est-ce pas erreur qu’une portion de vérité ?
Nous touchons ici à un défaut essentiel dans l’éducation de M. de Lamartine, à une erreur de cette mère excellente qui, nourrie de Jean-Jacques et de Bernardin dont elle associait les systèmes avec ses croyances, ne voulut élever son fils qu’à l’aide du sentiment. […] Pour me représenter M. de Lamartine et ses erreurs sans lui faire trop d’injure, je me suis demandé quelquefois ce que serait devenu un François de Sales ou un Fénelon, une de ces natures d’élite, qui n’aurait pas été élevée du tout, qui n’aurait connu aucune règle, et se serait passé tous ses caprices.