30 « Mère, voilà ton fils ; disciple, voilà ta mère. » Le christianisme, qui a révélé notre double nature et montré les contradictions de notre être, qui a fait voir le haut et le bas de notre cœur, qui lui-même est plein de contrastes comme nous, puisqu’il nous présente un Homme-Dieu, un Enfant maître des mondes, le créateur de l’univers sortant du sein d’une créature ; le christianisme, disons-nous, vu sous ce jour des contrastes, est encore, par excellence, la religion de l’amitié.
Nous voyons d’abord les hommes, en exceptant quelques-uns des enfants de Sem, dispersés à travers la vaste forêt qui couvrait la terre un siècle dans l’Asie orientale, et deux siècles dans le reste du monde.
Mercredi 16 janvier Démission du Président… Ça ne dure pas longtemps les présidences… Vraiment le fichu régime que ce parlementarisme, où les parlementaires ressemblent à de grands enfants, pris, de temps en temps, du désir de casser leurs joujoux. […] Des héros au crânes étroits de crétins ; des meubles aux formes droites sur des pieds maigres, des intérieurs de famille avec des petits enfants, travestis en vétérans de famille impériale ; mais au milieu de cela, des nippes remuantes et des défroques plus mémoratives, que tous les imprimés. […] Parlant du voyageur, avec un espèce de respect émotionné, il m’apprend qu’il a eu avec lui une conversation sur les idées religieuses, où Stanley lui avait avoué qu’il ne subsistait en lui, que sa prière d’enfant. […] Jeudi 8 août On cause ce matin des livres d’éducation à l’usage des enfants, maintenant écrits pour des grands garçons, pour des grandes filles, et tout à fait incompréhensibles pour de jeunes cervelles. […] » Et s’élevant presque contre son mari, contre ses enfants qui l’ont fait opérer, malgré elle, dans la perte de connaissance du chloroforme, elle laisse percer le regret de ne pas s’en être allée, et d’avoir à recommencer une autre fois : — la souffrance l’ayant abandonnée, et se trouvant dans cet espèce d’état, doucement vague, qui précède l’évanouissement.
Il sympathise avec tous les autres êtres, car tous les êtres sont au même titre des enfants de l’Univers. […] En voici le thème : « Dans une des plus anciennes, des plus nobles et des plus riches familles d’Angleterre, où tous ont adoré les chevaux à la passion, un enfant va naître quand son père meurt. […] Enfin, son enfant naît, mais le rêve de toute la race a pris corps et forme, lady Hastings donne le jour à un centaure. […] L’enfant rêve souvent tout haut, prononce des bouts de phrase ; aujourd’hui, un simple petit mot : “Pourquoi ?” Pauvre interrogation d’enfant destinée à rester à jamais sans réponse !
Si vous voulez vous l’attacher, racontez-lui des histoires comme à un enfant, charpentez solidement votre drame, corsez vos intrigues. […] Don Quichotte s’adresse à tout le monde et passionne même les enfants. […] L’intérêt s’est évanoui ; vous n’y retrouvez plus votre âme d’enfant. […] Cette résolution jette le trouble dans l’âme des parents et désespère deux enfants, qu’un amour naissant rendait déjà inséparables. […] Sarcey s’était fait une popularité avec sa brusquerie bon enfant, qui allait jusqu’à s’interrompre pour se plaindre d’un courant d’air.
. — Je savois que son mari avoit deux enfants encore jeunes, d’une première femme, et je m’allai mettre dans l’esprit de feindre que j’étois de ces précepteurs libertins qui courent, le monde. […] Tous vos confrères se mêlent de l’un et de l’autre ; ce sont des vagabonds qui ne vont de çà, de là, que pour apporter du scandale et séduire quelque innocente, et quand on les pense tenir, ils ne manquent jamais de faire un trou à la nuit. — Je lui repartis que j’étois d’un esprit plus modéré, que j’avois passé deux ans et demi chez un gentilhomme de Normandie à élever ses enfants, et que je ne les avois point quittés qu’ils ne fussent bons latins et bons philosophes ; du reste, qu’il n’avoit pas besoin d’un autre que de moi pour apprendre à messieurs ses enfants à faire des armes ni à danser, que je savois tous les exercices, parce que j’avois été cinq ans à Rome auprès d’un jeune homme de qualité qui m’aimoit et me faisoit instruire par ses maîtres ; — et pour lui montrer mon adresse, je me mis en garde avec une canne que j’avois ; j’allongeois et parois, j’avançois et reculois en maître, et puis, ayant quitté ma canne, je fis quelques pas forts de ballet et plusieurs caprioles qui le réjouirent ; mais ce qui lui plut encore, je ne fus pas difficile pour mes appointements. […] « On le vint avertir qu’on avoit servi à souper, et monsieur me fit mettre auprès de ses enfants et me dit qu’il souhaiteroit bien de les voir savants, mais de la science du monde plutôt que de celle des docteurs. — Autrefois, continua-t-il, j’étudiai plus que je n’eusse voulu, parce que j’avois un père qui, n’ayant pas étudié, rapportoit à l’ignorance des lettres tout ce qui lui avoit mal réussi. […] L’Enfant prodigue, acte III, scène II.
Il reconnaît, il honore en Elmire l’honnête courage avec lequel, épouse de second lit seulement, et belle-mère de grands enfants, elle vient au secours du foyer domestique envahi par un odieux parasite et combat pour la famille en péril. […] Eh bien, Molière s’est avisé qu’à côté du père, du mari, il y avait peut-être aussi une femme et des enfants. […] Des jurisconsultes des derniers temps de la République romaine ont les premiers introduit dans la jurisprudence, en faveur des femmes et des enfants, des garanties inconnues au législateur trop sévère et trop rude des premiers temps. […] Je reviens à Molière : ce qui explique, sans les justifier, les vivacités de la guerre qu’il établit dans son théâtre entre les pères et les enfants, en ayant soin de mettre toujours les spectateurs du côté des enfants, quoique ceux-ci ne fassent pas toujours de très bonnes choses, c’est le dessein prémédité qu’il a suivi de combattre les excès de l’autorité paternelle. […] ——— La plus malheureuse des créatures n’a été peut-être ni la plaintive Ariane, abandonnée dans son île, ni Irène précipitée du trône, ni même Rachel qui pleura ses enfants et ne voulut pas être consolée.
Tout enfant est le singe des défauts du corps : tout adolescent est celui des défauts de l’esprit. […] Il habille tous ses enfants en soldats ; il ne rêve que troupes, combats, sièges, prises de villes, tandis que le désordre et la misère lui font une nécessité de la paix. […] Que de larmes pour ses enfants ! […] L’une brûle de revoir son ménage ; l’autre veut bercer son enfant ; celle-ci chercher sa quenouille et filer son lin ; celle-là préparer ses laines, ou ployer ses tuniques et ses voiles. […] « — Votre époux vous laissant mère et veuve à vingt ans, « Ne vous a pas laissé, je crois, beaucoup d’enfants ?
Toute fête est un pageant où des bourgeois, des ouvriers, des enfants sont les figurants. […] Quand l’âme est pleine et neuve, ce n’est point par des raisonnements qu’elle exprime ses idées ; elle les joue et les figure ; elle les mime ; c’est là le vrai et le premier langage, celui des enfants, celui des artistes, celui de la joie et de l’invention. […] Lord Berner, lord Sheffield, sir Thomas Wyatt, et au premier rang, Surrey, sont, comme Pétrarque, des soupirants plaintifs et platoniques ; c’est l’amour pur que Surrey exprime, et sa dame, la belle Géraldine, comme Béatrix et Laure, est une madone idéale et un enfant de treize ans. […] Comme les peintres contemporains d’Italie, ils imaginent volontiers un bel enfant nu, traîné sur un char d’or, au milieu de l’air limpide, ou une femme éclatante de jeunesse debout sur les vagues qui viennent baiser ses pieds de neige. […] Le bataillon discipliné de ses vers robustes se change en une bande de petites strophes gracieuses qui courent aussi légèrement que des enfants de Raphaël308.
Vous la bafouez, vous la maltraitez, Vous jouez avec elle comme les enfants avec les hannetons, vous la faites poser éternellement dans un costume d’arlequin et vous voulez que cette nature fasse des frais pour vous remercier de toutes les bontés que vous avez pour elle. […] « S’il perd sa femme ou ses enfants ou sa maîtresse, il mettra quelques vers sur leur tombe, c’est un devoir, une messe. […] J’en arrivai à voir des romanciers futurs dans tous les enfants au berceau et contrairement à ceux qui ne peuvent comprendre comment Alexandre Dumas a pu en produire autant dans un âge si tendre, je fus persuadé qu’il en avait fait trois fois plus qu’il n’en a signé. […] L’un rêvant mort, viol, rapt, substitution d’enfants ; l’autre, quiproquo et couplet final, ont mérité de s’enterrer dans la même tombe. […] Vous la bafouez, vous la maltraitez, vous jouez avec elle comme les enfants avec les hannetons, vous la faites poser éternellement dans un costume d’arlequin et vous voulez que cette nature fasse des frais pour vous remercier de toutes les bontés que vous avez pour elle.