comme sous l’empire : « Avez-vous lu la dernière chronique de Villemot, de Scholl ou de Rochefort ? […] Il fut le Doudan alangui de deux ou trois petits salons aristocratiques qui se formèrent à Paris au commencement de l’Empire et où régnèrent, avec l’ancienne politesse, la religiosité la plus élégante. […] Il apparaît, par sa complexion, comme un soldat-gentilhomme de jadis, un maréchal de camp de l’ancien régime ou tout au moins un général risque-tout du premier empire, égaré dans une démocratie niveleuse, empêtré dans des charges bureaucratiques autant que militaires, commandant durant une paix interminable une armée de citoyens et d’électeurs où le patriotisme abonde plus que le tempérament et l’esprit proprement guerriers.
Matériellement et socialement, la vie s’améliore ; scientifiquement, chaque jour apporte sa conquête et, peu à peu, la persévérante investigation des chercheurs élargit l’empire de la connaissance. […] Est-ce sans bénéfice que la Chine et le Japon vous ont montré leurs merveilles, et tant de conquêtes n’ont-elles pas élargi votre empire de rêve ? […] Autrefois, c’est l’art qui faisait intrusion dans l’empire scientifique ; la science prend aujourd’hui sa revanche.
. — Et le Dragon fut précipité du ciel, et ses anges avec lui. » Mais Zeus, une fois assis sur le trône et assuré de l’empire, tourna bientôt au tyran. […] Il régnait toujours nominalement sur l’empire humide, mais il ne le gouvernait plus. […] L’empire pacifique d’Auguste succédait au triumvirat effréné d’Octave.
Quand je considère attentivement l’empire littéraire, je crois voir une place publique, où une foule d’empiriques montés sur des tréteaux, appellent les passants, et en imposent au peuple qui commence par en rire, et qui finit par être leur dupe. […] Horace écrivait à Mécène, c’est-à-dire au plus grand seigneur du plus grand Empire qui fût jamais, sur un ton d’égalité qui faisait honneur à l’un et à l’autre ; et dans notre nation si éclairée, si polie et qui se prétend si peu esclave, un homme de lettres qui parlerait à son protecteur comme Horace parlait au sien, serait blâmé de ses confrères même. […] Le découragement que cette conduite introduirait (du moins pour un temps) parmi les gens de lettres, serait à mon avis un plus grand mal que les hommages et l’espèce d’idolâtrie à laquelle l’intérêt les oblige ; et je ne veux point ressembler à cet empereur insensé qui fit brûler la bibliothèque de Constantinople, parce que les gens de lettres de son Empire avaient de la dévotion aux images.
Il ne doit point faire écrire des phrases de ce calibre, facile à reconnaître, en parlant de la Reine Élisabeth : « Cette marquise de Rambouillet qui avait pour ruelle l’alcôve impériale, cette femme savante ayant pour canif le glaive et le globe pour serre-papier, régnant non sur des cuisines, mais sur un empire, dirigeant non un ménage, mais une société, et donnant des ordres non pas à Martine, mais à tout un peuple. […] Shakespeare, ce grand Shakespeare, qu’avec raison, dans ses Héros, Carlyle disait valoir mieux pour l’Angleterre et lui rapporter plus que son empire des Indes, Shakespeare fut, de fait, un autre homme que celui que ce rêveur de Carlyle a inventé avec Shakespeare ! […] Et aux yeux de ceux-là qui connaissent l’empire continu d’une idée, cela rachète presque la mauvaise politique d’autrefois.
Il est bien certain qu’à un moment de l’Empire, Talleyrand a pensé que c’en était assez de guerres comme cela et de conquêtes. […] Sur la fin de l’Empire, ils étaient à couteaux tirés.
A M. de Fontanes attristé en 1813 et prédisant déjà le retour de l’anarchie au bout du désastre de l’Empire : « Eh bien ! […] On a dans la Correspondance de Napoléon la lettre par laquelle l’Empereur ordonnait ces deux Éloges ; elle est adressée au prince Cambacérès, archichancelier de l’Empire, et datée de Dresde, 22 juin 1813 : « Mon cousin, conformément à la désignation de M. le comte de Fontanes, chargez les sieurs Villemain et Victorin Fabre de faire l’oraison funèbre, l’un du duc de Frioul et l’autre du duc d’Istrie.
Jouffroy Il y a une génération qui, née tout à la fin du dernier siècle, encore enfant ou trop jeune sous l’Empire, s’est émancipée et a pris la robe virile au milieu des orages de 1814 et 1815. […] Cousin, ce qui signifie tout simplement que ces jeunes philosophes n’étaient pas bonapartistes, et qu’ils acceptaient la Restauration comme plus favorable à la pensée que l’Empire.
« Le 20 juin 1809, cette crise finale éclata ; on déclara l’abolition de la souveraineté pontificale et l’annexion des États de l’Église à l’empire français. […] Le cardinal, tel que nous venons de le dépeindre, quoiqu’il eût à cette époque soixante ans, avait mieux que la beauté : il avait tout le charme que la renommée, le génie, l’attrait physique et moral pouvaient inspirer à une femme lasse d’amour, mais non d’empire.
Cette manière, peut-être nouvelle, d’envisager la littérature des différents siècles et des différents pays aura pour nous cet avantage qu’elle nous permettra de juger l’influence des lettres sur les destinées des hommes et des empires. […] Études historiques sur l’Orient : comprenant les Arabes — Mahomet et ses sectateurs — les Croisades — la Chute de l’empire d’Orient — les Turcs — leur puissance — leur décadence jusqu’à nos jours.