/ 1194
1152. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Dans la seconde, épique et protestant, enchaîné par une théologie stricte, privé du style qui rend le surnaturel visible, dépourvu de la sensibilité dramatique qui crée des âmes variées et vivantes, il accumule des dissertations froides, change l’homme et Dieu en machines orthodoxes et vulgaires, et ne retrouve son génie qu’en prêtant à Satan son âme républicaine, en multipliant les paysages grandioses et les apparitions colossales, en consacrant sa poésie à la louange de la religion et du devoir.

1153. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Par exemple, quand on assiste à un spectacle dramatique… Même quand il s’agit d’un petit objet matériel, comme une monnaie ou une fleur, il y a une transition continuelle de l’esprit d’un aspect à un autre, une série de suggestions.

1154. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Ces statues sur le sol sans piédestal ni gradin Ont des taches dramatiques, des blancheurs brusques et       funestes, Et jouent là, sous la treille, un cauchemar de jardin, Fantastiques de misère par le prestige qui leur reste.

1155. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Le dramatique régne dans l’iliade à tems et à contre tems ; et tel en est le charme, qu’il ne laisse pas quelquefois d’orner le poëme, lors même qu’il y est une faute.

1156. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Victor Hugo laisse voir dans tous ses tableaux, lyriques et dramatiques, un système d’alignement et de contrastes uniformes.

1157. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »

Mais l’émotion provoquée en nous par une grande œuvre dramatique est d’une tout autre nature : unique en son genre, elle a surgi dans l’âme du poète, et là seulement, avant d’ébranler la nôtre ; c’est d’elle que l’œuvre est sortie, car c’est à elle que l’auteur se référait au fur et à mesure de la composition de l’ouvrage.

1158. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

« grands jeux », mais dramatiques.

1159. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

De là vient que, malgré les travaux considérables de Fauriel, d’Ozanam, de Villemain, d’Ampère, malgré les traductions de Rivarol, de Brizeux, de Lamennais, de Ratisbonne, si l’on parle chez nous de la Divine Comédie, c’est toujours exclusivement de l’Enfer, la plus dramatique et la moins obscure des trois Cantiques. Pareillement, lorsqu’on discute avec un Français des mérites de Faust, on s’aperçoit bien vite que ses arguments ne s’appliquent jamais qu’à la première partie, c’est-à-dire à la moitié environ du poëme, à la plus dramatique aussi, sans doute, à la plus émouvante, j’en conviens, mais qui n’en laisse pas moins le sens philosophique de l’œuvre en suspens, et qui semble même lui donner un dénouement en complet désaccord avec la pensée de Gœthe.

1160. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Mais je n’ai rien vu dans les règles du poëme dramatique qui dût me détourner de mon entreprise. […] Une première carrière, la grande, la plus grande de toutes les carrières tragiques, la plus grande de toutes les carrières dramatiques, la plus grande assurément de toutes les carrières poétiques mêmes venait de s’achever, de se couronner en Polyeucte.

1161. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Allusions, apologues, rapprochements, interrogations, doute simulé, indifférence affectée, réticences, mouvements dramatiques, se succèdent sans relâche dans son livre, en font une suite continuelle de surprises. […] En revanche, La Bruyère possède ce que nous avons vainement cherché auprès de La Rochefoucauld, le talent de saisir le côté dramatique des caractères. […] La Bruyère est surtout dramatique ; il fait ressortir l’aspect pittoresque des individualités jusque dans les moindres détails.

/ 1194