Elle devient d’ailleurs de plus en plus difficile à mesure que nous pénétrons plus avant dans les profondeurs de la conscience.
Mais ce que les romantiques n’ont pas vu, c’est que le maniement de ces lieux communs est extrêmement difficile.
Il est clair que, si la société comptait un grand nombre de Grâce Mirbel, les rapports sexuels, réglés en vue du mariage, et qui sont déjà difficiles, deviendraient tout à fait impossibles. […] Il était difficile d’admettre qu’un simple ruban dont nous voyons à chaque promotion fleurir la boutonnière de tel plumitif n’ayant d’autre titre que l’appui de ses recommandations politiques, eût soudain le pouvoir de provoquer tant de clameurs.
Et nous savons comme il est difficile de se souvenir, et à quel point la mémoire déforme les choses. […] (Cela, parce que, comme il le dit plus loin, « il y avait tant d’empressés autour de madame de Vercellis proche de sa fin, qu’il était difficile qu’elle eût du temps pour penser à lui Jean-Jacques ».) […] Il disait ce que disent souvent des hommes supérieurs vivant avec une bête : « Elle est simple, mais elle a beaucoup de bon sens, un instinct très sûr. » Jean-Jacques, adorateur de la nature et de l’instinct, devait le dire d’autant plus. — Après avoir parlé des pataquès de Thérèse, il ajoute : Mais cette personne si bornée et, si l’on veut, si stupide, est d’un conseil excellent dans les occasions difficiles… Devant les dames du plus haut rang, devant les grands et les princes, ses sentiments, son bon sens, ses réponses et sa conduite lui ont attiré l’estime universelle, et à moi, sur son mérite, des compliments dont je sentais la sincérité. […] Il écrit : Que de choses difficiles à réunir ne suppose pas ce gouvernement !
Quand le vocabulaire offre si peu de ressources pour distinguer l’usage de l’abus, il est difficile de s’entendre. […] Sommes-nous dans un faubourg d’Alexandrie ou dans une rue de Paris, il est difficile de le dire : à coup sûr nous sommes au cœur même de la réalité banale et journalière. […] C’est en effet pour un peintre une prétention difficile à justifier que de vouloir exercer un sacerdoce.
Beaucoup d’obscurités seraient éclairées, beaucoup de difficultés tomberaient si on ne les confondait pas toujours, (et ici encore comme Bergson a raison, comme le langage est tout, (et comme il ne devrait rien être), comme il est difficile de distinguer deux races, pourtant absolument étrangères, aussitôt que dans toute l’histoire elles sont confondues sous un même nom), si d’un bout à l’autre de l’histoire on s’appliquait seulement à distinguer ces deux races, à diviser ce qui dans la réalité est divisé. […] Rosette, Damiette, Memphis et l’antique Nil, voilà le lieu de ses difficiles batailles. […] On se rendait bien compte, vaguement, obscurément, que le présent est difficile à connaître. […] Puisque cette réalité est si difficile à connaître, pensait-on plus ou moins obscurément, puisqu’elle nous fait tant d’embêtements, attendons (et si peu).
Cette réalité de son histoire, il ne peut pas l’insinuer, il doit l’imposer, tour de force d’autant plus difficile, si cette histoire est exceptionnelle. […] Les différences entre un soldat, un ouvrier, un oisif, un savant, un commerçant, un homme d’État, un marin, sont, quoique plus difficiles à saisir, aussi considérables que celles qui distinguent le loup, le lion, l’âne, le cheval… Il a donc existé, il existera toujours des espèces sociales comme il existe des espèces zoologiques… » Cette étude du caractère propre au soldat faisait le thème de l’Appel des armes. […] Il y eut jadis une Europe de petits États, et dont le morcellement rendait plus difficile un choc monstrueux d’énormes masses humaines, tel que celui auquel nous assistons aujourd’hui. […] Le 26 août, devant Verdun, après une période de travaux pénibles en première ligne, sous le bombardement, a conduit sa section dans des conditions difficiles à l’assaut de la position allemande.
Des peintres Ingres « C’est un auteur difficile », disait Maurice Denis. […] Tout de suite il aperçoit la forme qui tient lieu de toutes les autres ; elle est étrange, il est difficile d’en rendre compte.
Gabriel Naudé Il me semble difficile, lorsqu’on est arrivé en quelque endroit nouveau, en quelque coin du monde, pour s’y établir et y vivre quelque temps, de ne pas s’enquérir tout d’abord de l’histoire du lieu (et, si obscur, si isolé qu’il soit, c’est bien rare qu’il n’en ait point) : quels hommes y ont passé, s’y sont assis à leur tour ; quels l’ont fondé, donjon ou clocher, maison d’étude ou de prière ; quels y ont gravé leur nom sur le mur, ou seulement y ont laissé un vague écho dans les bois.
Ce pauvre homme qui s’arrache les cheveux, crie et pleure sur la scène, croit-on qu’il soit bien difficile de le rendre risible ?