À Monte Carlo déjà, je devins rose et me mis à rire de joie jusqu’à Nice. […] Je deviens un philosophe. […] Je devins subitement folle de lui, comme il me regardait à travers ma fenêtre de wagon. […] Si je ne craignais de devenir anémique ! […] C’est tellement banal que cela ne devrait plus se faire et qu’il devrait devenir bien porté de s’en abstenir.

— Monsieur le curé, il devient noir ! […] ce doute qui deviendrait une certitude, s’il n’était le doute ; je sentais que je la haïssais ! […] Son agneau avait une toison de diamants, sa palme était devenue couleur de ciel. […] L’enfant grandit, la jeune fille devient femme, puis mère. […] À la suite de cet attentat, elle devient mère.

le métal se refroidit et se fige ; mais le bronze en se figeant n’est pas devenu statue. […] Impuissant à recueillir les révélations de sa conscience, comment deviendrait-il l’écho du passé ? […] Didier devient Hernani, Marion dona Sol, le marquis de Nangis don Ruy de Silva. […] Marianna, pour devenir cruelle, n’a pas besoin des conseils de George. […] Fernand est blessé mortellement et vient expirer au sein de la famille qui allait devenir la sienne.

Mais elle ne peut pas plus devenir protestante qu’elle ne peut devenir anglaise ou turque. […] Faguet devint jamais romancier ou dramaturge. […] Emile Faguet n’est devenu qu’assez tard chroniqueur proprement dit. […] Après une manifestation aussi énergique, il devenait évident que M.  […] Il devient — après quelles traverses !

Telle qu’elle est devenue enfin, j’ai l’honneur de vous soumettre mon œuvre. […] Son œil est comme un microscope, sous lequel tout devient immense. […] en aucune façon ; à n’importe quel moment d’une évolution intellectuelle commune, la suprématie, par une juste illusion, en semble devenir le commencement. […] Victor Hugo sera successivement le Mirabeau, le Vergniaud de la Révolution littéraire ; il deviendra enfin le Danton de l’Ode et le Napoléon de l’Épopée. […] Mais, dans ces pages, inévitablement, les choses, transformées par la magie de sa vision, devenaient grandioses de sa grandeur, lumineuses de sa clarté intime.

Vous voyez ce que devient avec cette définition le droit du nombre. […] Cet être est libre de tout devenir. […] Il devient, lui aussi un type. […] Son invraisemblance même devient alors un élément de sa réalité. […] A force d’être eux-mêmes, Heine et Musset deviennent nous.

Tu as donc d’autre argent, lui dit-il ; car où diable est le Valet-de-chambre qui voudra devenir ton mari pour trente pistoles ? […] tu n’as qu’à me les donner à moi, je t’épouse, & nous voilà quitte à quitte ; & la Blanchisseuse est devenue sa femme ».

Rome désormais allait devenir son séjour et comme sa patrie ; car, aussitôt le conclave terminé, il y fut nommé ambassadeur, et sa grande carrière recommence. […] Voltaire, quand il vit Bernis devenu cardinal, archevêque, et engagé dans les hautes dignités de l’Église, était disposé à toutes les coquetteries et à toutes les louanges à son égard, à condition d’y mêler plus d’une malice, et, si on le laissait faire, plus d’une impertinence religieuse. […] Je vous avoue que je suis infiniment curieux de savoir ce que devient une âme comme la vôtre. […] En expliquant pourquoi il regrette moins le séjour de Paris dans les années de son exil, Bernis revient plus d’une fois sur cette idée, que la politique y est devenue un sujet habituel de conversation : « Les hommes et les femmes n’ont aujourd’hui dans la tête que de gouverner l’État. […] Tout le cercle de sa vie est accompli, et il a montré en finissant que ses qualités aimables, prudentes et fines, jointes à la délicatesse du cœur, pouvaient devenir des vertus.

Pour nous, Français, c’eût été un grand avantage qu’il se fît voir dès lors, et qu’on le connût comme tant d’illustres étrangers devenus nôtres : on n’aurait pas eu à le découvrir plus tard à travers Mme de Staël et à l’étudier, à l’épeler graduellement ; il aurait eu son brevet à temps, à son heure. […] Mais à son retour en Allemagne, et lorsqu’il se croyait en voie de devenir un artiste et un peintre, une indisposition physique, résultat de ses fatigues et de ses marches forcées, l’arrêta brusquement : ses mains tremblaient tellement qu’il ne pouvait plus tenir un pinceau. […] Comme ses premières études (on vient assez de le voir) avaient été des plus défectueuses, il se mit à les réparer et à étudier tant qu’il put, au gymnase de Hanovre d’abord, puis, quand il fut devenu plus libre, et sa démission donnée, à l’Université de Gœttingue. […] Enfin, indépendamment d’un secrétaire attitré, Gœthe fait l’acquisition d’Eckermann, qui va devenir son confident, son Ali (l’Ali de Mahomet), son fidus Achates. […] Il n’évitait en rien l’émotion, il y restait ouvert et accessible par tous les pores, mais dans les limites de l’art autant que possible ; et il s’appliquait surtout à exprimer cette émotion dès qu’elle devenait vive, à la revêtir poétiquement, et par conséquent à la dominer.

La philosophie, se séparant d’elle, s’irrita et devint un instrument ennemi, une hache de révolte contre l’arbre révéré. […] Madame de Staël se lança dans une philosophie vague sans doute et qui, après quelque velléité de stoïcisme, devint bientôt abandonnée, sentimentale, mais resta toujours adoratrice et bienveillante. […] Le nom de l’auteur, qui ne se trouvait pas sur la première édition, devint instantanément glorieux : mille fables, mille conjectures empressées s’y mêlèrent. […] Cette voix chante les beautés et les dangers de la nuit, l’ivresse virginale du matin, l’oraison mélancolique des soirs ; elle devient la douce prière de l’enfant au réveil, l’invocation en chœur des orphelins, le gémissement plaintif des souvenirs en automne, quand les feuilles jonchent la terre, et qu’au penchant de la vie soi-même, on suit coup sur coup les convois des morts. […] Puis la nacelle est devenue une barque plus hardie, plus confiante aux étoiles et aux larges eaux : le rivage s’est éloigné et a blanchi à l’horizon ; mais de la rade on y revenait encore, on y recueillait encore de tendres ou cruels vestiges ; on y voyait à chaque approche comme plusieurs phares scintillants qui vous rappelaient : c’était trop s’éloigner ou trop souvent revenir.