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3151. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Jules Soury. Jésus et les Évangiles » pp. 251-264

Byron, dans un jour de gaieté spleenétique, a dit que ce monde était ; fait par le diable devenu fou.

3152. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Et toute la visée, qui va devenir une vision, de cet homme, est d’être le secrétaire intime de Dieu et d’écrire directement sous sa dictée.

3153. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

C’est bien Guizot, l’ancien Guizot, mais tellement passé à la pierre ponce des années, tellement usé par la main de velours du temps qu’il s’en est velouté comme elle, tellement dulcifié qu’il en est devenu douceâtre, et ayant perdu si complètement tous ses angles, toutes ses âpretés et toutes ses sécheresses, qu’on se dit, sous le coup de cette étonnante métamorphose : Va-t-il lui pousser des contours ?

3154. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

Comme tous les jeunes gens qui vécurent sous Louis-Philippe, ce triste Napoléon de la paix à tout prix, en se dévorant d’activité étouffée, Musset, qui n’avait ni les millions ni la pairie de lord Byron, devint homme du monde du temps, avec l’âme la moins faite pour le monde.

3155. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »

Cela le met à part d’Alfred de Vigny, poète anglais en langue française, qui avait la beauté anglaise, l’originalité anglaise, la pureté et même la pruderie anglaises ; qui, comme les grands Anglais, ne relevait que de la Bible et de lui-même, et qui avait le dédain anglais pour cette société démocratique qu’est devenue l’ancienne société française.

3156. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Ernest Feydeau »

Je n’en nie point l’ignoble vérité, mais je dis qu’on a beau aimer l’exactitude, il est un point où elle devient insupportable.

3157. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

Mais il existe dans les devenues, en Poitou, en Saintonge, des communautés huguenotes du plus pur terroir.

3158. (1813) Réflexions sur le suicide

La Volonté de l’homme agit d’ordinaire, il est vrai, concurremment avec la destinée ; mais quand cette destinée devient de la nécessité, c’est-à-dire quand elle prend le caractère de l’irréparable, elle est la manifestation des desseins de la Providence sur nous. […] Une autre cause rend aussi les Suicides plus fréquents en Angleterre, c’est l’extrême importance que l’on y attache à l’opinion publique : dès que la réputation d’un homme est altérée, la vie lui devient insupportable. […] La source de l’enthousiasme devient tout à fait indépendante des objets qui nous entourent, et Dieu fait seul alors toute notre destinée dans le sanctuaire le plus intime de nous-mêmes. — Mais, reprit Asham, pourquoi donner à vos ennemis, à cette Reine cruelle, à ce peuple sans vertus, l’indigne spectacle… — il ne put achever.

3159. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

D’après un manuscrit relié aux armes de Mansart, le palais a coûté 153 millions, c’est-à-dire environ 750 millions d’aujourd’hui145 ; quand un roi veut représenter, c’est à ce prix qu’il se loge  Jetez maintenant les yeux de l’autre côté, vers les jardins, et cette représentation vous deviendra plus sensible. […] Prélats, seigneurs et petite noblesse en province. — L’aristocratie féodale est devenue une société de salon. […] Partout les chefs rudes ayant autorité sont devenus des maîtres de maison ayant des grâces.

3160. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Ces images dessinées & peintes avec une netteté singuliére, deviennent sous son pinceau visibles & palpables. […] Selon les uns, l’on pouvoit dire qu’Horace entre ses mains n’a rien perdu de sa beauté, ni de l’élévation de ses pensées ; que la prose n’ôte rien à la poésie : & qu’Horace devenu françois ne seroit point méconnu des courtisans d’Auguste. […] Leur génie outré ne quitte point une pensée, qu’ils ne l’ayent poussée au-delà de ses bornes, & ils deviennent fatiguans, à force de vouloir être merveilleux.

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