L’intérêt délicat qu’un regard étranger Marquait pour les trésors de son front en danger Éveilla dans son âme une aurore naissante : Elle se comprit belle, et fut reconnaissante.
Si vous rapprochez des tableaux ignobles de personnages héroïques, il est à craindre qu’il ne vous soit difficile de faire renaître l’illusion théâtrale : elle est d’une nature extrêmement délicate ; et la plus légère circonstance peut tirer les spectateurs de leur enchantement.
Vous êtes poète, j’ai voulu surtout marquer votre place, à ce titre, dans la grande littérature, honorer en vous cette constance qui vous porte à chercher les succès difficiles, et vous inviter à marcher résolument dans ce véritable domaine de l’art, que les auteurs comme le public semblent tentés d’abandonner : non que je porte à la comédie en vers une préférence académique et que je lui croie plus de dignité qu’à la comédie en prose ; une grande comédie en prose est assurément une œuvre très littéraire, surtout si elle est l’œuvre d’un seul auteur ; mais la comédie en vers a cet avantage d’une langue particulière qui parle à la mémoire, et d’un art choisi, précis, délicat, et d’autant plus difficile que les esprits auxquels il s’adresse sont plus cultivés.
Arthur Rimbaud prend tous les tons, pince toutes les cordes de la harpe, gratte toutes celles de la guitare et caresse le rebec d’un archet agile s’il en fût… Bien des exemples de grâce exquisément perverse ou chaste à vous ravir en extase nous tentent, mais les limites normales de ce second essai déjà long nous font une loi de passer outre à tant de délicats miracles, et nous entrerons sans plus de retard dans l’empire de la Force splendide où nous convie le magicien avec son Bateau ivre.
Les questions délicates relatives au khalifat de Bagdad, l’histoire des Ismaéliens et des sectes incrédules au sein de l’islam, la métrique arabe, où tant de choses nous surprennent, les formes bizarres de ce qu’on appelle les pluriels brisés, chapitre si curieux de la théorie comparée des langues sémitiques, furent pour notre savant collègue l’objet de travaux approfondis, toujours fondés sur l’étude directe des sources.
Elles offrent en effet une tournure d’esprit agréable, de la finesse, des détails piquans, des comparaisons ingénieuses, des images riantes, un coloris brillant, une touche délicate & facile, & une peinture assez vraie des travers aimables qui caractérisent notre Nation.
Les hommes froids, sévères et tranquilles observateurs de la nature, connaissent souvent mieux les cordes délicates qu’il faut pincer.
Ce devait être un madrigal en peinture ; mais le maudit peintre, toujours peintre et jamais homme sensible, homme délicat, homme d’esprit, n’y a rien mis, ni expression, ni grâces, ni timidité, ni crainte ni pudeur ni ingénuité.
» Ainsi au poète mélancolique, délicat, pur, élevé, noble, mais un peu désabusé, parlait l’ardent poète avec grandeur. […] Les discours qu’il prononçait à chaque occasion solennelle tendaient à insinuer au conquérant les idées de la paix et de la gloire civile, mais enveloppées dans des redoublements d’éloges qui n’étaient pas de trop pour faire passer les points délicats. […] Dans l’ode au Pêcheur, un trait touchant et délicat sur lequel je reviens, c’est le faible don que le poëte déçu donne à son pauvre semblable, plus déçu que lui : cette obole doit leur porter bonheur à tous deux. […] Sous le lent nuage sombre, l’entretien délicat et vif n’était que plus doux. […] N’est-ce pas surtout dans les gouvernements de majorité, si excellents à la longue pour les garanties et les intérêts, que le goût souffre et que les délicats sont malheureux ?
Horace, en une ou deux circonstances, ne craignit pas d’aborder avec lui par lettres ce sujet délicat et intime, et il le fit avec une noblesse de cœur, une élévation de sentiments qui nous le montrent sous un jour vraiment nouveau. […] Nous montrons l’un des deux aussi au vif et aussi avant que nous le pouvons ; voilà tout. — Arrivant au genre d’éducation même que Delaroche semblait vouloir donner à ses fils, éducation toute choisie, toute délicate et de gentilshommes, Horace trouvait à y redire ; et certes, en pareille matière, il ne nous appartient non plus, à aucun degré, de prendre parti entre le beau-père et le gendre, et un gendre si lettré, si éclairé ; mais ce qu’il nous est permis de remarquer, c’est la nature et l’inspiration des conseils donnés, conseils tout paternels et quasi de patriarche. […] Non content de leur donner des leçons qui ne leur coûtaient rien, il leur venait en aide de la manière la plus délicate.