Molière et Boileau ont eux-mêmes rayé dans leurs ouvrages quelques-uns de ces mots, d’après la critique qu’en avaient faite les gens du monde.
Nous répéterons d’abord, d’après une foule de Critiques, que cet Ouvrage n’a été pour lui qu’un enfant adoptif dont Bacon & Chambers ne l’avoient pas fait légataire.
Il n’est pas défendu au poëte et au philosophe d’essayer sur les faits sociaux ce que le naturaliste essaye sur les faits zoologiques : la reconstruction du monstre d’après l’empreinte de l’ongle ou l’alvéole de la dent.
Quand il voit chaque soir ce peuple si intelligent et si avancé qui a fait de Paris la cité centrale du progrès, s’entasser en foule devant un rideau que sa pensée, à lui chétif poète, va soulever le moment d’après, il sent combien il est peu de chose, lui, devant tant d’attente et de curiosité ; il sent que si son talent n’est rien, il faut que sa probité soit tout ; il s’interroge avec sévérité et recueillement sur la portée philosophique de son œuvre ; car il se sait responsable, et il ne veut pas que cette foule puisse lui demander compte un jour de ce qu’il lui aura enseigné.
Il y a des minuties puériles, des faits avancés d’après les auteurs les plus crédules, des fables rabbiniques indignes de toute croyance.
Ses libertez dans l’expression paroissent les saillies d’une verve naturelle, et ses vers composez d’après ceux de Virgile et d’Homere ont ainsi l’air original.
Et de là il résulte, entre autres conséquences fort graves, que la notion du devoir où il nous invite ne nous paraît nullement nécessitée par la conception de l’univers qu’il nous propose d’après les sciences naturelles.
∾ « Commune, Département, Église, École, ce sont-là, dans une nation, à côté de l’État, les principales sociétés qui peuvent grouper des hommes autour d’un intérêt commun et les conduire vers un but marqué : d’après ces quatre exemples, on voit déjà de quelle façon, à la fin du xviiie siècle et à la fin du xixe , nos politiques et nos législateurs ont compris l’association humaine.
Qu’il parle de lord Clive, de Warren Hastings, de sir William Temple, d’Addison, de Milton, ou de tout autre, il s’applique avant tout à mesurer exactement le nombre et la grandeur de leurs défauts ou de leurs vertus ; il s’interrompt au milieu d’une narration pour examiner si l’action qu’il raconte est juste ou injuste ; il la considère en légiste et en moraliste, d’après la loi positive et d’après la loi naturelle ; il tient compte au prévenu de l’état de l’opinion publique, des exemples qui l’entouraient, des principes qu’il professait, de l’éducation qu’il avait reçue ; il appuie son opinion sur des analogies qu’il tire de la vie ordinaire, de l’histoire de tous les peuples, de la législation de tous les pays ; il apporte tant de preuves, des faits si certains, des raisonnements si concluants, que le meilleur avocat pourrait trouver en lui un modèle, et quand enfin il prononce la sentence, on croit entendre le résumé d’un président de cour d’assises. […] Il rangea ses troupes d’après les méthodes prescrites par les meilleurs écrivains, et en peu d’heures perdit dix-huit mille hommes, cent vingt étendards, tout son bagage et toute son artillerie1377. […] Il ne supporte pas l’examen, si on le juge d’après des principes généraux solides. Bien plus, il ne supporte pas l’examen, si on le juge d’après un principe solide ou non. […] Voilà quelques-uns des défauts qui ne peuvent manquer de frapper toute personne qui examinera l’Acte de Tolérance d’après ces lois de la raison qui sont les mêmes dans tous les pays et dans tous les âges.
Il est remarquable, en effet, que, d’après le document trouvé chez lord Ellesmere, Shakespeare, en 1589, n’était encore rangé que l’un des derniers parmi les associés de Blackfriars, tandis que nous le trouvons nommé le second dans la licence royale octroyée à sa troupe en 1603. […] On pourrait donc altérer arbitrairement la division que nous avons adoptée d’après le texte anglais ; peut-être, d’après cette observation de Johnson, Letourneur s’était-il cru autorisé à renvoyer deux ou trois scènes à la fin, comme oiseuses ou trop longues ; nous les avons scrupuleusement rétablies. […] Le père de Macbeth était Finleg, thane de Glamis, désigné sous le nom de Sinell dans la tragédie et dans la chronique de Hollinshed, d’après l’autorité d’Hector Boèce, à qui a été emprunté le récit des événements concernant Duncan et Macbeth. […] Tels sont, dans les exploits de Macbeth et de Banquo, ceux dont Shakespeare, d’après Hollinshed, a fait usage dans sa tragédie. […] Ceux qui lui ont reproché d’avoir ainsi altéré la simplicité de son action ont prononcé d’après leur système, sans prendre la peine d’examiner celui de l’auteur qu’ils critiquaient.