Et il lui expose les belles et grandes charges où Dieu l’a appelé, où la reine leur mère l’a élevé, et où le tient le roi Charles IX leur frère ; il craint que ce roi, courageux comme il l’est, ne s’amuse point toujours à la chasse, et ne devienne ambitieux de se mettre à la tête des armées dont il lui a laissé le commandement jusqu’ici. […] Marguerite témoigne désirer que, puisqu’elle doit être interrogée, ce soit de personnes plus privées et plus familières, son courage n’allant pas jusqu’à pouvoir supporter si publiquement une telle diminution : « Et craindrais que mes larmes, dit-elle, ne fissent juger à ces cardinaux quelque force ou quelque contrainte, qui nuirait à l’effet que le roi désire. » (21 octobre 1599.)
Lorsque, sur la fin de sa vie, il apprit les premiers événements de juillet 89, il en conçut autant de méfiance et de doute que d’espérance ; les premiers meurtres, certaines circonstances dont la Révolution était accompagnée dès l’origine, lui semblaient fâcheuses, affligeantes : « Je crains que la voix de la philosophie n’ait de la peine à se faire entendre au milieu de ce tumulte. » — « Purifier sans détruire », était une de ses maximes, et il voyait bien tout d’abord qu’on ne la suivait pas. […] Par l’argument qu’il contient contre une Providence particulière, quoique vous accordiez une Providence générale) vous sapez les fondements de toute religion : car, sans la croyance à une Providence qui connaît, surveille et guide, et peut favoriser quelques-uns en particulier, il n’y a aucun motif pour adorer une Divinité, pour craindre de lui déplaire ou pour implorer sa protection.
Le culte des femmes, chez nos premiers aïeux, se transformera en galanterie sous Louis XIV, et subira une bien autre métamorphose sous la Régence ; mais ne craignez jamais que chez nous les femmes soient considérées autrement que comme la noble compagne de l’homme. […] Ne craignons pas maintenant d’entrer dans quelques détails.
Un critique récent28 n’a pas craint de l’affirmer : « L’esthétisme dont se réclament tant de colères intransigeantes ; préraphaélites et autres, et qui, évidemment ne comprennent rien à la pensée de leur maître, le grand loyal, candide et subtil Ruskin…. […] On le voit donc, l’art moderne a fait entrer la lumière et l’air dans le royaume de la peinture, qui craignait jusqu’ici de voir son aristocratique visage vulgarisé par de tels éléments.
Le meilleur Ecrivain est toujours celui qui se fait une objection secrette à lui-même sur ce qu’il écrit ; qui l’écoute, qui la pèse & qui ne continue à écrire qu’après y avoir répondu d’une maniere assez satisfaisante pour qu’il n’ait point à craindre de n’y avoir point fait assez d’attention. […] Non : chaque Être a son cachet particulier ; & se métamorphoser, c’est s’anéantir ; ne craignez point d’être taxés de singularité : ce qui est regardé aujourd’hui par la foule profane comme un sacrilège, deviendra demain l’objet de sa vénération. […] Enhardis par la voix d’un Philosophe qui connoît l’homme, la Nature & ses vrais rapports, nous ne craindrons plus désormais de heurter les petits préjugés qui parmi nous arrêtent à chaque pas le sentiment & la pensée. […] On n’a rien à craindre de la renommée de Térence, ni de celle de Platon, & on les exalte outre mesure ; mais il faut trouver à redire à ce qui se fait de notre tems. […] Que l’on ne craigne point que l’on puisse imiter trop fidèlement la Nature ; ce qui nous déplaît même dans la Nature, plaît beaucoup dans une copie fidelle en tant qu’imitation.
Tant qu’on n’aime que les livres, tant qu’on sait s’occuper, il n’est point à craindre qu’on donne dans des travers. […] On l’évite, on le redoute, & l’on ne veut être ni son ami, ni son ennemi, par la raison qu’on craint d’être compromis ou calomnié. […] Mais si cela est, pourquoi craignent-ils tant le ridicule ? […] Ils craignent l’autorité qui peut les frapper, & qui est toujours prête à juger les délits. […] Dès-lors, il n’y auroit plus de mauvaises années à craindre, plus de dettes à contracter, plus de créanciers à redouter….
On ne lui en fait point accroire, et il ne craint même pas de montrer du parti pris. […] Et il n’y a pas à craindre pour votre bourse ni pour votre santé. […] — Je le crains, mais qu’importe ! […] Quand il se promène dans un jardin, on craint qu’il ne grimpe sur les arbres. […] — se dit-elle, — que celui-ci craigne pour sa vie, que celle-là redoute la fièvre et la peste !
Si celui qui entreprendra un si grand ouvrage ne se sent pas assez fort pour ne point avoir besoin de conseil, le mélange sera à craindre, et par ce mélange une espèce de dégradation dans l’ouvrage… La simplicité en doit être le seul ornement.
Ainsi la danse d’Orient nous envahit, et c’est pourquoi je ne crains pas de jeter ici le cri d’alarme, non en moraliste (je sens trop mon indignité), mais en brave Occidental et en honnête Arya que je suis.
Le gouvernement français n’a pas proposé le plébiscite en Crète ; il n’a pas fait cette démonstration, inutile dans le présent, mais nullement dangereuse, conforme à notre mission dans le passé et à notre intérêt dans l’avenir, — parce qu’il a craint d’être plus magnanime que la nation.