Il nous montrait par des subtils rapprochements tout ce que Lamartine et Hugo doivent à cet étonnant précurseur, qu’il considérait comme un créateur de poésie et de langue françaises. […] Heredia ne plaçait personne au-dessus de Balzac, qu’il considérait comme le père du roman français, une puissance devant laquelle il fallait s’incliner. […] De son côté, Heredia considérait le duc de Broglie comme un historien distingué, expert à faire revivre les vieux documents dans le plus noble des styles. […] De son côté, Heredia considérait le duc de Broglie comme un historien distingué, expert à faire revivre les vieux documents dans le plus noble des styles. […] Iphigénie finit par être considérée par ses admirateurs comme une œuvre absolument personnelle.
Bertrand a raison lorsqu’il écrit que ce serait faire injure à Flaubert que de considérer Salammbô comme une reconstitution historique. […] Le temps et la peine qu’il employait à écrire une page ont été considérés comme une raison pour que cette page fût parfaite. […] La distinction paraîtra plus claire si on considère des exemples-limites. […] Carrère, aime Mistral, considère Mistral comme un centre d’intelligence et d’action, formule une discipline mistralienne. […] Il reconnaît le génie de la plupart d’entre eux mais considère la beauté de leurs œuvres comme d’autant plus pernicieuse qu’elle est plus parfaite.
Ne nous lassons point de contempler sans cesse les chefs-d’œuvre, de les considérer dans leurs parties et dans leur ensemble, à l’exemple de ces élèves de Phidias, qui, frappés de la beauté des statues sorties de ses mains, n’apprenaient le secret de l’art qui les créa qu’en les examinant de tous côtés, et qu’en se consultant pour les exposer au jour le plus favorable, ou les mieux éclairer de toutes parts aux lampes de l’atelier qui les rassemblait. […] On considérera que Plutarque fut plus un historien moraliste qu’un arbitre du goût, que Voltaire condamna plus d’une fois inattentivement les anciens dont le génie n’était pas en accord avec son esprit, et que La Harpe transmettait souvent les idées de son maître sans les examiner assez scrupuleusement. […] Observations utiles au bon choix de la Fable Une autre qualité à considérer dans le choix du fait, c’est qu’il puisse intéresser généralement la multitude des spectateurs. […] La mesure de l’action ne demande pas notre examen entier : nous l’avons considérée en partie dans nos leçons sur le genre tragique. […] Ce sont là, je le répète, les différences à considérer entre le burlesque et le ridicule, entre le plaisant et le comique.
J’ai plus de gloire que je n’en voudrais pour mon repos : le plus grand prince d’Italie avec toute sa cour me chérit et m’honore ; le peuple même me fait plus de caresses que je ne mérite ; il m’aime sans me connaître, car je me montre peu, et c’est peut-être à cause de cela même que je suis aimé et considéré. […] Après les compliments ordinaires et quelques questions que je lui fis sur votre compte, je me mis à considérer sa grande taille, sa physionomie tranquille, la douceur de ses manières et de ses propos. […] « Qu’elle daigne être accorte et souriante à mon passage de ce monde à l’autre, jour qui s’approche enfin de moi ; qu’elle vienne au-devant de mes pas, et que telle que, la résurrection l’a faite, elle m’appelle et m’attire à elle là-haut. » XXVI Quelques jours plus tard il considère sa caducité croissante et redouble d’impatience de voir briser les derniers liens qui le retiennent à la vie.
Enfin, je considérais que, quoique exempt de l’ambition du cardinalat, toutefois, en le regardant comme le terme honorable de la carrière entreprise, l’auditorat de Rote m’y conduisait lentement, c’est vrai, mais certainement, sans avoir besoin de mendier la faveur ou la bienveillance de qui que ce fût, ni de faire la cour à personne, puisque le décanat de la Rote mène à la pourpre d’après l’usage, quand le doyen n’a pas démérité et que l’on n’a véritablement rien à lui reprocher. […] Au moment où il me chargea de saluer de sa part le duc Braschi, son neveu, qui habitait Venise et qu’il avait eu la douleur, peu auparavant, de voir arracher d’auprès de lui dans cette même Chartreuse, je jurai à ses pieds que je considérerais partout, en tout temps et dans n’importe quelle occasion, comme une dette la plus sacrée, d’être attaché à sa famille jusqu’au point de devenir pour elle un autre lui-même. […] Il lui exposa donc toute son idée, et lui fit considérer comment, dans l’impossibilité d’arriver à l’élection de Mattei ou de tout autre de sa faction, Chiaramonti était incontestablement le plus capable dans le parti opposé ; qu’il fallait en conséquence se tourner de son côté, afin de donner un chef à l’Église.
De même, si l’on considère ses procédés d’écriture par le contenu et non plus par le contenant, les faits aussi soigneusement élus que les mots, forcés d’ailleurs d’être tels qu’on les puisse exprimer dans une langue déterminée sont significatifs pour qu’ils donnent lieu à de belles phrases, et significatifs encore, parce qu’ils résultent d’un choix d’où le banal est exclu. […] La suite des visions n’est pas clairement symbolique ; chacune d’elles est non de fantaisie, mais extraite de livres et condense en quelques lignes tout un ordre de renseignements positifs ; enfin elles sont choisies aussi pour leur beauté et leur mystère ; à tel point que l’on peut tour à tour considérer la Tentation soit comme un poème didactique, soit comme un tableau des époques antiques jusqu’au bas-empire, soit comme un admirable et précieux ballet où se mêlent la fantaisie et les magnificences. […] Mes accès antérieurs ont eu lieu par violations exercées sur ma personne ; mais le bras de Dieu s’est appesanti d’une manière effrayante sur ceux qui ne sont pas revenus à lui… etc. » Que l’on fasse abstraction de l’absurdité des idées et que l’on considère seulement la brièveté et la rondeur des phrases, leur suite incohérente ou faiblement liée, toute l’allure mesurée et cadensée de ce petit morceau ; il semblera incontestable aux personnes qui ne répugnent pas par préjugé à l’assimilation d’un fou et d’un homme de génie, que certains passages de Flaubert sont l’analogue lointain et cependant exact de cette littérature d’asile.
Nous trouverions partout que c’est l’émotion qui est la mesure de la poésie dans l’homme ; que l’amour est plus poétique que l’indifférence ; que la douleur est plus poétique que le bonheur ; que la piété est plus poétique que l’athéisme ; que la vérité est plus poétique que le mensonge ; et qu’enfin la vertu, soit que vous la considériez dans l’homme public qui se dévoue à sa patrie, soit que vous la considériez dans l’homme privé qui se dévoue à sa famille, soit que vous la considériez dans l’humble femme qui se fait servante des hospices du pauvre et qui se dévoue à Dieu dans l’être souffrant, vous trouveriez partout, disons-nous, que la vertu est plus poétique que l’égoïsme ou le vice, parce que la vertu est au fond la plus forte comme la plus divine des émotions.
C’est lui, l’auteur de Werther et de Faust, et qui s’y connaissait, qui a dit ce mot si juste : « J’appelle le classique le sain, et le romantique le malade. » Comme le classique, et même le romantique, font partie de la tradition, à la considérer dans toute sa série et dans l’étendue du passé, j’ai à m’arrêter à ce mot de Goethe, et je veux chercher à me l’expliquer devant vous. […] On est aussi honoré, considéré pour cela, et bien plus, que si l’on avait tenté un beau roman, un beau poème, les chemins de la vraie invention, les routes élevées de la pensée.
Au sein d’une Chambre divisée en partis violents, Tocqueville juge admirablement l’ensemble d’une situation ; sortant des questions trop particulières, il généralise ses Vues, remonte aux causes du mal et disserte sur les mœurs publiques ; il considère à bout portant la crise qu’il a sous les yeux, non au point de vue pratique, mais au point de vue historique déjà. […] En somme, la presque totalité de ces lettres sont étrangères à la poliùque, et la plupart sont, si je ne me trompe, extrêmement remarquables, abstraction faite même des idées et à ne considérer que leur mérite littéraire.
qu’elle ne cesse de faire à ton école le grave apprentissage des Muses ; qu’elle s’accoutume à considérer tes travaux, et qu’elle t’ait pour modèle dès ses jeunes ans ! […] Avec les légers défauts qu’une critique minutieuse y peut relever, les Épilogues de Virgile restent charmantes ; il ne faut point leur demander sans doute l’entière et expressive rusticité des Idylles de Théocrite, ni la réalité du cadre et de la composition ; mais ce serait une autre erreur que de les considérer comme un genre factice, allégorique, parce qu’il s’y mêle de l’allégorie et de l’allusion.