Il prend l’homme dans les conditions communes, les caractères dans le train de chaque jour, moyens et changeants. […] Mais le roman russe a trouvé son vrai public dans la jeunesse studieuse de toute condition. […] Gogol se trouvait dans d’heureuses conditions, refusées à tous les modernes faiseurs d’épopées. […] Telle est pourtant la condition de sa gloire : oublier et détruire ce qu’il a aimé, partir pour l’inconnu en tête de l’esprit de son temps. […] Ses flatteurs lui disent que c’est là une condition supérieure ; ils mentent.
Depuis quelques années, l’attention des philosophes et de tous ceux qui s’occupent sérieusement du problème social s’est tournée sur la condition de la femme, sur les changements de destinée auxquels elle était appelée, sur la fonction importante qu’elle aurait à remplir dans un ordre où l’on suppose que devront prévaloir l’égalité et la raison.
J’ai oüi dire à Monsieur Regis, célebre medecin d’Amsterdam, que depuis que l’usage des denrées dont je viens de parler, s’étoit introduit dans cette ville parmi les gens de toute condition, on n’y voïoit plus la vingtiéme partie des maladies scorbutiques qu’on y voïoit auparavant.
Lemercier avait mis chevaux au lieu de coursiers, essaye de déterminer les conditions selon lesquelles on peut introduire en vers les expressions communes. […] Celle qui, à vingt-cinq ans, avait débuté par se faire personne d’un certain âge ou même douairière du Marais, entre non moins exactement, à mesure qu’elle vieillit, dans les divers personnages de ce petit monde de dix à quatorze ans, en y apportant une morale saine, la morale évangélique, éternelle, qui s’y proportionne sans s’y rapetisser. « Son idée favorite, son idée chérie, est-il dit dans la préface d’une Famille, c’était que la même éducation morale peut et doit s’appliquer à toutes les conditions ; que, sous l’empire des circonstances extérieures les plus diverses, dans la mauvaise et dans la bonne fortune, au sein d’une destinée petite ou grande, monotone ou agitée, l’homme peut atteindre, l’enfant peut être amené à un développement intérieur à peu près semblable, à la même rectitude, la même délicatesse, la même élévation dans les sentiments et dans les pensées ; que l’âme humaine enfin porte en elle de quoi suffire à toutes les chances, à toutes les combinaisons de la condition humaine, et qu’il ne s’agit que de lui révéler le secret de ses forces et de lui en enseigner l’emploi. » Comment Mme Guizot, de raison un peu ironique, d’habitudes d’esprit un peu dédaigneuses qu’elle était, se trouva-t-elle conduite si vite et si directement à cette idée plénière de véritable démocratie humaine ? […] L’application des principes varie si souvent, les règles sont sujettes à tant d’exceptions, qu’un traité de ce genre ne saurait être trop court, parce qu’on ne peut le faire assez long ni le composer d’idées assez générales pour qu’il soit susceptible de s’adapter à toutes les conditions particulières. » Sous forme de lettres d’une belle-mère à son gendre (thermidor an XIII), elle avait parlé du plus ou moins de convenance de l’éducation publique pour les femmes, et s’était prononcée contre, avec un sens parfait, mais avec beaucoup de gaieté aussi ou plutôt de piquant, et de son ton le plus dégagé d’alors.
Nous eûmes, sans nous être entendus, et à la différence près du talent, la même pensée née du même temps : faire descendre la poésie des nuages, et l’introduire comme un hôte de tous les jours et de toutes les conditions au foyer domestique de famille, chez le savant comme chez l’ignorant, chez le riche comme chez le pauvre ; changer en pain quotidien de toutes les âmes pensantes ou aimantes cette ambroisie poétique jusque-là réservée aux dieux de ce monde. […] Ne me plaignez pas ; toute femme apprend de bonne heure à servir selon la vocation qui lui est assignée par sa condition. […] “J’avais conçu peut-être, dit-elle, l’idée de devenir un jour digne de son choix ; mais vous me faites sentir ma folie, la différence irrémédiable de nos deux conditions, et la distance qui existe entre le jeune homme riche et la jeune fille pauvre. […] Goethe, en cela, participait beaucoup du génie de Machiavel, de Bacon, de Voltaire, de M. de Talleyrand, hommes très supérieurs en intelligence, très inférieurs en conscience, mais professant tout haut ou tout bas, à l’égard des formes sociales, la politique du mépris ; politique selon nous coupable, parce qu’elle désespère, mais politique bien explicable par le spectacle des impuissances éternelles des sages à améliorer la condition des insensés.
C’est pour arbitrer entre ces deux ou plusieurs solutions égales, c’est-à-dire qui satisfont également aux conditions de la dernière solution déductive, que Descartes fait réintervenir l’expérience. […] Toute la question est en effet de savoir si la pensée elle-même n’entre point dans de certaines conditions, si elle n’est point soumise à de certaines conditions générales de l’homme et de l’être, qui sont des conditions organiques, et dont l’une précisément serait que tout vaut mieux que de tourner en rond.
Il dit à la duchesse : Si je dois être le chef dans ce pays, je renonce à bien des choses ; mais écoutez ce que j’exige — ne demandez jamais qui je suis ; à cette condition, je demeurerai avec vous. […] Lichtwelt (le monde de la lumière) : optique Préparé par toutes les conditions analysées plus haut, le spectateur se trouve enfin en présence du drame. […] Après avoir exposé sa théorie, Wagner en vient à son application pratique. — Avant tout, il est une condition nécessaire à la représentation d’une œuvre quelconque, et Hector Berlioz l’avait vue, en même temps que Wagner cette condition seule obtenue, le théâtre pourra avoir une signification, et, en France, dans le pays où fleurit l’espèce cabotine, nous sommes encore loin de l’admettre.
Albert Millaud, énonçant les fantaisistes conditions auxquelles seront soumis les auditeurs de Lohengrin. […] Lamoureux, dans d’excellentes conditions artistiques, aurait dû être faite depuis longtemps. […] Nous les admettons en attendant pour passer le temps, à condition qu’ils s’inclineront devant le MAITRE, sans conditions.
« J’ai une sensation de ténèbres, puis vient un changement qui amène une sensation de lumière ; durant ce changement, les deux sensations, ou du moins le résidu de la première et le commencement de la seconde, existent simultanément ; l’état composé de conscience qui en est le produit est une sensation de différence97. » Cette théorie, selon nous, montre bien quelles sont les conditions du sentiment de différence : deux états et un état mixte où les autres coexistent pendant un instant, autant du moins qu’ils ne sont pas absolument exclusifs l’un de l’autre. […] Une sensation, selon nous, n’existe en elle-même qu’à la condition d’exister aussi pour soi à quelque degré, et il n’y a pas plus de sensation absolument inconsciente que de souffrance inconsciente ; or, par cela même qu’un état de conscience est senti, on peut dire aussi que, dans la même mesure, il est connu comme tel. […] Mais elles ne sont pas d’abord en nous à l’état d’idées pures ; ce sont des lois concrètes qui président au développement de nos appétitions et de nos actions, parce qu’elles sont les conditions de notre existence même. […] La pensée et ses « idées » nous apparaîtront ainsi, non comme des intuitions d’un monde intelligible, à la manière de Platon, ni comme des formes sans contenu, à la manière de Kant, sortes d’ouvertures vides sur un monde inconnaissable, mais comme des forces actives de conservation et de progrès, ayant leur origine dans le désir, leur effet dernier dans le mouvement, contenant ainsi en soi des conditions de changement interne et externe qui en font de véritables facteurs.
Je sais bien qu’au fond et à la rigueur elle peut se défendre ; car, si vous supprimez dans l’amitié tout ce qui en fait le charme et le prix, si vous vous plaisez, par supposition, à retirer une à une toutes les qualités de votre ami ; si, au lieu d’un homme libéral et généreux, vous en faites subitement un maniaque qui tourne à l’avare ; si, au lieu d’un esprit libre, vous supposez qu’il soit devenu sectaire ; si, au lieu d’un être intelligent, vous le supposez en décadence, en enfance, et n’étant plus lui-même, il est bien clair que les conditions de l’amitié sont changées. […] Mais surtout le plaisir de la conversation lui paraît augmenter avec les années et devenir supérieur même à celui de la lecture : il en indique les conditions, il en mesure les agréments et les degrés ; il le différencie selon les sexes. […] Je ne prétends pas dire, assurément, qu’il n’y ait plus lieu aux convenances des esprits et des âmes, ni à ce noble sentiment de l’amitié ; mais la forme où nous le voyons se produire chez Saint-Évremond a notablement changé avec les conditions de la société elle-même.