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1080. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Fontenelle, et le père Baltus. » pp. 2-16

« Mréo vouloit que tous ses ministres fussent eunuques, condition très-dure, & qu’on n’avoit point jusqu’alors imposée ; & cependant elle ne les faisoit mutiler que d’une certaine façon qui n’empêchoit pas les maris de se plaindre encore d’eux.

1081. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

Son ajustement n’a pas le sens commun, son élégance jure avec le lieu et la condition des personnages.

1082. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre III. Mme Sophie Gay »

C’est que le talent de cette femme qui a eu sa minute de célébrité ne fut pas assez grand pour l’arracher à cette triste et vulgaire condition de bas-bleu, dans laquelle reste toute femme égarée dans les lettres, qui n’a pas nettement du génie.

1083. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

Laïs, Phryné, Ninon de Lenclos, Henriette Wilson, lady Hamilton, toutes les célèbres courtisanes qui ont fait boire les grands hommes ou les sots de leur temps dans cet abreuvoir de bêtes à cornes qu’on appelle la coupe de Circé, peuvent donc venir individuellement et tour à tour se ranger sous un regard grave, mais à la condition que ce regard, après s’être abaissé sur elles, saura se relever !

1084. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIV. Vaublanc. Mémoires et Souvenirs » pp. 311-322

C’est celui où Julien se dit en parlant de la femme qu’il aime et en mettant un pistolet chargé dans sa poche : « Je la presserai dans mes bras ce soir, ou je me brûlerai la cervelle. » À chaque péril qui peut le démoraliser, à chaque fatigue qui tombe sur son âme, Vaublanc a mieux que le pistolet de Julien ; il a son mépris qu’il se parle et qu’il se tient toujours chargé sur le cœur. « Tu es un lâche si tu fais cela », dit-il, et il ne le fait pas, le noble homme ; et il continue de vivre dans des conditions d’existence intolérables, traqué, mourant de faim, persécuté de gîte en gîte, mais ne voulant pas émigrer et ne voulant pas que ses ennemis qui le poursuivent pour le jeter à l’échafaud, aient plus d’esprit que lui en le prenant !

1085. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

… « L’Histoire — écrivait-il, dans ce style anglais et whig qui n’est qu’à lui, — l’Histoire, cette province de la littérature, est comme un terrain contesté placé sur la limite de deux territoires différents et sous la juridiction de deux pouvoirs hostiles, et, comme tous les terrains dans ces conditions d’existence, il est nécessairement mal défini, mal cultivé et mal administré.

1086. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « W.-H. Prescott » pp. 135-148

Il est donc dans les meilleures conditions d’ignorance pour prendre feu bêtement et éloquemment (car la bêtise et l’éloquence peuvent parfois aller ensemble, cela s’est vu !)

1087. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

Eh bien, la première condition de tout cela, et quelle qu’eut été la solution à laquelle se fût arrêté l’historien, c’était une de ces fermetés d’esprit qui ne se laissent pas entamer, et ce bon sens, le premier degré de la force intellectuelle, comme le grand sens, en est le second !

1088. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

», au lieu de nous donner de vraies lettres inspirées, comme Mesdames de Souza et de Staël savaient en écrire à ceux qui avaient le bonheur d’être aimés d’elles ou de leur plaire, — car on n’écrit bien les lettres qu’à ces conditions ! 

1089. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VI. Jules Simon »

Elle a donc, il faut en convenir, toutes les conditions d’une popularité immense, car il est des temps pour niaiser, — a dit Pascal ; Pascal qui ne se doutait guère, quand il criait sa torture de sceptique, des citateurs qui devaient lui venir, et qui s’en serait allé à la Trappe, pour ne plus rien dire, s’il avait pu les deviner !

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