Mais tous ces dons de naissance furent mis à mal par sa naissance sociale ; et, comme dans l’explication de la Princesse Palatine pour faire comprendre l’inutilité des puissantes et charmantes facultés de son fils, son père à lui, Chasles, fut la fée méchante qui frappa et faussa les siennes. […] Dans la notice que Philarète Chasles a consacrée à Macaulay, c’est bien plus de l’auteur du Guillaume III qu’il s’est occupé que du reviewer, qui, pour les connaisseurs, valait cent fois mieux que l’historien, et il n’est pas étonnant qu’il l’ait jugé avec la bienveillance d’un whig qu’il était lui-même et qui, par conséquent, ne pouvait rien comprendre à la beauté morale de Jacques II, — méconnu par toute l’Angleterre et par la France, très humble servante de l’Angleterre, — de ce Jacques II qui aura un jour son historien si Dieu prête vie à celui qui écrit ces lignes, de ce Roi qui n’a eu que le tort grandiose de rester fièrement catholique, quand la masse imbécile — comme toute masse — ne l’était plus, et qui oppose à la grivoiserie sceptique d’Henri IV écrivant à sa maîtresse Corisandre : « Paris vaut bien une messe », le mot plus grand : « un royaume ne vaut pas une messe », et, pour une messe, perdant héroïquement le sien ! Ni Macaulay, le whig, ni Philarète Chasles, Anglais jusqu’aux moelles de ce livre, ne pouvaient comprendre cela… Chasles, de pénétration historique, n’est pas plus grand que Macaulay. Il n’a rien compris à Jacques II non plus.
C’est de l’esprit humain agissant et organisé ; et l’esprit humain comprend ici et ne comprend pas là, protège ici et là sacrifie, a des entrailles un jour et n’en a pas le lendemain ! […] Grossier de plus en plus, détourné des choses de l’âme, ce monde de nos jours, qui a inventé le mot d’utilitaire pour cacher l’égoïsme des cœurs matériels, comprendra-t-il un seul mot de cette autobiographie d’Alfred de Vigny, — peut-être, hélas ! […] A ce point de vue, pour les esprits, pour les rares esprits qui y comprendront quelque chose, rien de si beau et de si navrant que ce livre… depuis Pascal !
Tout à coup il a une pensée : pourquoi ne tenterait-il pas un dernier effort, en se montrant aux hommes qui ne veulent plus l’entendre, et en leur empruntant quelques-uns des mots nouveaux qu’il entend parfois sans les comprendre ? […] Celui qui a compris ce que signifie Westminster s’incline, saisi de la profonde majesté de ce lieu. […] Comprend-on quel lien peut constituer dans les âmes ce culte grandiose, et que c’est précisément ce lien qui manque à nos êtres épars et dissociés ? […] Le fait d’une si forte majorité est tellement inconcevable, que je découvre l’expression d’une surprise dans ce passage d’une petite brochure de propagande consacrée au Sacré-Cœur de Montmartre : « Tous les députés qui votèrent cette loi comprirent-ils l’importance de leur acte ?
Scudo le comprit et renonça à la composition, après avoir abdiqué le professorat. […] On comprendra le motif de ce redoublement de sévérités de ma part. […] S’il ne le comprend pas, pourquoi fait-il de la critique ? […] Le mot se comprend de reste. […] On a de singulières façons de comprendre le théâtre en France.
Si la fonction ne se comprend que par la structure, on ne peut démêler les grandes lignes de la structure sans une idée de la fonction. […] On comprend aussi que la crainte soit proportionnée à la gravité du danger. […] On comprend donc que celle-ci tienne la première place dans l’histoire des religions. […] La seconde ferait comprendre dans une certaine mesure, croyons-nous, cette chose singulière qu’est le totémisme. […] C’est en les opposant tout de suite l’une à l’autre qu’on les comprendrait le mieux.
Il est aisé de comprendre que le phénomène affectif et l’invention soient assez étroitement liés. […] Nous comprendrons ainsi certains caractères de l’invention et de l’esprit créateur qui dérivent de ce fait. […] Elle comprend une bonne part d’éléments fournis par l’habitude, par l’instinct, par la routine, imposés par le milieu. […] Mais il remarque de graves défauts dans la façon dont il a compris le sujet. […] En considérant le prix dont la société paye une amélioration, ou n’excuse pas, mais on comprend la haine du pur conservateur pour toutes les innovations, comme l’on comprend, pour des raisons semblables et opposées, la violence du révolutionnaire.
Du moins c’est comme cela que je comprends le mot quand je l’emploie dans ce cas. […] La haine se comprend très bien. […] Y a-t-il beaucoup d’hommes — femmes comprises — qui ne soient pas taquins ? […] Si Léon Say, décidément, n’est pas compris, si M. […] L’auteur n’a pas compris que cela est presque exclusif de ceci.
Je n’ai jamais compris l’épisode de Brunetto Latini et, soit dit en passant, je comprends encore moins les commentateurs qui notent « la pensée touchante » que Dante donne à son maître et ami ! […] Je ne comprends pas, je comprends moins que jamais qu’on lui ait dénié les qualités d‘un poète. […] Cette période, de 1564 à 1762, comprend deux siècles. […] Une hiérarchie bien comprise, ce sont des libertés qui se commandent. […] Vous comprendrez aussi le roman de Claire.
Il ne faut pas laisser lire notre douleur Par les indifférents dont le regard épie Tout ce qui sert de proie à leur sarcasme impie : Si jeune, ô mon enfant, tu l’as compris déjà ! […] La fascination des sombres harmonies Des forêts et des flots, de la foudre et des vents, Qui faisait déborder en notes infinies Mon sein tumultueux, plein aussi d’ouragans ; Cet éblouissement ne me verra plus, folle, Révéler mon angoisse au monde indifférent, Qui nous raille ou nous rit d’un rire bénévole : Rien à l’homme jamais, tout à Dieu qui comprend !
C’est ce qu’on appelle comprendre un sujet. […] Profondément incapables, ainsi que Descartes, de comprendre la communication de l’esprit et de la matière, ils ont étudié avec une incroyable finesse l’action et les réactions d’une âme sur une âme, d’une idée sur un sentiment, d’une passion sur une raison : jamais, ou à peu près, l’influence du tempérament, ou du monde sensible.