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703. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

J’y mettrais Molière, le génie poétique le plus complet et le plus plein que nous ayons eu en français : Molière est si grand, disait Goethe (ce roi de la critique), qu’il nous étonne de nouveau chaque fois que nous le lisons. […] Je ne veux pas continuer ici plus longtemps cette description qui, si elle était complète, tiendrait tout un livre.

704. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame, duchesse d’Orléans. (D’après les Mémoires de Cosnac.) » pp. 305-321

Cosnac complète ici une lacune qui se trouve dans l’histoire de Mme de La Fayette, et il nous fait entrer dans les misères quand l’autre nous a donné le roman. […] Il ne laisse éclater que sa douleur, et c’est ici que je demande à citer en entier une page qui fait honneur à celui qui l’a écrite, et qui complète bien le concert d’oraisons funèbres dont Madame a été l’objet : Je n’entreprendrai pas, dit-il, d’exprimer l’état où je me trouvai (en apprenant la nouvelle de cette mort).

705. (1889) Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle

Et ainsi de ces résultats (pour donner ici un exemple de cette nomenclature,, complète au Traité), apparurent : les î, i, ie, iè, ié, par exemple, dont sont les plus nombreux et hauts les harmoniques, correspondent aux violons, contre-basse, basse, etc., — et c’est vulgaire que ces instruments sont essentiellement pour la représentation des plus aiguës exaltations, montées à la douleur même, dans l’amour, la prière, etc. […]   Ces choses dites rapidement, qu’il me soit permis de montrer que cette forme nouvelle de l’expression de l’idée, l’Instrumentation poétique, enferme et perd en elle tous les modes d’art : Elle est l’éloquence, évidemment : plastique pour la variété la plus ordonnée des rythmes : picturale, parce que (nous avons négligé de le dire au long) le moins de hasard a été établi aussi pour la coloration à attribuer aux voyelles, que la généralité des vues maintenant, c’est un fait scientifique, distingue nettement de telle ou telle couleur : musicale parce qu’elle est le sens enfin trouvé du langage, qui, scientifiquement, est musique, et qu’elle est l’immatérialité des instruments de la musique proprement dite : Elle est, au gré de la pensée qui la conduit et la mesure, la plus complète et intime possibilité de mouvement intellectuellement exprimé.

706. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre I : Principe de la métaphysique spiritualiste »

Les papiers de Biran eurent le bonheur de rencontrer également un éditeur dévoué et passionné qui, avec des soins infinis et de sérieux sacrifices, nous a donné tout ce qui restait de lui, à savoir un Journal, confession psychologique des plus attachantes, et trois volumes d’écrits philosophiques, parmi lesquels l’œuvre la plus complète et la plus étendue de Maine de Biran : l’Essai sur les Fondements de la Psychologie. […] Que devient l’âme dans ces états d’évanouissement, dans cette aliénation de conscience, dans cette perte et cet oubli de soi-même, en supposant qu’il y ait oubli complet ?

707. (1891) Esquisses contemporaines

De plus, l’unité de marche était si complète, tout se tenait et s’enchaînait d’une si admirable manière que les plus timides en étaient affermis. […] Grâce à notre appauvrissement et aux efforts d’une instruction d’année en année plus intense et plus complète, ils devinrent nos maîtres comme nous avions été les leurs. […] Bourget est certainement plus complet que poète. […] Il doit être particulièrement net, limpide et complet chez l’artiste, dont il constitue, somme toute, la faculté maîtresse. […] Nos métamorphoses sont progressives et rarement complètes.

708. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Biot » pp. 306-310

Biot a voulu lire lui-même son discours ; il a pensé que la personne même donnait un intérêt de plus aux paroles, qu’elles n’avaient tout leur sens et tout leur accent que sur les lèvres de celui qui les disait comme il les avait trouvées ; et en effet, si la physionomie avec sa finesse, si le geste dans son naturel et sa bonhomie pouvaient suppléer au timbre et à l’organe, on aurait eu un plaisir complet.

709. (1874) Premiers lundis. Tome I « Œuvres de Rabaut-Saint-Étienne. précédées d’une notice sur sa vie, par M. Collin de Plancy. »

Ces trois dernières années mémorables sont à ses yeux un grand drame complet qui a eu son commencement, son milieu et sa fin.

710. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur : Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome III. »

On perdit de la sorte quatre séances, c’est-à-dire quinze jours, et l’on finissait à peine d’arrêter les mesures, lorsqu’on apprit l’invasion du duc de Brunswick, la terreur des Hollandais, la défection du prince de Salm, qui les commandait, la prise de leurs villes et l’achèvement complet d’une révolution qui livrait cette république au stathouder et à l’Angleterre.

711. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Gilbert Augustin-Thierry »

L’histoire d’une famille peut exiger des siècles et des siècles pour que le drame moral y soit complet : patiens quia æternus.

712. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chénier, André (1762-1794) »

. — Œuvres complètes, sous la direction de Henri de Latouche (1819). — Œuvres (éditions de 1862 et de 1872) avec commentaires de Becq de Fouquières.

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