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1377. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

… L’ennui que sainte Thérèse a de la vie… La persécution de cet inexorable ennui qui fait le fond de la vie humaine… » Et Fénelon : « Le monde me paraît une mauvaise comédie… Je me méprise encore plus que le monde ; je mets tout au pis-aller, et c’est dans le fond de ce pis-aller pour toutes les choses d’ici-bas que je trouve la paix. » — « Je sais par expérience ce que c’est que d’avoir le cœur flétri et dégoûté de tout ce qui pourrait lui donner du soulagement… Je tiens à tout d’une certaine façon… mais d’une autre j’y tiens très peu… Si vous me demandez ce que je souffre, je ne saurais vous l’expliquer… »   Je pourrais continuer indéfiniment à cueillir pour vous ces fleurs d’ennui.

1378. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Voulez-vous que je vous dise qui, au cas où il aurait été, soit dégoûté, soit détourné de la politique, nous eût donné, soit sous forme de souvenirs, soit sous forme d’affabulations romanesques, soit, et surtout, sous forme de comédies décemment aristophanesques, des œuvres admirables de vérité et de relief et de vie ? […] Égoïste, autoritaire, volontaire, indépendante et individualiste jusqu’à en être antisociale et comme « anarchiste », l’Américaine veut « vivre », pour employer le mot féminin qui était si à la mode dans les comédies françaises d’il y a dix ans, et qui commence, heureusement, à être désuet ; elle veut vivre, c’est-à-dire s’amuser, s’amuser et s’amuser encore, par le luxe, par les voyages, par les fêtes, par une trépidation perpétuelle, surtout par le seul fait, très amusant, comme on sait, et qui a son ivresse, de dépenser l’argent et de le jeter à pleines mains dans toutes sortes de fantaisies et, du reste, dans n’importe quoi, pourvu qu’il cascade comme le Niagara.

1379. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Manzoni sentit de bonne heure, et peut-être aussi il s’exagérait un peu cet inconvénient ; le fait est qu’il ne voyait jamais sans un plaisir mêlé d’envie le public de Paris applaudir en masse aux comédies de Molière ; cette communication immédiate et intelligente de tout un peuple avec les productions du génie, et qui, seule, peut attester à celui-ci sa vie réelle, lui semblait refusée à une nation trop partagée et comme cantonnée par dialectes ; lui qui devait réunir un jour toutes les intelligences élevées de son pays dans un sentiment unanime d’admiration, il ne croyait pas assez cette unanimité possible, et en tout cas il regrettait que la masse du public n’en fît pas le fond.

1380. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Il est question de l’intérieur aristophanesque du gouvernement de la Défense nationale, d’Arago que Saint-Victor appelle un vrai Pantalon de la Comédie italienne, de Mahias, de Gagneur, de… On parle de la publication de la Correspondance de l’Empereur.

1381. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Ils comprirent qu’il faut à un certain moment être boulangiste, et socialiste à un autre ; qu’on rédige un roman anarchiste à l’heure où l’anarchisme est respiré avec bienveillance, et une comédie parlementaire quand le Parlement compromis est le sujet des conversations au déjeuner des gens simples : ainsi l’on devient soi-même un sujet de conversation ; ainsi l’on arrive à hanter doucement l’esprit de ceux-là même que l’on bafoue et que l’on méprise.

1382. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Pourquoi jouez-vous la comédie de me croire aveuglée et affolée de vanité ?

1383. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

. — Nulle part la saillie des caractères n’est si nette et si forte que dans ses comédies. […] Les lecteurs intelligents le devineront, et il ne faut écrire que pour les lecteurs intelligents ; laisser le bavardage aux bavards, ne prendre que l’essentiel, ne le traduire aux yeux que par des actions probantes, concentrer, abréger, résumer la vie, voilà le but de l’art. — Du moins, tel est le sien, et il l’atteint mieux encore dans ses récits que dans ses comédies ; car les exigences de la mise en scène et de l’effet comique ne surviennent pas pour grossir les traits, charger la vérité, mettre sur la figure vivante un masque de théâtre.

1384. (1899) Arabesques pp. 1-223

Puis des comédies dont le principal attrait consiste en ceci que le protagoniste répète le mot : « Merde » à peu près toutes les trois phrases.

1385. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Cette privation soit dit en passant a été certainement pour lui extrêmement cruelle, et l’origine d’une nostalgie si violente que par pudeur il ne l’a jamais exprimée, sauf une fois dans la Prisonnière où il joue la comédie à Françoise pour lui faire croire qu’Albertine est très gentille pour lui et où il s’écrie : Il m’était si doux d’avoir l’air d’être aimé 70.

1386. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

. —  Vous voyez que la comédie n’est pas seulement au théâtre ; les grands et la reine elle-même deviennent acteurs.

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