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980. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Et il cite en exemple sa propre mère : « Jamais, dit-il, mère n’aima son fils mieux que la mienne ; mais c’était sans que je m’en aperçusse. […] » Et il cite en note le Fils naturel, de M.  […] Il remarque très justement que « l’alexandrin le plus ampoulé est plus proche de la vérité que cette prose à la fois vulgaire et prétentieuse. » Il en cite des exemples — que je cite après lui parce qu’on ne saurait s’en lasser — ; ces propos d’un amant qui lutte contre sa passion : « Sortez de mon esprit, éloignez-vous de mon cœur, illusion honteuse ! […] On cite ses mots. […] les admirables vers ; et comme je voudrais tout citer !

981. (1927) Approximations. Deuxième série

La profondeur à la surface, songez, pour ne citer que des morts, à Montaigne et à Retz, à Saint-Evremond et à Rivarol, à Sainte-Beuve et à Barbey d’Aurevilly. […] Nous citions en commençant la parole de Delacroix : « Le premier mérite d’un tableau est d’être une fête pour l’œil ». […] Avec Degas on aboutit toujours à citer un mot de lui que tout le monde connaît. […] Laissons de côté les passages, d’ailleurs fort rares, où Jaloux cite en témoignage des fragments d’œuvres de Prémery, encore que celui sur lequel se clôt l’ouvrage ne soit pas indigne de son auteur : c’est dans ce domaine surtout que l’objection de Martineau a toute sa force. […] Citons en terminant le poignant paragraphe final des Profondeurs de la Mer.

982. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Faut-il citer des noms ? […] On pourrait citer quelques exemples de ce désaveu, où ce n’est pas le père qui renie son enfant, mais ce dernier qui entend rompre tous liens avec celui dont il reçut la vie ! […] Mon Dieu non, pas plus qu’un poème de cet André Chénier que nous citions tout à l’heure, pas plus qu’une aquarelle de Gustave Moreau, où ces âmes, mal satisfaites du présent, et qui avaient leurs raisons intérieures de l’être, célèbrent leur puissance de rêve et leurs regrets des temps disparus ! […] J’en citerai un seul exemple, qui vaut pour le reste. […] Je me représente le plus déterminé des Misogynes, et, pour n’en citer qu’un, le plus illustre, Schopenhauer, revenant sur cette terre, et choisissant dans son écritoire la plus aiguë de ses plumes pour juger la production féminine de ce temps.

983. (1932) Le clavecin de Diderot

A notre tour de citer parmi ce qui a été cité : Supposez au clavecin de la sensibilité et de la mémoire, et, dites-moi s’il ne répétera pas, de lui-même, les airs que vous aurez exécutés sur ses touches ? […] Parce qu’elle éclaire cette demi-page, il faut citer cette phrase, à la fin de l’article de M.  […] S’il est parlé de poésie, une phrase est à citer, celle de Lautréamont qui avait bien quelque titre à s’exprimer sur la matière : la poésie doit être faite par tous, non par un u.  […] A ce sujet, il importe de citer Feuerbach. […] Engels qui cite cette phrase de Hegel la commente en ces termes : La liberté n’est pas dans une indépendance illusoire par rapport aux lois de la nature, mais dans la connaissance de ces lois et dans la possibilité, fondée sur cette connaissance, de les faire agir, afin d’atteindre des fins déterminées.

984. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

Cela me confirme dans ma résolution de m’en tenir désormais uniquement à la nature : elle seule est d’une richesse inépuisable ; elle seule fait les grands artistes. » Ce que Werther dit là de la peinture, il l’entend également de la poésie : « Il ne s’agit que de reconnaître le beau et d’oser l’exprimer : c’est, à la vérité, demander beaucoup en peu de mots. » Et il cite en exemple une rencontre qu’il a faite, le jeune garçon de ferme amoureux de la fermière veuve, et amoureux tendre, timide, passionné : Il faudrait te répéter ses paroles mot pour mot, si je voulais te peindre la pure inclination, l’amour et la fidélité de cet homme. […] Saint-Preux, chez Jean-Jacques, n’a-t-il pas dit : « Assis aux pieds de ma bien-aimée, je teillerai du chanvre, et je ne désirerai rien autre chose, aujourd’hui, demain, après demain, toute la vie. » Goethe, qui cite ce mot du cœur en se l’appliquant, le renouvelle par une légère variante : « Avec vous (Lotte et Kestner), je désirais autrefois de cueillir des groseilles et de secouer des pruniers, demain, après demain, et durant toute ma vie. » J’ai dit qu’après les avoir quittés, il ne se mit pas tout aussitôt à écrire Werther.

985. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

L’exemple que vous me citez de Gros et de Gérard n’a rien à faire avec nous : l’envie, la jalousie les a épuisés ; nous n’en sommes pas là, du moins je ne le pense pas. […] Delaroche fils), que dans ce que je me suis permis de citer tout à l’heure et d’indiquer, je n’ai eu garde de rien trancher, de rien préjuger.

986. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [III] »

Du Bellay y met en contraste l’heureux poète qui brille et fleurit en Cour de France et les trois exilés, Magny, Panjas et lui-même, qui, pour s’être attachés à d’illustres patrons, sont comme relégués et échoués au loin sur les bords du Tibre ; il faut citer tout ce sonnet, qui est d’un sentiment tendre et d’une belle imagination : Ce pendant que Magny suit son grand Avanson, Panjas son cardinal, et moi le mien encore, Et que l’espoir flatteur, qui nos beaux ans dévore, Appaste nos désirs d’un friand hameçon, Tu courtises les rois, et d’un plus heureux son Chantant l’heur de Henri, qui son siècle décore, Tu t’honores toi-même, et celui qui honore L’honneur que tu lui fais par ta docte chanson Las ! […] On m’assure pourtant qu’il ne sera ni tout à fait inutile, ni désagréable pour ceux mêmes qui le savent déjà, de citer le sonnet célèbre, qu’on s’attend à lire chaque fois qu’il est question de Du Bellay ; j’obéis donc à cette observation qui m’est faite au dernier moment, d’autant plus que c’est la meilleure preuve que je n’ai pas surfait le poète : Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cestui-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge !

987. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

En lisant l’Essai, on y voit quelles connaissances nombreuses, indigestes, avait su amasser le jeune émigré ; quelle curiosité érudite et historique le poussait à la fois sur tous les sujets qu’il a repris dans la suite ; quelle préoccupation littéraire était la sienne ; quel souci de style, et d’exprimer avec saillie, avec éclat, tout ce qui en sens divers était éloquemment exprimable ; quel respect empressé pour tout ce qui avait nom d’homme de lettres, pour Flins, par exemple, qu’il cite entre Simonide et Sanchoniaton. […] À côté du penchant voluptueux, voilà tout aussitôt l’idée de l’honneur qui s’éveille : « car, ainsi que le remarque le poëte, les passions ne viennent jamais seules ; elles se donnent la main comme les Furies ou comme les Muses. » L’honneur donc (et nous citons toujours), l’honneur, cette exaltation de l’âme qui maintient le cœur incorruptible au milieu de la corruption, ce principe réparateur près du principe dévorant, allume en cette jeune âme un foyer qui ne va plus s’éteindre, et qui sera peut-être son principal autel.

988. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

Lucas-Montigny s’appuie en un endroit, sans en rien citer, d’un cahier de Dialogues dont Mirabeau parle souvent dans ses lettres du donjon de Vincennes. […] Béranger, le poëte, me disait un jour qu’une fois que les hommes, les grands hommes vivants, étaient faits types et statues (et il m’en citait quelques-uns), il fallait bien se garder de les briser, de les rabaisser pour le plaisir de les trouver plus ressemblants dans le détail ; car, même en ne ressemblant pas exactement à la personne réelle, ces statues consacrées et meilleures deviennent une noble image de plus offerte à l’admiration des hommes.

989. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Ils traduisent sans avertir, comme, aux figes précédents, on copiait les textes latins des anciens sans avertir non plus et sans citer. […] Comme échantillon du style bizarre et alambiqué, je citerai une lettre de François Ier, que le Recueil met à l’adresse de la duchesse d’Alençon, c’est-à-dire de Marguerite.

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