Montaigne cite, à l’appui de son dire, l’exemple de Pompée pardonnant à la ville des Mamertins en considération d’un citoyen généreux, et il l’oppose à ce que fit Sylla devant Péruse (ou plutôt Préneste), où il avait un hôte à la considération de qui il n’accorda rien. […] Il ne songe pas plus à dérober Montaigne qu’il ne songe à dépouiller tous ces auteurs latins dont les mots et les sentences, en leur langue, nourrissent, soutiennent à chaque instant son discours, et qu’il fait entrer continuellement dans sa trame sans les citer.
Il avait pour principe « d’éviter surtout de parler de soi, et de se donner pour exemple. » Il savait que « rien n’est plus désagréable qu’un homme qui se cite lui-même à tout propos. » Il ne ressemblait point à ceux qui, en vieillissant, se posent avec vous en Socrates (je sais un savant encore5, et aussi un poète80, qui sont comme cela), vrais Socrates en effet, en ce sens qu’avant que vous ayez ouvert la bouche, ils vous ont déjà prêté de légères sottises qu’ils réfutent, se donnant sans cesse le beau rôle, que, par politesse, on finit souvent par leur laisser. […] [NdA] Se rappeler sa conversation avec le chevalier de Méré ; je l’ai citée au long au tome CXI des Portraits littéraires (édit. de 1864), pages 119 et suiv.
Émile Chasles cite ce gentil dizain. […] Quoi qu’il en soit, ce poète de Toulouse, qui végéta toute sa vie dans les fonctions de président au présidial d’Aurillac, est un digne représentant des poètes disgraciés par la fortune, et dont le mérite n’a pu triompher d’une mauvaise étoile ; il a droit de se citer lui-même en exemple au malheureux Acanthe, et, pour mieux le consoler encore, il lui retrace les malheurs de leur père commun et de leur maître, Apollon.
Pour un homme qu’on dit n’avoir pas eu de goût aux études classiques, il s’occupe beaucoup des antiquités, et il cite assez de latin pour qu’on puisse croire que son premier biographe a exagéré sa répugnance et son ignorance à cet égard43. […] Faut-il leur citer un de leurs auteurs, leur grand chef politique, Rohan, qui leur dit : « Nous sommes si insensibles à notre félicité, que nous ne la connaissons que quand elle est passée.
Ils le laissèrent alors dans des mains pires que les leurs. » Au nombre des pires, et au premier rang, elle cite Laclos, présent au Palais-Royal dès ce temps-là. […] En faisant toujours la part de sa vivacité de femme et de royaliste, son témoignage, en tout ceci, ne diffère pas sensiblement de celui du duc d’Arenberg, ce même comte de La Marck qu’elle vient de citer, et dont la correspondance avec Mirabeau, publiée il y a une dizaine d’années, a éclairé bien des points obscurs de ce commencement de la Révolution.
On ne cite aucun mot du grand roi sur La Bruyère et sa libre tentative ; mais, à certain moment, sans nul doute, quand les courtisans émus en parlèrent devant le maître à Versailles, le front majestueux de Jupiter indiqua, par un léger signe, qu’il avait permis et qu’il consentait.. […] On cite une madame d’Aligre de Boislandry, dont il a fait un portrait charmant, d’un tour inattendu : « Il disait que l’esprit dans cette belle personne… » C’est un diamant pur que ce petit fragment, comme il l’intitule.
Gozlan est un homme d’esprit dans la force du terme ; il a d’heureux mots, comme on en cite d’autrefois : il a des fantaisies qui réussissent à la scène, des nouvelles dont l’idée est piquante. […] Dans la chaire, on cite pour leur talent et pour leur succès quelques Pères jésuites ; mais ceux-là, l’esprit de leur institut leur défend de songer à l’Académie : le grand Bourdaloue n’en a pas été. — Je cherche parmi les autres prédicateurs en renom.
Comme cet article-ci n’est pas didactique ni méthodique, et que c’est une promenade de poésie par une des premières matinées de printemps, je veux citer encore une pièce de M. […] Je voudrais citer une des pièces de M.
Croit-on mettre la charité à couvert en ajoutant d’un air contenu : « Le secret de ses convictions intimes est resté entre Dieu et lui. » Non, c’était le cas de citer, si l’on voulait être complet, une autre lettre très explicite de Schlegel, qui ne saurait se séparer de la précédente, une lettre fort belle qu’il adressa plus de vingt-cinq ans après (le 13 août 1838) à la duchesse de Broglie qui ne cessait de le presser sur l’article de la foi, et dans laquelle il expose ses variations de sentiments, ses aspirations, sa crise morale et sa solution philosophique, ou, comme il le dit poétiquement, « ses erreurs d’Ulysse et son Ithaque ». […] Elle a été donnée par M. le baron Rœderer, dans le tome VIII, page 659, des Œuvres qu’il a recueillies et fait imprimer pour les distribuer, du comte Rœderer, son père ; je l’ai citée moi-même au tome I, page 72, de Chateaubriand et son Groupe littéraire.
Les Pitt, fils de Chatham, sont rares en littérature, et même on n’en cite pas un seul exemple. […] Il restera l’exemple le plus à citer et à proposer de la façon modeste dont on peut faire rentrer un nom illustre dans la famille, tout en le maintenant à demi dans la gloire, etc., etc. » Voilà l’idéal d’un Racine fils.