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257. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

Le ciel d’où tombe cette lumière est un ciel d’automne pâle et froid, dont la pâleur s’interrompt par intervalles de nuages sombres. […] En vain le Christ montre du doigt le ciel.

258. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Papesse Jeanne » pp. 325-340

Il les a tirés contre l’Église, Rhoïdis, l’Église catholique, la grande cible dans laquelle ils tirent tous, les uns après les autres, leur coup inutile, comme s’ils tiraient contre le ciel ! et c’est bien contre le ciel qu’ils tirent. […] que sous le ciel bleu de la Grèce, chez un peuple qui aima la lumière, il se rencontrât une tête indigne de cet azur, — une tête grecque que Phidias n’aurait pas sculptée, car il l’eût faite plus intelligente, — qui allât s’enfouir dans la crasse et dans la poussière des plus noires bibliothèques allemandes, pour en rapporter le détritus de chroniques ignares et menteuses !

259. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

N’oublions pas que son livre n’est, avant tout et après tout, qu’un essai de cosmologie… Parti du Cosmos, pour aller au Cosmos, en passant sur le Cosmos, l’auteur s’agite, mais stérilement, pour organiser plus qu’un cimetière… Le mot de ciel est de trop dans le titre de son ouvrage, et la terre même, comme il la conçoit, n’est pas la notion chrétienne de la terre. […] Cette double notion de la terre et du ciel, la seule que puissent admettre également l’intelligence des penseurs et l’imagination des poëtes, M.  […] Terre et ciel, par M. 

260. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Hector de Saint-Maur »

Quand ses Méditations parurent, après les versifications du xviiie  siècle et de l’Empire, elles semblèrent tomber du ciel. […] » — La cloche du vieux mont lui répond : — « C’est ici. » — Par les beaux soirs d’été, quand le soleil abîme Ses rayons enflammés dans l’outremer du ciel, De cette autre Sion, de ce nouveau Carmel, Regardez à vos pieds l’horizon, — c’est sublime ; Les champs, les prés, les bois, le fleuve et le ravin Sont inondés de rose et teintés de lumière. […] Comment s’arrêter sur cette échelle de Jacob, qui va jusqu’au ciel !

261. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Le ciel est gai, c’est joli Mai. […] Le ciel est gai, c’est joli Mai. […] Laisse ordonner le ciel à tes yeux, sans comprendre, et crée de ton silence la musique des nuits. […] Celle que tu aimes réside ail ciel de cet esprit qui s’envole si loin au-dessus de nous. […] Renonce le ciel !

262. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

Pareillement ici les personnages se démènent et hurlent, frappent la terre du pied, grincent les dents, montrent le poing au ciel. […] Le ciel me bénisse. […] Je puis bien donner mon âme, puisqu’elle est à moi ; et puisque je suis damné et que je ne puis être sauvé, à quoi bon penser à Dieu ou au ciel ?  […] Je ne suis pas encore folle… Le ciel sur ma tête semble d’airain fondu, et la terre de soufre enflammé, et pourtant je ne suis pas folle. […] —  À tout, excepté au ciel. » Cela n’est-il pas énorme ?

263. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Persécuté d’en haut, persécutez la création tout entière et fatiguez de vos clameurs le ciel même. […] Pie IX lui-même, bonhomme tendre et timide qui ne regarda jamais que le ciel, l’appelait : Mon cher enfant ! […] L’effet ordinaire de cette physionomie profondément cocasse est de faire rêver d’un ruminant qui aurait pris l’habitude de brouter du côté du ciel. […] Il reste un peu de ciel dans la neige. […] L’âme humaine était spiritualiste et surélevée du côté du ciel.

264. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Éloa, cette créature d’amour et de pitié, cette âme née d’une larme, se sent le besoin d’aimer un affligé, de consoler un inconsolable et, parmi tous les anges, son instinct est de choisir celui précisément qui a failli, celui qu’on n’ose nommer dans le ciel, Lucifer lui-même. […] A un moment, il s’en faut même de peu que le bon principe ne l’emporte sur le mauvais, qu’Éloa n’attendrisse son tentateur, que la vierge angélique ne rouvre le ciel au criminel repentant : Qui sait ? […] Monte aussi vite au ciel que l’éclair en descend, est un de ces vers immenses, d’une seule venue, qui embrassent en un clin d’œil les deux pôles. […] Les filles du Destin se croient dépossédées du coup et vaincues ; elles remontent au ciel pour y prendre le nouveau mot d’ordre et demander la loi de l’avenir ; mais elles redescendent bientôt sous un nouveau titre : la Grâce les renvoie et les autorise de nouveau. […] J’y vois encore la contrepartie de l’Églogue à Pollion : Virgile entr’ouvrait le ciel sur la terre, M. de Vigny le referme.

265. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

Le ciel azuré du Midi est coupé crûment par ces rochers ; ce firmament a ces tristesses splendides qui sont le caractère de la Sabine ou des Abruzzes. […] L’inspiration plane comme les aigles au-dessus des rochers dans le ciel. […] Au sommet des pics des montagnes, là où la terre touche le ciel, j’irais la cueillir, et dimanche tu l’aurais pendue à ton cou. […] Le ciel est là-haut, plein d’étoiles ; le vent tombe, mais les étoiles en te voyant pâliront. » — « Pas plus que du murmure des branches de ton aubade je me soucie. […] Tu es d’un autre ciel et d’une autre langue, mais tu as apporté avec toi ton climat, ta langue et ton ciel !

266. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

J’avais eu soin, la veille, de déployer au dos d’une chaise mon habit bleu de ciel à queue de morue, mon pantalon, mon gilet en poil de chèvre, une chemise blanche et ma belle cravate de soie noire. […] Elle avait une voix douce qui s’élevait jusqu’au ciel. […] — Au nom du ciel ! […] Au nom du ciel, ne criez pas si haut. […] Et que le ciel te conduise… qu’il te sauve des périls !

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