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1714. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Un homme instruit et véridique racontait qu’un pieux fondateur d’ordre, un saint personnage que l’Église a canonisé, consulté par son frère, homme d’épée, sur la conduite qu’il avait à tenir avec un ennemi violent qui l’avait gravement insulté, ne lui dit point : « Tu ne tueras pas ; si l’on t’a frappé sur une joue, tends l’autre » ; mais qu’il se mit à genoux, et que, levant les mains au ciel, il adressa cette prière à Dieu : « Dieu miséricordieux, je te rends grâce de m’avoir conduit dans cet asile où je n’ai point d’injure à craindre ni à venger ; sans cela, l’insolent qui m’aurait outragé serait déjà mort. » Lecteur, je vous entends, vous condamnez le moine à prendre l’habit du militaire, et le militaire à prendre l’habit du moine ; mais blâmez-vous celui-ci ? […] Nous désirerions qu’on fixât notre opinion sur un homme que ses plus ardents défenseurs n’absoudraient de méchanceté qu’en l’accusant de folie… Que les Confessions de Jean-Jacques paraissent ou ne paraissent pas, l’auteur n’en aura pas moins employé un temps considérable de sa vie à composer de sang-froid un ouvrage diffamatoire que l’honnêteté d’un dépositaire ou la honte tardive de l’auteur aura lacéré ; il n’en aura pas moins appelé la malédiction du ciel sur le téméraire qui oserait le supprimer. […] Ce fut alors qu’on publia des prodiges de toute espèce : des oiseaux funèbres s’étaient abattus sur le Capitole ; la terre avait été secouée par des tremblements ; le feu du ciel avait embrasé les enseignes militaires ; une truie avait mis bas un petit qui avait les serres d’un épervier ; une femme était accouchée d’un serpent ; le figuier ruminal221 avait perdu ses branches. […] Il y avait environ neuf ans222 que la terre gémissait sous le monstre, lorsque le ciel en fit justice. […] Est-il vrai que le ciel fit assez pour un Sénèque, lorsqu’il le créa bon ; et qu’un Néron en fut assez châtié, lorsqu’il le créa méchant ?

1715. (1927) Approximations. Deuxième série

La sphère tout entière vous a toujours pour centre ; ô chose réciproque de l’attention de tout le ciel étoilé ! […] Je suis porté au loin en de tragiques ténèbres ; tandis que brûlant au travers du voile le plus reculé du ciel, l’âme d’Adonais, telle une étoile, s’allume au séjour où les éternels résidentav ». […] Je suis placé pour ainsi dire sur une crête entre deux précipices ; cette crête, je l’ai gravie à grand péril et n’en puis redescendre sans péril plus grand encore, et je me tiens heureux pour autant que le ciel au-dessus de ma tête reste calme. […] La guitare tintait, mais les notes ne furent pas douces avant qu’elles n’eussent passé par ton chant. — De même que la lune sur le faible et froid étincellement du ciel verse sa bénigne splendeur, de même ta voix si tendre, aux cordes sans âme a donné la sienne. — Les étoiles se réveilleront, quoique la lune dorme toute une heure de plus, ce soir ; nulle feuille ne remuera tandis que le serein de ta mélodie éparpille son enchantement. — Bien que le son anéantisse, chante encore, chante avec ta chère voix qui porte jusqu’à nous un accent de quelque monde loin du nôtre, où la musique et le clair de lune et le sentiment ne sont qu’unbg.

1716. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Et comme par la définition du point, de la ligne, de la surface et par d’autres principes très familiers, nous parvenons à des connaissances qui mesurent enfin le ciel et la terre, de même aussi, par les raisonnements et les conséquences que l’on peut tirer de ces Fables, on se forme le jugement et les mœurs et on se rend capable des grandes choses. » Ai-je besoin de montrer qu’à son tour si Molière n’a jamais formé le dessein de « corriger » les mœurs ou de les « épurer », son Tartuffe, son Misanthrope, ses Femmes savantes sont là pour nous répondre qu’à tout le moins il a bien prétendu les « modifier » ou les « façonner » ? […] Tous ces crimes d’État qu’on fait pour la couronne, Le ciel nous en absout alors qu’il nous la donne. […] — Son inquiétude habituelle ; — ses distractions ; — ses changements de lieux ; — sa vie cachée ; — ses manies. — Curieux fragments de son Journal ; — ses illuminations et ses songes ; — la mémorable nuit du 10 novembre 1619, où « il lui sembla que du haut du ciel l’esprit de vérité descendit sur lui pour le posséder ». — On ne trouve point de semblables traits dans la vie de Corneille ; — et encore moins dans celle de Malherbe. — Qu’il serait temps de les faire entrer dans la composition du caractère historique de Descartes, — et dans les considérants du jugement à porter sur sa philosophie. […] Lessing, Abhandlungen]. — Et il a peint aussi des astres, des ciels et des eaux, toute une « nature extérieure » qui est absente de l’œuvre des autres. — C’est ce qui en fait le charme ; — et au moins par un côté, quoi qu’on en ait dit [Cf. 

1717. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Aujourd’hui, en dépit de l’adoucissement des mœurs et malgré l’usure du temps, ce qui reste caractéristique de la sensibilité espagnole, c’est le cri que jette au ciel chaque petite ville assemblée dans son cirque quand tombe le taureau. […] Ici c’était une page qui semblait un décalque de quelque passage analogue de Tolstoï : « Puis tout d’un coup c’est le silence ; la fumée évanouie laisse reparaître la ligne chenue des arbres qui dentelle à nouveau le ciel pur ; les papillons et les mouches volètent autour de l’abri ; la fauvette va revenir à son nid. […] La loi morale se découvre, aussi radieuse dans nos cœurs que le ciel étoilé sur nos têtes. […] Et l’eau, dont on voit se crisper la surface, mais dont le cœur reste impénétrable, l’eau dormante a des langueurs de malade, l’eau pâmée où le ciel se réfléchit rêve un rêve étoilé.

1718. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Littré, dans la Revue des Deux Mondes du 1er avril 1838, à propos des Œuvres d’histoire naturelle de Goethe : « En commençant, j’ai rappelé, dit-il, la magnificence du spectacle du ciel, et combien les yeux se plaisent à considérer ces étoiles innombrables, ces globes semés dans l’espace, ces îles de lumière, comme dit Byron, dont se pare la nuit : je termine en rappelant que, pour les yeux de l’intelligence, le spectacle des lois mystérieuses et irrésistibles qui gouvernent les choses n’est ni moins splendide ni moins attrayant.

1719. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Serait-ce qu’elle a aperçu l’idée du comique, l’idée du tragique, confusément d’abord, puis avec une netteté de plus en plus parfaite, jusqu’au point où l’idéal entièrement éclairci a brillé sans nuages dans le ciel de sa pensée ?

1720. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

L’homme primitif, l’Aryen, le Grec, imprégnait de son âme les sources, les fleuves, les montagnes, les nuées, l’air, tous les aspects du ciel et du jour ; il voyait dans les êtres inanimés des vivants semblables à lui-même.

1721. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

La Providence, en accordant l’unité nationale à vingt-cinq millions d’hommes, avait fait de la France le plus beau des royaumes après celui du ciel, comme l’a dit Grotius ; mais si cette unité échoit à un petit rassemblement d’hommes, plus elle est prononcée, plus elle s’oppose à l’agrandissement du souverain de ce pays.

1722. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

« C’était, je ne me rappelle pas bien quel jour du mois d’août, mais entre le 15 et le 20, par une matinée couverte, froide et pluvieuse ; je quittais cet admirable ciel de Provence et d’Italie, et jamais je n’avais vu de tels brouillards sur ma tête, surtout au mois d’août.

1723. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

Nous voulons passer, et par le ciel nous passerons.”

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