Si Cinq-Mars a suivi les romans de Walter Scott, il a précédé tous les romans prétendus « historiques » de l’école ; et je ne sais pas si Dolorida est « bien supérieure aux Andalouses de romance chantées plus tard par Alfred de Musset », — j’ose même en douter, — mais je sais que les Espagnoles de Musset nous viennent d’elle. […] Personne, je pense, n’oserait prétendre qu’il n’y ait pas un art de chanter.
Par l’âme de mon père, vous saurez bien chanter quand vous m’échapperez… Et les quatre furent menés aux champs… et décolés sans que le roi voulût souffrir que oncques fussent confessés ». […] Je souffre que Bérénice plaide sa douleur, puisque dona Anna chante la sienne ; chaque art et chaque siècle enveloppe la vérité sous une forme qui l’embellit et qui l’altère ; chaque siècle et chaque art ont le droit d’envelopper ainsi la vérité. […] Tout jeune, après la victoire de Salamine, il chanta le pœan sur la lyre, nu, devant le trophée qu’on venait de dresser sur la plage. […] Ils chantaient pourtant, se donnaient des concerts, fondaient un journal, et remerciaient Dieu de leur délivrance.
Un épisode de l’histoire de la Chine : un homme monté sur un arbre, une porte que deux soldats chinois sont en train d’ouvrir, près d’un coq qui chante sur un toit. […] Mais il fait encore nuit et la barrière ne s’ouvre qu’à l’heure où les coqs chantent, lorsqu’un fidèle du prince a l’idée de monter sur un arbre, d’imiter le chant du coq, que reprennent tous les coqs de l’endroit, et la porte s’ouvre.
Il chantait volontiers en s’accompagnant d’une guitare et c’est ainsi qu’il composa ses cantiques. […] Il faisait toujours réserver dans le jardin conventuel un coin pour les fleurs et pour les herbes odoriférantes : « Ideo dicebat quod frater hortulanus deberet facere semper pulchrum horticellum ex aliquâ parte horti ponens et plantans ibi de omnibus odoriferis herbis et de omnibus herbis quae producunt pulchros flores ut tempore suo invitarent homines ad laudem qui illas herbas et illos flores inspicerent 25. » Mais son grand amour, après Dieu, c’était le soleil et nul ne l’a plus amoureusement chanté. […] Un « ignorant absolu » ne peut pas plus se tromper linguistiquement qu’un oiseau qui chante ou qu’un chat qui miaule.
Reste l’amour tel que les poètes l’ont chanté. […] Je publiai un petit livre de vers intitulé : Intermezzo di Rime, où je chantais en grands vers plastiques, d’une impeccable prosodie, toutes les voluptés de la chair, avec une impudeur que je n’avais rencontrée que chez les poètes les plus lascifs du xvie et du xviie siècle. » Le scandale fut grand. […] Nos catastrophes à nous n’interrompent pas le cours des choses ; et il y a une besogne plus difficile que de faire rugir des canons, c’est de faire taire les grillons qui chantent là dans l’herbe. » J’accorde que le morceau n’est pas mal venu ; mais il sent son lieu commun.
Dans les époques les plus dissolues, n’a-t-on pas chanté les beautés de l’innocence et de la vertu, aux grands applaudissements de ceux qui pratiquaient le contraire.
Jamais aussi vous n’avez entendu chanter le même air, à peu près de la même manière par deux chanteurs.
M. de Sainte-Beuve y chante ses louanges en vers et en prose, et M.
Cela grince autant que cela chante : il y a là-dedans non seulement de la grâce, mais la moquerie même de cette grâce. […] Il voit ; tellement clair, s’observe si cruellement lui-même qu’il est retenu de se laisser aller à tristesse, comme par crainte d’un ridicule dont il n’est peut-être pas sans apercevoir la trace dans la grande attitude déclamatoire de Moréas — tout son admirateur qu’il soit84 ; et la mélancolique odelette que nous venons de citer s’achève en raillerie : Tel Fô, que l’or noir des tisanes enivre, ou bien ses vers, chante et s’en va tout de travers entre deux courtisanes, pour détourner qu’on en prenne l’amertume au tragique.
» tous ses souvenirs du temps où Odette était éprise de lui, et qu’il avait réussi jusqu’à ce jour à maintenir invisibles dans les profondeurs de son être, trompés par ce brusque rayon du temps d’amour qu’ils crurent revenu, s’étaient réveillés, et à tire d’aile, étaient remontés lui chanter éperdument, sans pitié pour son infortune présente, les refrains oubliés du bonheur. […] » tous ses souvenirs du temps où Odette était éprise de lui, et qu’il avait réussi jusqu’à ce jour à maintenir invisibles dans les profondeurs de son être, trompés par ce brusque rayon du temps d’amour qu’ils crurent revenu, s’étaient réveillés, et à tire d’aile, étaient remontés lui chanter éperdument, sans pitié pour son infortune présente, les refrains oubliés du bonheur.