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2148. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Le décor change : nous sommes de nouveau au bord du fleuve ; de matinales fanfares se répondent, diane héroïque, pleine de réalisme et de poésie tout ensemble.

2149. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Ce n’est pas sans génie qu’on change une intrigue ; qu’on prend d’autres personnages ; qu’on trouve le rapport d’une action grande, avec quelque action de la vie commune ; qu’on fait sortir des fautes & des ridicules ; qu’on amène adroitement des situations comiques & applaudies ; qu’on divertit des gens de goût, en mettant, dans la bouche des bourgeois & des artisans, ce qu’on avoit entendu de celles des rois & des héros ; que, suivant l’intelligence du théâtre, on charge ou l’on affoiblit certains traits ; qu’enfin on fait contraster la plus grande simplicité avec tout l’appareil & tout le faste tragique.

2150. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

L’homme nourrit ses diverses variétés avec les mêmes aliments ; il les traite toutes de la même manière, et ne vise point à changer en rien leurs habitudes générales.

2151. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Du jour où l’étiquette Dada fut collée sur un ensemble de « productions » tout fut changé.

2152. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

Le jeune bourgeois n’a pas changé pour avoir perdu Louis-Philippe.

2153. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Attendez un peu ; le vrai texte change un mot : « commis », au lieu d’ennemis.

2154. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

Quand la pensée s’est élevée à ces hauteurs, le monde change d’aspect, le monde moral surtout.

2155. (1925) Dissociations

Huit cents ans, c’est quelques générations, et quelques générations encore suffiront donc à changer la face de la terre. […] Je crois donc que le besoin est surtout de changer d’habitudes une fois l’an.

2156. (1910) Rousseau contre Molière

Il fait plus : signe très caractéristique, le plus caractéristique de la haine de Molière pour un de ses personnages, il en fait un hypocrite de religion, un Tartuffe, un Tartuffe, je le sais, qui reste un peu gentilhomme puisqu’il se bat ; mais un Tartuffe qui met le ciel dans tous ses discours, qui dit : « Le ciel a inspiré à mon âme le dessein de changer de vie et je n’ai point d’autres pensées maintenant que de quitter entièrement tous les attachements du monde, de me dépouiller de toutes sortes de vanités… Lorsque j’ai consulté le ciel, j’ai entendu une voix qui m’a dit que je ne devais point songer à votre sœur et qu’avec elle je ne ferais sûrement point mon salut… J’obéis à la voix du ciel… C’est le ciel qui le veut ainsi… Le ciel l’ordonne de la sorte… Prenez-vous-en au ciel… Le ciel le souhaite comme cela », un Tartuffe enfin qui, comme celui de 1667, dira :                  … Il est une science D’étendre les liens de notre conscience Et de rectifier le mal de l’action Avec la pureté de notre intention ; dit déjà, avec un souvenir des bons Pères, (voir Provinciales, VII) : « Vous ferez ce que vous voudrez. […] Toute fille doit avoir la religion de sa mère et toute femme celle de son mari [et par conséquent en changer si son mari est d’une autre religion que sa mère ? […] C’est, je crois, pour toutes ces raisons que les jeunes filles acquièrent si vite un petit babil agréable, qu’elles mettent de l’accent dans leurs propos, même avant que de les sentir, et que les hommes s’amusent si tôt à les écouter, même avant qu’ils puissent les entendre ; ils épient ainsi le premier moment de cette intelligence pour pénétrer ainsi celui du sentiment. » Or, cette facilité des jeunes filles à exprimer et à inspirer même des sentiments qu’elles n’éprouvent point, c’est ce qu’il faut favoriser de bonne heure et de bonne heure cultiver avec le plus grand soin pour l’encourager ; car c’est une grande qualité : « Les femmes ont la langue flexible ; elles parlent plus tôt, plus aisément et plus agréablement que les hommes ; on les accuse aussi de parler davantage ; cela doit être et je changerais volontiers ce reproche en éloge : la bouche et les yeux ont chez elles la même activité et pour la même raison. […] Placez en même cas une femme entre deux hommes, et sûrement l’exemple ne sera pas plus rare, vous serez émerveillé de l’adresse avec laquelle elle donnera le change à tous deux et fera que chacun se rira de l’autre.

2157. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Tantôt ses sourcils se fronçaient, le regard indiquait la colère, la main frappait la table, la voix avait des éclats de tonnerre — pour se changer en un rire franc qui se modérait tout à coup et passait, par une transition subtile, au sourire timide d’un enfant qui craint la punition. […] Or, cette « mode », ce « cri » changent quasiment tous les jours. […] Là-dessus, on dispose la garniture, l’ouvrage d’art, la maçonnerie, c’est-à-dire les devoirs, les principes, les sentiments qui ne sont point la partie résistante, mais celle qui s’use, se change à l’occasion et se rechange. […] Déchiffrer de vieux manuscrits, changer des virgules, raisonner sur des étymologies, quel labeur fastidieux !

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