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586. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre deuxième. Rapports du plaisir et de la douleur à la représentation et à l’appétition »

On ne peut pas composer des plaisirs et des peines avec des éléments indifférents, les perceptions, et un autre élément qui est aussi indifférent par lui-même, l’intensité ; car l’intensité ne cesse d’être indifférente que quand on en considère le contenu : autre est une douleur intense, autre est une peine intense, et il est des choses intenses qui peuvent être indifférentes en elles-mêmes. […] Originairement, l’intelligence n’a pas d’autre objet que les différents plaisirs ou déplaisirs : c’est la première chose qui l’intéresse et l’éveille ; en se développant, elle est obligée de faire attention aux ressemblances ou aux différences, à l’ordre des phénomènes, et elle finit par y faire une attention telle qu’elle cesse de se rappeler le plaisir et la peine ; absorbée dans la relation, elle oublie les termes de la relation même, qui deviennent peu à peu pour elle de simples moyens secondaires, des signes, des symboles de plus en plus dépouillés de leur caractère affectif et émouvant. […] De la même manière, quand quelque partie d’un animal, comme le cœur d’un vertébré, a des fonctions consistant en de tels mouvements rythmiques, la transmission de sensations agréables ou pénibles au cerveau cesse d’être utile et finit par disparaître faute d’exercice.

587. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Jusqu’aux premières tentatives d’il y a dix ans, le vers français n’a jamais cessé (dans les bonnes pages des bons poètes) d’être, de huit, de douze ou de vingt-quatre syllabes, une phrase mélodique, limitée par le nombre même de ses syllabes, et, par cette limite, acquérant une forme précise, une vie individuelle. […] Les vers cessèrent bientôt d’être chantés et même d’être récités ; depuis l’imprimerie ils sont imposés pour les yeux (hormis les exceptions que l’on sait). Or, le désaccord n’a cessé de s’aggraver entre l’écriture et la parole ; l’une est restée à peu près fixe, l’autre s’est modifiée assez profondément par le fatal affaiblissement des voyelles et l’assourdissement prévu des consonnes.

588. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Encore qu’il affranchisse plus tard sa pensée de la gêne du rythme et de la mesure, il ne cessera plus de parler la langue ferme, sobre, correcte et un peu brutale, qui lui fait une place à part parmi ses rivaux ou ses émules. […] Par instants, des spasmes convulsifs l’agitaient ; puis la respiration cessait, le pouls s’arrêtait, on eût cru que la vie s’était retirée de l’illustre agonisant. […] Ohnet est courtois, mais change, remanie sans cesse.

589. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Au moins, quand un homme cesse d’être un homme, on sait ce qu’il devient, et, parfois encore, c’est Narsès, Abeilard, Origène ; mais quand une femme cesse d’être femme et que dans l’impiété d’un travail terrible et la folie d’une ambition, elle porte sur elle-même des mains suicides, ce qu’elle devient n’a plus de nom que celui qu’elle se donne, et voilà pourquoi, hors la mascarade, ce n’est pas vraiment plus madame Daniel Stern qu’il faut dire aujourd’hui que monsieur ! […] Enfin, nous devons aussi à Mme Stern un Essai sur la liberté dont les Esquisses morales ne sont qu’un corollaire : « Car, — dit-elle dans la préface de ses Esquisses, — elles sont l’effort d’un esprit consciencieux qui, pour rappeler une formule célèbre, a cherché de tout temps et ne cessera jamais de chercher la vérité par la liberté et la liberté par la vérité. » Or, ce qu’elle a trouvé, nous allons le voir.

590. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

Involontairement et sans cesse, il aboutit au grandiose. […] Cessez de compromettre l’immortalité de l’âme ; et quand vous ouvrez votre trousse, songez que vous allez trancher dans les croyances morales du genre humain. » Nous remontons en cabriolet, et nous arrivons chez M.  […] Cessez de décourager le travail et l’espérance, et choisissez une hypothèse consolante pour le genre humain. » Nous courons rue Saint-Jacques ; nous grimpons les escaliers du Collège de France.

591. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 339-340

Sans cesse le Livre à la main, Moins François que Grec & Romain, J’étois plus sérieux que triste ; Antiquaire, Archimédailliste ; J’étois Poëte, Historien, Et maintenant je ne suis rien.

592. (1940) Quatre études pp. -154

Mais son aberration n’avait pas duré beaucoup plus longtemps que ce journal lui-même, lequel avait cessé de paraître après son deuxième numéro. […] Il raillait tout ; il ironisait sans cesse. […] Il a généralement préféré les solutions positives aux solutions négatives dans les grands problèmes qui n’ont jamais cessé de se présenter à la conscience. […] La brise heureuse cesse de souffler ; les voiles s’affaissent ; c’est le calme plat. […] Or ces constructions, pour admirables qu’elles soient, se détruisent sans cesse, et donnent lieu à d’autres constructions, non moins possibles et non moins périssables.

593. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gineste, Raoul (1849-1914) »

Les charmantes heures passées ainsi à feuilleter ces vers parfois encore inachevés, là-haut, dans le pittoresque logis que Gineste s’est trouvé sur les plus hautes cimes de Belleville, avec son jardin en terrasse qu’un corbeau apprivoisé ravage et au travers duquel d’innombrables chats, génération sans cesse augmentée, se font les griffes en déchirant la fine écorce des genêts et des lilas.

594. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 130-131

Il ne cessa point de veiller au bon ordre, & de secourir ses Concitoyens.

595. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 159-160

Cessez, triste chaos ; Paroissez élémens, &c.

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