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2235. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Un frère sublime dit à une petite servante : « Cesse de résister à mon frère, et je t’épouse, et je t’apporte, avec le titre de baronne, trois millions de fortune. » Naturellement, la petite servante, peu éblouie, repousse titre et fortune. […] La Cassot ne dit guère : « Cela ne se pouvait pas » sans ajouter : « Cela ne pouvait pas être. » Elle écrit avec sérénité : « Tes ennuis, je les éprouve, puisque je les partage. » Elle m’amuse surtout quand elle s’applique : « Ma pensée ne serait-elle pas toujours maintenant suspendue au point d’interrogation que je ne cesserais de me poser ?  […] Et pourtant le point d’interrogation inspire toujours cette fille d’Eve : « Il ne cessait de retourner en tous sens le point d’interrogation qui restait muet comme le sphinx accroupi sur le tombeau égyptien. » J’ai noté ces quelques traits, avec beaucoup d’autres, dans la Fille d’un assassin, livre émouvant et profond où tout arrive au hasard et où chaque personnage, chaque fois qu’il doit agir, change de caractère. […] et les mêmes volontés, ont mené l’un à travers les banquises polaires, l’autre à travers les banquises cérébrales… » Le verbe n’a pas de sujet ; mais la phrase ne cesse pas pour si peu de nous heurter à des banquises diverses. […] Elle ne cessera point d’aimer leur compagnie, de leur demander le secret de leur cœur et de « parer les morts de tous leurs actes romanesques comme d’une guirlande flétrie, mais odorante encore ».

2236. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Le cœur et la pensée de Pétrarque ne cessèrent pas un seul jour d’appartenir tout entiers à Laure de Noves. […] Et leurs regards tranquilles auraient été sans cesse attachés sur toi, si je n’eusse craint tes dangereuses étincelles. […] Si l’amour, en effet, s’attiédit souvent dans la possession, souvent aussi il trouve dans la possession même un aliment sans cesse renouvelé : à cet égard, il serait impossible d’établir des maximes générales. […] Dès qu’il abandonne à une autre pensée que la sienne le soin de sa vengeance, il cesse de représenter l’envie ; il entre dans la classe innombrable des sots, et n’a plus le droit d’être au premier plan d’un tableau. […] Riche ou pauvre, dans un palais ou dans une chaumière, elle ne cessera jamais de le chérir.

2237. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

Après cela, à lire la suite de ses lettres au roi et à Chamillart, il est clair que Villars n’a cessé de se proposer lui-même : il sentait sa valeur et aspirait à son emploi.

2238. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

Cet asile propice, que la ville éternelle n’a cessé d’offrir depuis trois siècles aux fervents artistes, voués à leur œuvre dans un religieux silence, il en savait le prix et en jouissait à sa manière pour promener sa curiosité.

2239. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Bruguière (c’était son nom) est bien négligent, bien lent, bien froid pour la mémoire de son oncle ; il a des éclipsés et des absences qu’il passe on ne sait où, en retraite ou ailleurs ; le congréganiste revient de là en assez piteux état, les yeux malades, et comme un homme « qui n’a pas gagné ce mal d’œil à lire les ouvrages de son oncle. » Il faut lui arracher les papiers un à un et le stimuler sans cesse.

2240. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Rien n’y faisait, son incurable pessimisme résistait à tout, même au succès. « Le plus beau jour de ma vie sera celui où je cesserai d’écrire » : c’est ce qu’il se plaisait à répéter, même en plein triomphe.

2241. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — L'abbé de Lamennais en 1832 »

., et les Progrès de la Révolution), possède au plus haut degré la beauté propre, je dirai presque la vertu inhérente au sujet ; grave et nerveux, régulier et véhément, sans fausse parure ni grâce mondaine, style sérieux, convaincu, pressant, s’oubliant lui-même, qui n’obéit qu’à la pensée, y mesure paroles et couleurs, ne retentit que de l’enchaînement de son objet, ne reluit que d’une chaleur intérieure et sans cesse active.

2242. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

Eugène Sue n’a cessé de produire ; ses nombreux romans se pourraient distinguer en trois séries : romans maritimes, par lesquels il a débuté (Atar-Gull, la Salamandre, etc., etc.), romans et nouvelles de mœurs et de société (Arthur, Cécile, etc., etc.), romans historiques enfin (Latréaumont, Jean Cavalier).

2243. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Peisse, comme Carrel l’a tenté lui-même dans de trop rares morceaux de littérature au National ; mais il le poursuit avec instance, sur les divers points, y revenant sans cesse à propos de tout : en un mot, c’est son rôle.

2244. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

Cessons donc le plus tôt possible, hommes et femmes, d’être des enfants : ce sera difficile à bien des femmes, direz-vous, — à bien des hommes aussi.

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