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2434. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

En ces moments de dissolution de doctrines et de cohue universelle, à tout prix il importe d’avoir au dedans de soi, dans son caractère, dans sa conduite, des points invincibles et inexpugnables, fussent-ils isolés et sans rapport avec le reste de nous-même, — oui, des espèces de rochers de Malte ou de Gibraltar où l’on se rabatte en désespoir de cause et où l’on maintienne le drapeau.

2435. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

L’amour que ce modèle des époux et des pères portait à sa femme, à son fils et à sa fille, devait être aussi dans son cœur une cause incessante de sa tendre piété ; car il fallait une providence à cette pauvre et sainte famille de l’art, et le père, sans cesse préoccupé du soin de la nourrir et de la rendre heureuse, ne pouvait trouver cette providence secourable qu’en Dieu.

2436. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

Ont-ils péri de la main des enfants de Loclin en combattant dans le champ des héros, ou quelle autre cause a précipité les chefs de Cromla dans l’étroite et sombre demeure9 ?

2437. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »

Nous ne comprenons pas comment, après avoir lui-même si bien démontré qu’on ne peut avoir l’intuition pure de Dieu, de la cause suprême, de la substance suprême, etc., et que « la sensibilité seule fournit des intuitions », il nous accorde une intuition pure du temps, qui ne serait autre que la vision de Saturne en personne.

2438. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Dans cent ans, comme aujourd’hui, on lui reprochera sa vanité, son imprévoyance, ses colères subites, ses défaillances sans motifs, ses croyances d’un jour, ses enthousiasmes d’un instant, ses répulsions sans cause, et ses adorations au hasard !

2439. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

sur l’irrémédiable malheur pour la postérité, qui s’en tord, avec juste cause, de désespoir, de ne pas savoir ce qui s’est passé le jour de la première représentation du Roi Lear.

2440. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre IV. De la pluralité des temps »

Ce passage nous fait prendre sur le vif une équivoque qui a été cause de bien des malentendus.

2441. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

. — Mais il arrive qu’au moment où ses dents vont gagner sa cause, sa bouche vient de la perdre. […] Le poète se fait le centre et le motif de son œuvre ; il en devient la cause et le but. — Société, humanité, univers, les sujets les plus vastes ne sont pour lui qu’un moyen d’étaler de plus haut son génie et son orgueil.

2442. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

Il y avait donc entre eux, indépendamment des petites causes, une mésintelligence essentielle et une inimitié d’instinct.

2443. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Eh bien, c’est quand il a tout fait pour se préparer, quand il s’est amassé des fonds de science et d’érudition considérables dans tous les sens, qu’il a sondé et fouillé les littératures étrangères pour en rapporter des notions précises et tous les termes élevés et lumineux de comparaison, qu’il s’est attaché à diversifier son goût, à l’étendre et à l’éclairer par les connaissances accessoires des beaux-arts étudiés dans leurs chefs-d’œuvre, qu’il n’a négligé ni voyages, ni lectures sur place, ni vérifications de toute nature ; c’est quand il a, pendant des années, travaillé, affermi et assoupli son organe et sa parole de manière à remplir un vaste auditoire, à le tenir attentif, suspendu à ses lèvres, et à l’associer à ses impressions sérieuses, à sa gravité consciencieuse et concentrée, d’où il tirait parfois des sources de chaleur morale et d’admiration émue ; c’est alors, quand tous ces stages et comme ces degrés d’apprentissage sont terminés, quand il se sent prêt et digne de passer maître, quand il a noué sa ceinture, serré et fortifié ses reins pour la grande lutte, pour le vrai début et l’inauguration suprême, c’est alors que le courageux et patient athlète, qui n’avait jamais faibli, qui pour un homme d’étude avait tout l’aspect d’un de ces hommes primitifs du nord, solides et robustes, ἒμπεδος, une tête énorme sur des épaules carrées (et lui-même en plaisantait bien souvent155), c’est alors que du jour au lendemain ce fils prudent du travail et de la sagesse, atteint d’un mal secret sans cause connue, tout d’un coup s’affaisse, pâlit et tombe.

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