Cependant, ce caractère symbolique peut s’inférer de la doctrine soutenue par Hugo que tout vit, même les choses, et que les animaux sont les « ombres vivantes » de nos vertus et de nos vices. […] Dans les Orientales, il se montre généreux, — la poésie ne va pas sans la générosité du cœur ; — mais c’est une générosité batailleuse et un peu farouche ; la violence reste le caractère dominant du poète, puisqu’il aura assez de colère pour remplir l’interminable livre des Châtiments. […] C’est l’implacable génie qui ne se soucie que de soi-même. » Et, quant à son caractère, M.
Il n’en restera pas moins dans l’Histoire littéraire une lacune que lui seul, qui aimait tant l’exactitude, aurait pu combler, et l’on n’ose y toucher après lui, même quand on l’a bien connu, parce que la palette intime de l’écrivain, celle qui rendrait le mieux le ton et les nuances de ses sentiments et de son caractère, a été brisée. […] Paulin Limayrac, qui l’avait souvent visitée29. — Je me bornerai, ne l’ayant pas connue, au témoignage de ces qualités de son caractère et de son esprit.
Cela ressemble à tous les incendies et à toutes les flammes, et n’a plus aucun caractère. […] On aura remarqué les caractères physiques par lesquels le poëte accuse les progrès de la passion chez Médée, et ce siége de la nuque qu’il assigne au foyer du mal : ainsi osaient faire les Anciens.
On y lit ces mots souvent cités :« Vous êtes en Provence, ma belle ; vos heures sont libres, et votre tête encore plus ; le goût d’écrire vous dure encore pour tout le monde ; il m’est passé pour tout le monde ; et si j’avois un amant qui voulût de mes lettres tous les matins, je romprois avec lui. » Mme de La Fayette était très-vraie et très-franche ; il fallait la croire sur parole 110 :« Elle n’auroit pas donné le moindre titre à qui que ce fût, si elle n’eût été persuadée qu’il le méritoit ; et c’est ce qui a fait dire à quelqu’un qu’elle étoit sèche, quoiqu’elle fût délicate111. » Mme de Maintenon, avec qui Mme de La Fayette avait eu liaison étroite, était d’un esprit aussi merveilleusement droit, mais d’un caractère moins franc ; aussi judicieuse, mais moins vraie ; et cette différence dut contribuer à leur refroidissement. […] La Beaumelle, dans les Mémoires qui précèdent son édition des Lettres de Mme de Maintenon, suppose à Mme de La Fayette je ne sais quels torts de caractère et quelles prétentions de vouloir remplacer Mme de Sablé, qui éloignèrent d’elle ses amis et rendirent sa maison déserte : on ne peut trancher avec plus d’impertinence à l’encontre de tous les témoignages.
Il n’en est pas de même des âmes grossières, et, de plus, celles qui sont d’un caractère excellent ne tombent pas en toute sorte de maladie ; rien de ce qui est férocité, cruauté, ne les attaquera ; il faut, pour trouver prise sur elles, que ce soit de ces passions qui paraissent tenir à l’humanité, telles que la tristesse, la crainte, la pitié. […] C’est donc une folie que de vouloir gouverner les hommes, puisqu’on ne peut dompter les emportements aveugles et terribles de la multitude ; c’est se dégrader que de descendre dans l’arène avec des adversaires sortis de la fange, qui n’ont pour toutes armes que les injures et tout cet arsenal d’outrages qu’un sage ne doit pas supporter : comme si les hommes de bien, ceux qui ont un beau caractère et un grand cœur, pouvaient jamais ambitionner le pouvoir dans un but plus légitime que de secouer le joug des méchants, et ne point souffrir qu’ils mettent en pièces la république, qu’un jour les honnêtes gens voudraient enfin, mais vainement, relever de ses ruines !
La sincérité et l’amour furent les deux caractères de son génie. […] Voyant le caractère grave et pieux que contractait le doux et ravissant visage de notre jeune mère, quand, après nous avoir embrassés, elle prenait ce livre dans sa main pour en lire quelques versets, comme pour l’avant-goût de la journée dans la nourriture de son âme, nous appelions avec respect l’Imitation la gravité de notre mère, et nous nous mettions le doigt sur les lèvres pour nous commander à nous-mêmes le silence sans savoir pourquoi, jusqu’à ce que sa courte lecture fût achevée.
On lui avait attribué une personnalité complète, avec toutes les manies d’un caractère réel, compliqué de toutes sortes de bêtises bourgeoises. […] Et devant cette jeune femme, tendrement penchée sur cette horrible et breneuse mégère qui l’injurie, je pense, comme on penserait à un goujat en goguette, à ce Béranger, à cet auteur qui a trouvé drolichon de faire entrer au paradis une sœur de charité et une fille d’Opéra, avec des états de service se valant à ses yeux… Oui, il a toujours manqué aux ennemis du catholicisme, un certain sens respectueux de la femme propre, manque qui est la marque et le caractère des gens de mauvaise compagnie, et le grand patron de la confrérie, M. de Voltaire, voulant faire un poème ordurier, a été nécessairement choisir comme héroïne Jeanne d’Arc : la Sainte de la patrie.
Il oublie qu’il m’a entendu, bien des fois, proclamer mon admiration pour des épithètes, comme la nudité intrépide des pêcheuses de Boulogne, de Michelet, comme gambades rêveuses de Hugo, dans La Fête à Thérèse, — et c’est curieux, ce reproche de sa plume s’adressant à moi, qui ai écrit dans Idées et sensations — un livre qui lui est dédié par parenthèse, — qui ai écrit, que c’était avant tout à l’épithète, et à l’épithète du caractère de celle qu’il cite, que se reconnaît le grand écrivain. […] Jeudi 22 mai Il y aurait à dénoncer une série de bonnes blagues, inventées par de prétendus émetteurs d’idées, et dans lesquelles, au bout de quelque temps, coupent les gens d’esprit ; ainsi la théorie que les eaux-fortes, pour l’illustration des livres, ne doivent pas avoir le caractère d’art qu’on leur demande, quand elles ne font pas partie d’un volume.
Maintenant j’ai à marquer qu’à côté de ces parties du Roman de Renart toutes vives, naturelles et gracieuses, il en est d’un tout autre caractère.
Saint-Simon et Mme de Caylus nous apprennent tout cela, et ne nous laissent pas ignorer non plus les variations d’humeur et de caractère qui faisaient d’elle une personne encore plus agréable qu’aimable.