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1798. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Le xvie  siècle eut pour mission de réparer ce désordre, de réorganiser la société, la religion, la résistance ; à partir d’Henri IV, il s’annonce ainsi, et dans sa plus haute expression monarchique, dans Louis XIV, il couronne son but avec pompe.

1799. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Samedi 4 février Parmi les écrivains, il n’y a jamais eu un brave, qui ait déclaré qu’il se foutait de la moralité ou de l’immoralité, qu’il n’était préoccupé que de faire une belle, une grande, une humaine chose, et que si l’immoralité apportait le moindre appoint d’art à son œuvre, il servirait de l’immoralité au public carrément, et sans mentir, et sans professer hypocritement qu’il faisait immoral dans un but moral, quelques criailleries que cela pût amener chez les vertueux journalistes, conservateurs ou républicains… Lundi 6 février F… vient déjeuner, et c’est pour moi un plaisir de revoir ce grand diable, que j’ai vu tout petit garçon.

1800. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Comme je lui parle des obstacles, des empêchements qu’on rencontre au théâtre, elle m’affirme — et sa figure prend un caractère de résolution — qu’elle a une volonté, que rien ne décourage, que rien ne rebute, et qui arrive toujours au but qu’elle s’est fixé.

1801. (1920) Action, n° 2, mars 1920

. — Il n’est pas impossible qu’André Salmon ait du génie et Prikaz, malgré son érudition d’auteur qui but le Pommery à l’Ours, pourrait bien avoir eu en son tréfond une lueur digne de Rimbaud.

1802. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Le but de la psychologie est de tirer en pleine lumière précisément ce qui, sans elle, demeurerait dans la pénombre, ou dans l’ombre. […] Ils ne retiendront du mariage que le plaisir ou l’intérêt immédiat, sans reconnaître son but essentiel, qui est le foyer et la continuation familiale. […] Le but de ce livre n’est point de démolir, pièce par pièce, cet échafaudage évolutionniste, à l’intérieur duquel il n’y avait que la plus vieille constatation de la philosophie grecque sur l’écoulement universel.

1803. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Mais avant d’être au but ton aile sera lasse. […] Son but n’est pas de prouver telle ou telle théorie. […] Spinoza but le calice jusqu’à la suprême amertume.

1804. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

tant pis pour ceux qui voudront ici raisonner, qui s’indigneront contre les objets peints sans s’étonner de la peinture, qui s’évertueront à prouver par cet argument-ci, et puis par celui-là, et puis par cet autre, conséquence des deux premiers, que les intentions de l’auteur sont droites, qu’en représentant l’égoïsme de l’argent sous ces traits d’extrême laideur, il nous le fait plus sûrement haïr ; que l’art n’a point d’autre but que de bien observer et de bien rendre ; qu’il ne manque pas dans le monde de madames Dufouré ni de Raouls ; que la comédie de mœurs ne saurait être un cours de morale en action à l’usage des pensionnats de demoiselles, et dix autres théories, aussi incontestables sur les droits et les devoirs de l’écrivain. […] L’honneur est-il le but suprême où chacun tende ? […] Ouvrez ses Mémoires, vous y verrez que Philippe, une fois investi du pouvoir, n’avait plus devant lui que des adversaires sans crédit, et que les conseils, obligés par le principe qui présidait à leur formation, d’accueillir à la fois Harcourt, Villars, Villeroy, tous ennemis déclarés de Philippe, donnèrent, au sein même de la nouvelle Régence, aux cabales qui se proposaient la ruine du Régent pour but, le centre d’action qui leur manquait. […] Un observateur, qui eût approfondi les choses, eût tiré de là, je ne dis point la matière d’une comédie tout entière — (à trop s’étendre sur de tels sujets, on court risque de rencontrer l’odieux), — mais combien de mouvements âpres, combien de ces cris de l’égoïsme qui secouent l’âme en excitant le rire, combien de luttes en face, combien de détours, combien, fût-ce en une seule scène, de métamorphoses plaisantes de l’avidité, poursuivant son but avec patience sous vingt costumes divers et instantanés !

1805. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Tout va droit au but, d’un pas égal, sans précipitation ni lenteur.

1806. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Après des compliments, il nous demande pourquoi nous n’avons pas parlé des vertus provinciales, de la vie sociale de la province, de cette vie si particulière, si tranchée, si caractéristique, et qu’on trouvait surtout dans les villes de parlement comme Dijon, de cette vie aujourd’hui complètement morte… « Oui, reprend-il, la province ne se fait plus envoyer les livres de Paris, on ne lit plus ; quand il vient des voisins chez moi à la campagne, je leur donne des livres, personne ne les ouvre… » Puis il nous parle de l’article de Sainte-Beuve sur notre livre, et nous dit qu’à cette place où nous sommes, Sainte-Beuve venait souvent causer avec lui en 1848, lui avouant que c’était dans le but de l’étudier, et lui demandait comment il faisait pour parler, et prenait des notes, en se frottant joyeusement les mains : « Je lui ai connu bien des phases d’existence.

1807. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

c’est bien malheureux de n’avoir pas une force physique adéquate à sa force morale… Se dire qu’il est insensé d’avoir peur, qu’une poursuite, même non arrêtée, est une plaisanterie ; se dire encore que le succès immédiat nous importe peu, que nous sommes sûrs d’avoir été agrégés et jumellés pour un but et un résultat, et que ce que nous faisons, tôt ou tard sera reconnu… et pourtant passer par des découragements, avoir les entrailles inquiètes : c’est la misère de nos natures si fermes dans leurs audaces, dans leurs vouloirs, dans leur poussée vers le vrai, mais trahies par cette loque en mauvais état, qui est notre corps.

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