Voilà les deux condamnés à l’amour, Tristan, Isolde, que le sort a jetés dans les bras l’un de l’autre et qui vont vivre la vie terrible de l’amour jusqu’à la mort. […] Mais, immédiatement après, au printemps de 1856, il esquissa les Vainqueurs, où réapparut, sous le nom d’Ananda, ce Parsifal du renoncement, et spécialement du renoncement à l’amour entre les sexes : le violent amour sensuel de Prakriti et sa finale rédemption par le vœu de chasteté nous montrent la première esquisse du caractère de Kundry (Voir Revue Wagnérienne, 1885, XI, 308). […] Mais Wagner, lui-même, aperçut combien dangereux était développer simultanément plusieurs séries émotionnelles ; un jour, voulant dire l’amour, il quitta sa tétralogie, et fit Tristan. […] L’esquisse de 1856 présente les amours d’un disciple de Bouddha et de Prakriti, une jeune intouchable. […] Wagner y oppose l’amour du Christ au matérialisme humain.
Samedi 5 mai Hier au dîner, donné à l’occasion du départ de Tourguéneff pour la Russie, on cause amour, de l’amour qui est dans les livres. Je dis que l’amour, jusqu’à présent, n’a pas été étudié dans le roman, d’une manière scientifique, et que nous n’en avons présenté que la part poétique. […] Dans tout ceci, il y a un malheur, c’est que ni Flaubert, en dépit de l’exagération de son verbe en ces matières, ni Zola, ni moi, n’avons été jamais très sérieusement amoureux, et que nous sommes incapables de peindre l’amour. […] Il vient peindre Alma, l’admirable épagneul anglais : les amours de la châtelaine. […] Il continue, par un certain orgueil d’artiste, par l’amour du beau qui est en lui, de faire le mieux qu’il peut, mais le coup de fouet du succès n’a plus d’aiguillon pour lui.
Les citoyens d’Athenes craignoient moins que leurs femmes n’intriguassent en amour qu’en affaires. […] On vit, cependant, certains Poetes Grecs consacrer à l’Amour quelques-uns de leurs chants. […] On sait aussi que Sapho ne chanta Phaon que très tard, & on l’accuse d’avoir loué plus d’une fois l’amour à contre-sens. […] L’amour fait la base de ces sortes d’ouvrages, & celles qui le font naître semblent devoir être propres à le décrire. […] C’est même dans ce qu’il a écrit sur l’Amour, que la plupart de nos Romanciers ont puisé leur galante métaphysique.
Et comme il explique l’amour de Dorothée pour Hermann ! […] On ne se fût rejeté qu’avec plus d’amour dans le monde tourmenté des rêves. […] Entre les émotions à demi effacées de l’enfance et les soins encore inconnus de l’âge mûr, le poète nous raconte enfin cette joie suprême de la jeunesse : l’amour et l’éternelle union dans l’amour. […] Ces premières amours de Juif sont terribles, et Itzig n’a jamais oublié le château. […] Encore si l’amour de la fille lui restait !
Henri Cantel26 Il y a en ce moment, sur le premier plan de la publicité occupé par les revues à grosse armature, un recueil modeste qui s’appelle la Revue française, et qui est bien nommé ; car il parle un très bon français et il est l’expression de l’amour des lettres, qui a été jusqu’à ce jour une passion française. L’amour des lettres, le dévouement enthousiaste à la littérature, le désintéressement de tout ce qui n’est pas la littérature, voilà ce qui distingue essentiellement cette publication, d’ailleurs, par les matières qu’elle traite, exclusivement littéraire. […] ce n’est pas qu’il soit une imagination sans richesse ni une sensibilité sans accent ; mais il appartient par des amitiés, plus élevées que la camaraderie, je le sais, à ce milieu d’esprits qui ne mettent entre eux que l’amour du beau dans l’indépendance, et ce n’est point avec cela qu’on trouve (tout de suite, du moins,) sa manière, quand on n’est pas né avec elle. […] Or, ne pas se donner tout entier quand on se donne, c’est manquer de foi, de ferveur et de décision, c’est économiser à même soi… Cela ne vaut pas mieux en littérature qu’en amour. […] … Il prophétise l’amour aux petites filles et leur colorie des almanachs : Petite fille, un jour, tu seras grande et belle !
D’autres artistes se sont faits les chanteurs de la nature ou de l’humanité, de la Beauté plastique ou de la Beauté morale, de l’amour terrestre ou de l’amour divin. […] Ce sera l’amour du mal pour le mal, sentiment rare sans doute, mais non pas si exceptionnel ni si inexplicable qu’on le suppose. […] Il mettra « la volupté unique et suprême de l’amour dans la certitude de faire le mal. […] Ils débutent par des études sur un siècle spirituel et léger, dont ils recherchent avec amour les côtés mondains les plus frivoles. […] Ses amours, par leur illuminisme, concordent avec cet ensemble de doctrines bizarres.
Indicible extension d’amour ! […] Il y avait entre eux une chaîne d’amour et de haine. […] L’amour ne fleurit, pas le sein de ses amantes. […] Il vient de céder à l’amour de Velléda. […] Ainsi leurs amours furent parfaites.
C’est conserver étourdiment l’esprit d’un temps où régnaient cette haine de la chair, ce mépris de l’amour que le christianisme naissant paraît avoir puisés dans le spectacle des voluptés impures de la décadence païenne. […] On a pu lui reprocher, sans trop de malveillance, d’avoir eu à un faible, degré l’amour de la famille et de la patrie. […] Ninon de l’Enclos, qui s’y connaissait, les appelait « les jansénistes de l’amour ». […] Louis XIV se partage entre ses favorites et son confesseur ; on remarque en lui, à certains moments, le combat de l’amour et du jubilé, suivant l’expression d’une malicieuse contemporaine ; mais c’est l’amour qui triomphe, sans préjudice de brusques accès de dévotion, jusqu’au jour où le grand roi vieilli fera décidément pénitence avec Mme de Maintenon. […] Les puritains qui réprouvent en bloc le roman et le théâtre allèguent qu’il s’y glisse presque toujours des tableaux capiteux et ils proscrivent comme contagieuse et grisante la description seule des mouvements de l’amour.
Bernis, fidèle au goût du temps, loin de trouver dans cet amour royal rien de répréhensible, nous le peint à l’avance comme un modèle de chasteté et de pudeur, et digne en tout de l’âge d’or37. […] Le traité de Versailles, qui durera ce qu’il pourra ; L’Amour de Bouchardon, qu’on admirera à jamais ; quelques pierres gravées de Gai, qui étonneront les antiquaires à venir ; un bon petit tableau de Vanloo, qu’on regardera quelquefois ; et une pincée de cendres ! […] Elle poussa l’amour de l’art jusqu’à imprimer de ses mains, à Versailles, une tragédie de Corneille, Rodogune (1760) : la pièce n’a été tirée qu’à une vingtaine d’exemplaires. […] Ce sont pour la plupart des sujets allégoriques destinés à célébrer quelques événements mémorables du temps ; mais il y en a aussi qui rentrent davantage dans l’idée que réveille l’aimable artiste : L’Amour cultivant un myrte, L’Amour cultivant des lauriers. En général, les Amours se retrouvent sous toutes les formes, et Le Génie militaire lui-même est représenté en Amour, méditant devant des drapeaux et des canons.
Sa courte vie n’est qu’une perpétuelle conquête de l’amour et de la liberté. Action et rêve se combinent ; il combat pour l’amour et rêve de liberté plus entière, il lutte pour la liberté et rêve d’amour plus chaleureux, avec les mêmes paroles ardentes et bouillonnantes où s’enfle et tourbillonne un plein souffle de nature. […] Toute loi humaine se résout dans l’amour ; c’est au rythme de l’amour que bat le cœur de l’homme, le cœur immense de tous les hommes, que s’épand la vie totale de nous tous. […] « Nous sommes les intellectuels-rois, dites-vous… Le monde de l’instinct, le monde de l’amour, le monde de la terre et de la rue n’oseraient attenter à l’orgueilleuse royauté de notre intelligence. […] Je crois que vous ne serez grands, que vous ne serez puissants qu’en donnant l’amour de votre cœur à cette double foule vivante qui retentit en vous et que vous-même vous enrichissez.